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Chapitre 14
Le gouvernement mobile
Les sages pharisiens qui quittèrent Jérusalem avant sa
destruction en 70 ap. J.-C. et s’installèrent à avné, avaient
l’intention, comme les Lévites à Babylone auparavant, de mettre en
place un centre de pouvoir et de contrôle à distance, duquel ils
pourraient maintenir sous leur joug une organisation tribale, à cette
époque-là disséminée sur la terre. Ils emportèrent avec eux à Yavné
l’expérience accumulée à Jérusalem et à Babylone et les secrets
conservés des siècles, et réussirent à établir un gouvernement mobile
qui continua à exercer son autorité sur les juifs jusqu’à aujourd’hui.
Avant les dernières batailles contre Rome (raconte le Dr Kastein),
« un groupe d’enseignants, d’érudits et d’éducateurs se rendit à Yavné,
prenant le sort de leur peuple sur leurs épaules afin d’en être
responsables au cours des siècles… À Yavné, le corps central pour
l’administration du peuple juif fut établi… En règle générale, quand on
fixe totalement le parcours d’une nation comme ce fut le cas avec les
juifs en cette occasion, elle périt complètement. Mais le peuple juif n’a
pas péri… Ils avaient déjà appris comment modifier leur attitude
durant la captivité babylonienne… Et ils suivaient la même trajectoire
dorénavant ».
À Yavné, l’Ancien Sanhédrin, source de toute l’autorité législative,
administrative et judiciaire, fut établi sous un nouveau nom. En sus,
une académie fut créée pour développer la Loi plus avant. Les scribes y
continuèrent la révélation de l’esprit de Jéhovah et l’interprétation de
la Loi, si souvent annoncée comme ayant reçu sa forme finale. En fait,
comme le dogme est que la Loi gouverne chaque acte de la vie humaine
dans des circonstances qui changent constamment, elle ne peut - et ne
pourra - jamais être définitivement codifiée, et doit être développée à
l’infini.
En dehors de ce motif permanent de révision, le nouveau facteur -
le christianisme - avait surgi, et on devait définir l’application de la Loi
concernant le christianisme. Donc, la Torah (la Loi) commença à
recevoir son énorme supplément, le Talmud, qui était d’autorité égale,
voire supérieure.
La Loi était appliquée depuis Yavné ; elle «éleva une barrière
insurmontable contre le monde extérieur», imposa une discipline «mortellement rigide» et «garda les prosélytes à distance». Le but était
de «rendre la vie du juif totalement différente de celle des gentil».
Toute loi qui recevait une majorité de votes de la part du Sanhédrin
devenait exécutoire auprès de toutes les communautés judaïstes
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partout dispersées ; « les opposants étaient menacés de bannissement,
ce qui signifiait être exclus de la communauté ».
De cette façon, « le centre du cercle fut finalement fixé, et le cercle
lui-même très bien décrit sous la forme de la Loi et du treillage installé
autour du peuple ». Durant cette période (avant que le christianisme
ne devienne la religion de Rome), un décret secret quitta le « centre » de
Yavné, autorisant les juifs à feindre le reniement de leur foi et à
déclarer leur conversion aux « religions païennes » si les circonstances l’indiquaient.
La période du gouvernement de Yavné dura environ un siècle,
puis il fut transféré à Usha en Galilée, où le Sanhédrin fut à nouveauétabli. « Le judaïsme fixa les limites autour de lui-même et devint
encore plus exclusif» ; à cette période, la malédiction particulière sur
les chrétiens juifs fut prononcée. En 320 ap. J.-C., l’empereur romain
Constantin se convertit au christianisme, et promulgua les lois qui
interdisaient les mariages entre chrétiens et juifs et qui interdisaient
aux juifs d’avoir des esclaves chrétiens. C’était la réponse naturelle à
la Loi de l’exclusion et de l’asservissement de « l’étranger » appliquée
par le gouvernement talmudique à Usha, mais elle fut considérée
comme de la « persécution », et pour échapper à son atteinte, « le
centre » fut déplacé à Babylone, où la colonie judéenne - qui huit
siècles plus tôt avait préféré y rester plutôt que « retourner » à
Jérusalem - « était toujours intacte ». On installa le gouvernement
talmudique à Sura, et des académies furent fondées à Pumbédita.
Le Talmud, commencé à Yavné puis Usha, fut achevé à Sura et à
Pumbédita. « Un anneau de dimension immense et d’élasticité
colossale » fut construit partout autour des juifs ; le cercle mystique de
la peur et de la superstition fut resserré. Depuis Sura, un exilarque
(prince de la captivité de la maison de David) gouvernait, mais avec le
temps, il ne devint qu’un homme de paille. Par la suite, « le président
de l’académie » (de fait, le Grand prêtre et Premier ministre) « posa les
règles et les règlements, pas seulement pour les juifs babyloniens,
mais aussi pour la totalité du judaïsme… Les juifs de par le monde reconnaissaient les académies de Babylone comme étant le centre
officiel du judaïsme, et considéraient toute loi passée là-bas comme
obligatoire ».
Ainsi, la nation-dans-les-nations, l’État-dans-les-États, fut-il
enchaîné et dirigé par le gouvernement talmudique de Babylone.
Le coeur du dogme demeurait tel qu’Ézéchiel, Esdras et Néhémie
lui avaient donné forme et l’avaient imposé ; mais le Talmud, dans les
faits, avait pris la place de la Torah, tout comme la Torah plus tôt avait
supplanté les « traditions orales ». Les chefs des académies de Sura et
Pumbédita étaient appelés les Gaonim, et ils commencèrent à exercer
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un pouvoir autocratique sur les juifs dispersés. Les mystérieux
exilarques (plus tard nassim, ou princes) étaient dépendants de leur
approbation, et le Sanhédrin leur abandonna ses fonctions - ou bien
en fut dépossédé. Quand un doute, où que ce fût dans le monde,
s’élevait parmi les juifs, à propos des interprétations ou de l’application
de la Loi dans n’importe quelle affaire quotidienne, la question était
soumise au Gaonate. Les verdicts et les jugements rendus (au nom de
Jéhovah) depuis le gouvernement distant étaient les Réponses
gaoniques, ou lois promulguées depuis Babylone, auxquelles, partout,
les juifs se soumettaient, sans quoi ils encouraient le danger d’être
excommuniés.
De cette façon, la servitude talmudique se répandit parmi les juifs
dispersés, où qu’ils vivent, « comme un filet étroitement tissé… audessus
des jours ordinaires et des jours fériés, au-dessus de leurs
actions et de leurs prières, au-dessus de leurs vies entières et de
chaque pas qu’ils faisaient… Rien dans leur vie extérieure ne fut plus
autorisé à être le simple amusement d’une décision arbitraire ou du
hasard ». C’est l’image d’un despotisme absolu, uniquement différent
des autres despotismes par le facteur de la distance entre les despotes
et leurs sujets. Dotée d’une mission bienveillante, une communauté de
gens si étroitement contrôlée pourrait faire fructifier énormément la vie
des peuples ; dotée d’une mission destructrice, sa présence au sein
es autres peuples ressemble à celle d’une attaque d’explosifs dans la
roche, actionnée manuellement à distance par un piston.
Pendant six cents ans, le gouvernement talmudique à Yavné, Usha
et Sura, resta au sein ou proche du climat oriental d’origine, où sa
nature était comprise des autres peuples ; ceux-ci savaient comment
faire face et s’opposer à la doctrine sauvage tribale, et, tant qu’ils
n’étaient pas entravés ou gênés par des puissances étrangères dans
leurs relations avec elle, ils étaient toujours à même de trouver un
compromis quotidien, qui permettait à tous de vivre côte à côte en
quasi amitié.
Puis, vint l’événement qui a produit de si violents résultats à notreépoque : le gouvernement talmudique se déplaça en Europe
christianisée et s’établit parmi des populations pour lesquelless la
nature de son dogme et ses méthodes étaient étranges, et même
incompréhensibles. Cela mena, au cours des nombreux siècles, au
conflit répété entre l’ambition et la doctrine étrangère, et l’intérêt du
pays d’origine - rupture dont notre siècle fait à nouveau l’expérience.
La nature des Occidentaux (plus spécialement sous les latitudes
Nord) est d’être franc, de déclarer ses intentions, d’utiliser la parole
pour exprimer son but, et le christianisme développa ces traits
originels. La force qui apparut parmi eux était du caractère opposé,
oriental, infiniment subtil, secret, conspirateur, et pratiquait
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l’utilisation du langage pour dissimuler ses véritables intentions. En
cela réside sa plus grande force dans sa rencontre avec l’Occident.
Le déplacement en Europe se fit par les conquêtes islamiques. Les
Arabes, sous la bannière du Prophète, chassèrent les Romains de
Palestine. De cette façon, les habitants originels de Palestine, qui y
avaient vécu quelque deux mille ans avant que les premières tribus
hébraïques n’arrivent, devinrent les souverains de leur propre pays, et
le demeurèrent pendant neuf cents ans (jusqu’en 1517, où les Turcs le
conquirent). On pourrait faire une comparaison instructive entre le
traitement islamique et le traitement judaïque des prisonniers :
L’ordre du calife aux conquérants arabes en 637 ap. J.-C. fut:« Vous n’agirez pas traîtreusement, malhonnêtement, ne commettrez
aucun excès ou mutilation, ne tuerez aucun enfant ou vieillard ; ne
couperez ou ne brûlerez ni les palmiers ni les arbres fruitiers, ne
tuerez aucun mouton, vache ou chameau, et laisserez en paix ceux
que vous trouvez en train de se consacrer à leurs dévotions dans leurs
cellules ». L’ordre de Jéhovah, selon le Deutéronome 20.16, est : « Des
villes de ces gens, que l’Éternel ton Dieu te donne en héritage, tu ne
laisseras en vie rien qui respire ».
Depuis la Palestine, l’islam étendit ensuite ses frontières d’un bout
à l’autre de l’Afrique du Nord, si bien que la grande majorité des juifs
tomba à l’intérieur des frontières de la même autorité extérieure.
Ensuite, l’islam se tourna vers l’Europe et envahit l’Espagne. Avec cela,
l’ombre du sionisme tomba sur tout l’Occident. La conquête maure fut« soutenue à la fois par des hommes et par de l’argent » par les juifs,
qui en tant que civils accompagnant une armée, furent traités avec
une indulgence remarquable par les conquérants, ville après ville
tombant sous leur contrôle ! Le Coran lui-même dit : « Leur but est de
semer le désordre sur terre » ; les armées islamiques facilitèrent
certainement ce but.
Le christianisme fut ainsi submergé en Espagne. Dans ces
circonstances propices, le gouvernement talmudique fut transféré de
Babylone en Espagne, et le processus commença, dont les résultats
sont apparus pendant notre génération. Le Dr Kastein dit:
«Le judaïsme, dispersé comme il l’était sur la surface du globe, fut
toujours enclin à mettre en place un État fictif à la place de celui qui
avait été perdu, et donc aspira toujours à se tourner vers un centre
commun en guise de guidance… Ce centre fut à l’époque considéré
comme étant situé en Espagne, où l’hégémonie nationale fut
transférée depuis l’Orient. Tout comme Babylone avait
providentiellement pris la place de la Palestine, dorénavant l’Espagne
remplaçait opportunément Babylone, qui, en tant que centre du
judaïsme, avait cessé d’être capable de fonctionner. Tout ce qui
pouvait être fait là-bas avait déjà été accompli ; il avait forgé les
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chaînes - le Talmud - avec lesquelles l’individu pouvait se ligoter luimême
pour éviter d’être englouti par son environnement».
Le lecteur remarquera la description des événements : les« individus » n’ont en général pas l’habitude de se ligoter eux-mêmes,
par choix, avec des chaînes forgées pour eux. Quoi qu’il en soit, la
captivité juive fut plus rapprochée que jamais, ou peut-être l’avait on
rendue plus rapprochée. C’était aux juifs d’y réfléchir.
Ce qui allait devenir d’une importance vitale pour l’Occident était
que le gouvernement juif était dorénavant en Europe. Le centre
dirigeant et l’idée destructrice s’étaient tous deux introduits en
Occident.
Le gouvernement talmudique de la nation-dans-les-nations
continua depuis le sol espagnol. Le Gaonate donna ses directives ;
l’académie talmudique fut établie à Cordoue ; et quelquefois au moins,
un vague exilarque régna sur la communauté juive.
Cela fut accompli sous la protection de l’islam ; les Maures,
comme Babylone et la Perse auparavant, firent preuve d’une
remarquable bienveillance envers cette puissance qui se trouvait parmi
eux. Pour les Espagnols, l’envahisseur en vint à prendre un visage de
moins en moins mauresque et de plus en plus juif ; les Maures avaient
conquis, mais le pouvoir du conquérant passa en des mains juives.
L’histoire que le monde avait vue se dérouler plus tôt à Babylone se
répéta en Espagne, et des siècles plus tard, devait se dérouler à nouveau dans chaque grand pays occidental.
Les Maures restèrent en Espagne pendant presque huit cents ans.
Quand la reconquête espagnole, après cette longue épreuve, fut
achevée en 1492, les juifs, tout comme les Maures, furent expulsés. Ils
avaient fini par s’identifier à l’autorité des envahisseurs et furent
chassés quand elle prit fin, puisqu’ils l’avaient suivie.
Le « centre » du gouvernement talmudique fut alors transféré en
Pologne.
À cet instant-là, moins de quatre siècles avant notre propre
génération, un mystère significatif pénètre l’histoire de Sion: pourquoi le gouvernement fut-il installé en Pologne? Jusqu’à cette période, les
annales ne révèlent aucune trace de migration importante de juifs en
Pologne. Les juifs qui étaient entrés en Espagne avec les Maures
venaient d’Afrique du Nord et quand ils partirent, la plupart d’entre
eux retournèrent en Afrique du Nord, ou allèrent en Égypte, en
Palestine, en Italie, dans les îles grecques et en Turquie. D’autres
colonies étaient apparues en France, en Allemagne, en Hollande et en
Angleterre, et celles-ci furent agrandies par l’arrivée parmi elles de juifs
de la péninsule ibérique. Il n’y a aucun compte rendu de l’arrivée d’un
nombre important de juifs espagnols en Pologne, ou d’une quelconque
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migration de masse de juifs en Pologne à n’importe quelle période
précédente.
Pourtant, dans les années 1500, quand le « centre » fut installé en
Pologne, « une population juive y avait pris naissance par millions »,
selon le Dr Kastein. Mais des millions de personnes ne « prennent [pas]
naissance » soudainement. Le Dr Kastein semble se montrer conscient
qu’une explication s’impose ici, et se montre réticent à investir la
question, car il balaie cette étrangeté avec la remarque désinvolte
comme quoi la taille de cette communauté, dont nul ne savait rien
auparavant, « était plus due à l’immigration, apparemment depuis la
France, l’Allemagne et la Bohème, qu’à aucune autre cause». Il
n’explique pas quelle autre cause il pourrait avoir à l’esprit et, pour un
expert appliqué, il se satisfait étrangement d’une hypothèse
hasardeuse sur ce point particulier.
Mais quand un historien sioniste passe ainsi quelque chose sous
silence, celui qui est en quête de savoir peut quasiment être sûr que la
racine du problème pourrait être découverte à force de persévérance.
Il en est ainsi de ce cas ; derrière la conjecture ingénue du Dr
Kastein, le fait le plus important de l’histoire ultérieure de Sion se
dissimule. Le « centre » du gouvernement juif fut à cette époque planté
au milieu d’une large communauté de gens que le monde ne
connaissait pas en tant que juifs, et qui n’étaient, en réalité, en
aucune façon juifs au sens littéral. Ils n’avaient absolument aucun
sang judaïte (d’ailleurs, le sang judaïte devait à cette époque avoir
presque disparu, même parmi les juifs d’Europe de l’Ouest), et leurs
ancêtres n’avaient jamais connu la Judée, ou aucun sol autre que
celui de la Tartarie.
Ce peuple était les Khazars, une race turco-mongole qui avait été
convertie au judaïsme au VIIe siècle de notre ère environ. C’est le seul
cas de conversion au judaïsme d’un important groupe de gens de sang
très différent (les Iduméens étaient des « frères »). On ne peut que faire
des suppositions sur la raison pour laquelle les sages talmudiques la
permirent ou l’encouragèrent ; sans elle, toutefois, la « question juive »
aurait maintenant rejoint les problèmes que le temps a résolus.
Ce développement (qui sera discuté plus avant dans un prochain
chapitre) fut d’une importance vitale, et peut-être même fatale pour
l’Occident. L’instinct naturel de l’Europe fut toujours de s’attendre à ce
que le plus grand danger pour sa survie vienne de l’Asie. Dès le
moment où « le centre » fut transféré en Pologne, ces Asiatiques
commencèrent à s’approcher, et plus tard à pénétrer en Occident sous
l’apparence de « juifs », et ils amenèrent l’Europe à sa plus grande
crise. Bien que leur conversion ait eu lieu très longtemps auparavant,
ils vivaient si éloignés que le monde aurait pu ne jamais entendre
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parler d’eux, si le centre talmudique n’avait pas été installé parmi eux,
de sorte qu’ils vinrent se regrouper autour de lui.
Quand on apprit leur existence en tant que « juifs de l’Est », ils
profitèrent de l’effet de confusion provoqué par la contraction du mot judaïtes, ou judéens, en « juif » ; nul n’aurait jamais cru qu’ils étaient
judaïtes ou judéens. Dès le moment où ils prirent la direction de la
communauté juive, le dogme du « retour » en Palestine fut prêché au
nom d’un peuple qui n’avait aucun sang sémitique ou qui n’avait en
aucune façon de lien ancestral avec la Palestine!
À partir de cette période, le gouvernement talmudique opéra avec
une masse de manoeuvre d’un tout autre ordre asiatique.
Une fois encore, un État quasiment indépendant fut formé à
l’intérieur de l’État polonais, qui, comme tant d’États auparavant et
par la suite, montra la plus grande bienveillance envers la nation-dans-les-nations qui prenait forme à l’intérieur de ses murs. Comme
dans les cas précédents et suivants, cela ne mitigea aucunement
l’hostilité des juifs talmudiques envers cet État, ce qui était proverbial.
Le Dr Kastein dépeint ce gouvernement juif indépendant durant la
phase polonaise. Les talmudistes furent autorisés à rédiger « une
constitution », et au cours des années 1500 et 1600, les juifs de
Pologne vécurent sous « un gouvernement autonome ». Ce dernier
administrait « un système d’économie de fer et une discipline religieuse
de fer, ce qui inévitablement conduisit à la formation d’un corps
oligarchique d’administrateurs, et au développement d’une forme
extrême de mysticisme » (cela donne une image de l’instruction reçue
sous une discipline rigide et sous bonne garde, qui produisit les
révolutionnaires communistes et sionistes de notre siècle).
Ce gouvernement autonome talmudique était appelé le Kahal. Au
sein de son propre territoire, le Kahal était un gouvernement aux
pleins pouvoirs, sous suzeraineté polonaise. Il avait autorité
indépendante sur les impôts dans les ghettos et les communautés, etétait chargé du paiement d’une somme globale au gouvernement
polonais. Il passait des lois réglant tout acte et transaction d’homme à
homme, et avait le pouvoir d’inculper, de juger, de déclarer coupable
ou d’acquitter.
Ce pouvoir s’arrêtait seulement théoriquement à la peine capitale;
d’après le professeur Salo Baron : « En Pologne, où la cour juive n’avait
aucun droit d’infliger la peine de mort, le lynchage en tant que mesure
préventive extra-judiciaire était encouragé par les autorités rabbiniques
telles que Salomon Luria». (Cette citation révèle le sens intime des
allusions fréquentes mais prudentes du Dr Kastein à la « discipline de
fer », « l’inexorable discipline », « la discipline mortellement rigide », et ainsi de suite).
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Dans les faits, un État juif, gouverné par le Talmud, fut recréé sur
le sol de Pologne.
Comme le dit le Dr Kastein, « Telle était la constitution de l’État juif,
planté sur un sol étranger, cerné par un mur de lois étrangères, avec
une structure en partie choisie et en partie imposée… Il avait sa propre
loi juive, ses propres prêtres, ses propres écoles, ses propres
institutions sociales, et ses propres représentants au gouvernement
polonais… En fait, il possédait tous les éléments nécessaires à la
formation d’un État ». La réalisation de ce statut fut due « en large
mesure à la coopération du gouvernement polonais ».
C’est alors qu’en 1772, la Pologne fut partagée, et cette importante
communauté de « juifs de l’Est » organisée en État-dans-l’État, fut
divisée par les frontières nationales, la plus grande partie tombant
sous autorité russe. À ce stade, pour la première fois en plus de 2500
ans, et moins de deux cents ans avant aujourd’hui, le «centre» du
gouvernement juif fut perdu de vue. Jusqu’en 1772, il y en avait
toujours eu un : en Pologne, en Espagne, à Babylone, en Galilée, en
Judée, à Babylone et en Juda.
Le Dr Kastein dit que « le centre cessa d’exister ». La suggestion
est faite que le contrôle centralisé de la communauté juive prit fin à ce
moment-là, mais la durée et la force de sa survie antérieure, de même
que les événements significatifs du siècle suivant, réfutent cela. Dans
un passage postérieur, le Dr Kastein lui-même révèle la vérité, quand il
rapporte avec jubilation qu’au XIXe siècle « une internationale juive prit
forme ».
Manifestement, « le centre » continua, mais en secret à partir de
1772. On peut déduire la raison de ce retrait dans la dissimulation
d’après la forme que prirent par la suite les événements.
Le siècle qui suivit fut celui de la conspiration révolutionnaire
communiste et sioniste, se terminant par l’apparition publique de ces
deux mouvements, qui ont dominé le présent siècle. Le « centre »
talmudique fut aussi le centre de cette conspiration. S’il était resté
public, la source de la conspiration aurait été visible, et son
association avec les juifs de l’Est talmudiques aurait été évidente.
Ainsi, cela ne devint-il évident que quand la révolution de 1917
résulta en un gouvernement presqu’entièrement juif en Russie ; et à
cette époque-là, le pouvoir sur les gouvernement occidentaux était devenu si grand que la nature de ce nouveau régime fut peu discutée,
une quasi loi d’hérésie étant entrée en vigueur là-bas. Si l’institution
visible avait continué, les populations d’Occident se seraient rendues
compte à temps que le gouvernement talmudique de la communauté
juive, bien qu’à la tête de la revendication « d’émancipation », était
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également en train d’organiser une révolution pour détruire tout ce
que les peuples pourraient acquérir par cette émancipation.
Les Russes, parmi lesquels cette communauté la plus importante
de juifs vivaient à l’époque, savaient ce qui était arrivé. Le Dr Kastein
dit : « Les Russes se demandaient quelle pouvait bien être la raison
pour laquelle les juifs ne se mélangeaient pas au reste de la
population, et en vinrent à la conclusion que dans leurs Kahals
secrets, ils possédaient une réserve importante, et qu’un “Kahal
mondial” existait ». Le Dr Kastein confirme plus tard ce que les Russes
croyaient, par sa propre allusion à « l’internationale juive » du XIXe
siècle.
En d’autres mots, le « gouvernement » continua, mais en cachette,
et probablement sous une forme différente suggérée par le terme
« internationale » du Dr Kastein. La forte présomption est
qu’aujourd’hui, le « centre » n’est situé dans aucun pays et que, bien
que son siège de pouvoir principal soit manifestement aux États-Unis,
il prend maintenant la forme d’un conseil d’administration réparti
parmi les nations et oeuvrant à l’unisson, par-dessus les
gouvernements et les peuples.
Il s’avère que les Russes, qui à l’époque de la disparition du
« centre » de la vue publique étaient mieux informés qu’aucun autre
peuple sur la question, avaient raison.
La façon dont ce conseil d’administration international acquiert et
exerce son pouvoir sur les gouvernements gentils n’est plus tout à fait
mystérieuse ; suffisamment d’informations authentiques publiées sont
sorties ces dernières cinquante années pour expliquer tout cela,
comme ce livre le montrera plus tard.
Le mystère de son emprise de plusieurs siècles sur les « juifs » est
plus difficile à pénétrer. Comment une secte a t-elle été capable de
maintenir des gens répartis sur tout le globe dans les griffes d’un
tribalisme primitif pendant vingt-cinq siècles?
Le chapitre suivant cherche à donner quelque aperçu des
méthodes utilisées pendant la troisième et plus longue phase de
l’histoire de Sion - la période talmudique, qui s’étend de 70 ap. J.-C. à
environ 1800. Ces méthodes ont en elles-mêmes tant de l’Orient et de
l’Asie qu’elles paraissent curieuses aux esprits occidentaux, et sont
mieux comprises par ceux dont la propre expérience les mena
fréquemment parmi les communautés des « juifs de l’Est » avant la
Seconde Guerre mondiale, et au sein des États de police secrète, où
l’on gouverne aussi par la peur et la terreur.
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