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Chapitre 3
Les Lévites et la Loi
Durant les cent ans qui suivirent la conquête assyrienne d’Israël,
les Lévites de Juda commencèrent à compiler la Loi écrite. En 621 av.
J.-C., ils produisirent le Deutéronome et le lurent au peuple au Temple
de Jérusalem.
Ce fut la naissance de la « loi mosaïque », que Moïse - s’il a jamais
vécu - ne connut jamais. On l’appelle la loi mosaïque parce qu’elle lui
est attribuée, mais les autorités s’accordent sur le fait qu’elle était le
produit des Lévites, qui à l’époque et par la suite, firent sans cesse direà Moïse (et donc, à Jéhovah) ce qui les arrangeait. La description
correcte serait « la loi lévitique » ou « la loi judaïque ».
Le Deutéronome est au judaïsme et au sionisme officiels ce que le
Manifeste communiste fut à la révolution destructrice de notre siècle.
Il est le fondement de la Torah (« la Loi ») contenue dans le
Pentateuque, qui lui-même forme la matière première du Talmud, qui
donna naissance aux « commentaires » et aux commentaires-descommentaires
qui ensemble constituent la « loi » judaïque.
Par conséquent, le Deutéronome est aussi la base du programme
politique de domination mondiale sur les nations spoliées et asservies,
programme qui fut largement réalisé en Occident durant ce XXe siècle. Le Deutéronome est en rapport direct avec les événements actuels, et
beaucoup de la confusion qui entoure ces événements se dissipe si on
les étudie à sa lumière.
Le Deutéronome fut lu, en 621 av. J.-C., à un si petit auditoire,
dans un si petit endroit, que ses conséquences énormes pour le monde
entier, durant les siècles qui suivirent jusqu’à notre époque, sont par
contraste des plus frappantes.
Avant que le Deutéronome ne soit compilé, seule la « tradition
orale » des paroles de Dieu à Moïse existait. Les Lévites prétendaient
être les gardiens consacrés de cette tradition et les tribus devaient les
croire sur parole (leur prétentions à cet égard provoquaient
particulièrement la colère des « prophètes » israélites). Si quoi que ce
soit avait été rédigé avant qu’on ait lu le Deutéronome, de tels
manuscrits étaient fragmentaires et sous la garde des prêtres, et aussi
peu connus des membres des tribus que les poètes grecs ne le sont
des paysans des collines du Kentucky aujourd’hui.
Que le Deutéronome fût différent de tout ce qu’on avait connu ou
compris auparavant est implicite de par son nom, qui signifie
« seconde Loi ». En fait, le Deutéronome était du judaïsme lévitique,
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révélé pour la première fois ; les Israélites (tel qu’on l’a déjà montré)« n’étaient pas des juifs » et n’avaient jamais connu cette « Loi ».
De manière significative, le Deutéronome qui apparaît en tant que
cinquième livre de la Bible actuelle, avec l’air d’être naturellement issu
des livres précédents, fut le premier livre à être terminé en entier.
Même si la Genèse et l’Exode fournissent un contexte historique et
l’accentuent, ils furent rédigés plus tard par les Lévites, et le Lévitique
et les Nombres, les autres livres de la Torah, furent compilés encore
plus tard.
Le Deutéronome prenait le contre-pied de la tradition ancienne, si
celle-ci était en accord avec les commandements moraux. Toutefois,
les Lévites étaient dans leur droit auto-accordé de faire tous les
changements qu’ils souhaitaient, car ils déclaraient qu’ils pouvaient,
par autorisation divine, modifier la Loi telle que révélée oralement par
Dieu à Moïse, afin de répondre aux « conditions d’existence en
perpétuelle évolution, dans l’esprit de l’enseignement traditionnel » (le
Dr Kastein).
À cet égard, ils prétendaient aussi que Moïse avait reçu au Mont
Sinaï une Torah orale secrète, qui ne devait jamais être consignée par
écrit. Au vu de l’inclusion postérieure de l’Ancien Testament en un
seul volume avec le Nouveau Testament chrétien, et la supposition du
gentil [non-juif, païen - NdT] moyen qu’il a donc devant lui la « loi
mosaïque » dans son intégralité, ce qualificatif est définitivement
intéressant.
Le Talmud, tel que cité par le Dr Funk, dit : « Dieu a prévu qu’un
jour viendrait où les païens s’empareraient de la Torah et diraient à
Israël, “Nous aussi sommes fils de Dieu”. Alors l’Éternel dira : “Seul
celui qui connaît mes secrets est mon fils”. Et quels sont les secrets de
Dieu ? Les enseignements oraux ».
On dit aux quelques personnes qui entendirent le Deutéronome tel
que lu en 621 av. J.-C., et qui ensuite apprirent les premiers ce que
serait « la loi mosaïque », que les manuscrits avaient été « découverts ».
Les autorités judaïstes actuelles rejettent cela et s’accordent sur le fait
que le Deutéronome fut l’oeuvre indépendante des Lévites dans la Juda
isolée après le rejet de Juda par les Israélites et la conquête d’Israël. Le
Dr Kastein explique l’affaire ainsi :
« En 621 av. J.-C., un manuscrit recouvert par la poussière des
siècles fut découvert parmi les archives. Il contenait une étrange
version des lois qui avaient été codifiées jusqu’alors, une sorte de
répétition et de variation de ces lois, donnant une foule d’instructions
concernant le devoir de l’homme envers Dieu et envers son prochain.
Il était rédigé sous la forme de discours censés avoir été délivrés à
Moïse juste avant sa mort de l’autre côté du Jourdain. Qui en était
l’auteur, cela est impossible à dire ».
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Ainsi, le Dr Kastein, un zélote en attente de l’accomplissement
littéral de « la loi mosaïque » dans chaque détail, ne croit pas que son
auteur fût Jéhovah ou Moïse. Cela lui suffit qu’elle fût produite par les
prêtres législateurs, qui pour lui sont l’autorité divine.
Nul aujourd’hui ne peut dire jusqu’à quel point le Deutéronome tel
que nous le connaissons ressemble au Deutéronome tel qu’il fut lu en
621 av. J.-C., car les livres de l’Ancien Testament furent sans cesse
modifiés jusqu’à l’époque de la première traduction, où d’autres
modifications diverses furent faites, sans doute pour éviter une
agitation excessive parmi les gentils. Nul doute que quelque chose fut
supprimé alors, si bien que le Deutéronome dans sa forme originelle
devait être vraiment violent, car ce qui demeure est déjà bien assez
brutal.
L’intolérance religieuse est la base de cette « seconde Loi »
(l’intolérance raciale allait suivre plus tard, dans une autre « nouvelle
Loi »), et le meurtre au nom de la religion est son principe
caractéristique. Cela nécessite la destruction des Commandements
moraux, qui sont en fait mis en place pour mieux être démolis.
Seulement ceux se rapportantà la vénération exclusive du Jéhovah« jaloux » sont laissés intacts. Les autres sont enterrés sous un grand
monticule de « lois et jugements » (règlements institués pour ainsi dire
sous une Loi dirigeante) qui les annulent de fait.
Ainsi, les commandements moraux contre le meurtre, le vol,
l’adultère, la convoitise, la haine du prochain et autres du même
genre, sont-ils viciés par une multitude de « lois » enjoignant
expressément à massacrer les autres peuples, assassiner les apostats
individuellement ou communautairement, prendre des concubines
parmi les femmes captives, « détruire totalement » en ne laissant « rien
en vie », « exclure l’étranger » de la remise de dettes, et autres exemples
du même acabit.
Quand on arrive à la fin du Deutéronome, les commandements
moraux ont été invalidés de cette manière, dans le but d’installer, sous
l’apparence d’une religion, l’idée politique grandiloquente d’un peuple
envoyé spécialement dans le monde pour détruire et « posséder » les
autres peuples et pour dominer la Terre. L’idée de destruction est
essentielle au Deutéronome. Si elle est enlevée, nul Deutéronome, ou loi
mosaïque, ne subsiste.
Ce concept de destruction en tant qu’article de foi est unique, et
son apparition en pensée politique (par exemple, dans la philosophie
communiste) pourrait à l’origine provenir de l’enseignement du
Deutéronome, car il n’y a pas d’autre source vérifiable.
Le Deutéronome est avant tout un programme politique complet:
l’histoire de la planète, créée par Jéhovah pour ce « peuple spécial »,
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doit se terminer par le triomphe de ce peuple et la ruine de tous les
autres. Les récompenses offertes aux fidèles sont exclusivement
matérielles : massacres, esclaves, femmes, butins, terres, empires. La
seule condition imposée pour ces récompenses est l’observance des
« lois et jugements »« lois et jugements » qui commandent essentiellement la destruction
des autres. La seule culpabilité définie réside dans la non-observance
de ces lois. L’intolérance est spécifiée en tant qu’observance, la
tolérance en tant que non-observance - par conséquent, culpabilité. Les
châtiments prescrits sont de ce monde et matériels, non spirituels. La
conduite morale, pour peu qu’elle soit exigée, est requise uniquement
envers les coreligionnaires, et les « étrangers » en sont exclus.
Cette forme unique de nationalisme fut présentée pour la première
fois aux Judaïtes dans le Deutéronome, en tant que « Loi » de Jéhovah
et parole littérale, adressée par ce dernier à Moïse. La notion de
domination mondiale par la destruction est introduite au début
(chapitre 2) de ces « discours censés avoir été délivrés » par un Moïse
agonisant:
«L’Éternel m’adressa la parole, et dit… À partir d’aujourd’hui, je
répandrai la terreur et la crainte de toi parmi les peuples qui sont
sous tous les cieux, qui entendront parler de toi, et trembleront, et
seront dans l’angoisse à cause de toi ». En témoignage de cela, le
destin de deux peuples est en même temps montré. Le roi de Sihon et
le roi de Bashân « sorti[ren]t se battre contre nous, lui et tout son
peuple », sur quoi ils furent « totalement détruits, les hommes et les
femmes et les petits enfants », seul le bétail fut épargné et « le butin »
emporté « en guise de proie pour nous » (l’insistance sur la
destruction totale est un thème récurrent et significatif de ces
anecdotes illustratives).
Ces premiers exemples du pouvoir de Jéhovah à détruire les
païens sont suivis par le premier des nombreux avertissements
stipulant qu’à moins que « les lois et jugements » ne soient observés,
Jéhovah punira son peuple spécial en le dispersant parmi les païens.
L’énumération de ces « lois et jugements » suit les Commandements,
dont la validité morale est détruite en même temps par une promesse
de massacre tribal:
«Sept nations plus grandes et plus puissantes que toi » doivent être
livrées aux mains des Judaïtes, et : « Tu les détruiras entièrement ; tu
ne feras aucune alliance avec elles, et tu ne leur montreras aucune
pitié… tu détruiras leurs autels… car tu es un peuple saint pour
l’Éternel ton Dieu ; l’Éternel ton Dieu t’a choisi pour que tu sois un
peuple spécial à ses yeux, entre tous les peuples qui sont sur la
surface de la terre… Tu seras béni entre tous les peuples… Et tu consumeras tous les peuples que l’Éternel ton Dieu te livrera ; tes
yeux seront sans pitié envers eux… l’Éternel ton Dieu enverra les
frelons contre eux, jusqu’à ce que ceux qui restent et qui se cachent
de toi, soient détruits… Et l’Éternel ton Dieu expulsera ces nations
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devant toi petit à petit… Mais l’Éternel ton Dieu te les livrera, et les
détruira par une destruction puissante jusqu’à ce qu’il soient détruits… Et il livrera leurs rois entre tes mains, et tu détruiras leur
nom de dessous les cieux ; aucun homme ne sera capable de se tenir
devant toi, jusqu’à ce que tu l’aies détruit»
Arrivés au XXe siècle de notre ère, les peuples de l’Occident, dans
l’ensemble, avaient cessé d’attacher toute signification actuelle à ces
incitations, mais les peuples directement concernés ne pensaient pas
la même chose. Par exemple, la population arabe de Palestine fuit en
masse sa terre d’origine après le massacre de Deir Yassin en 1948,
parce que cet événement signifiait pour eux (tel que ses auteurs
l’avaient voulu) que s’ils restaient, ils seraient « entièrement détruits ».
Ils savaient que les dirigeants sionistes, en train de palabrer avec
les politiciens britanniques et américains du lointain Occident, avaient
déclaré à plusieurs reprises que « la Bible est notre Mandat » (le Dr
Chaim Weizmann), et ils savaient (si les populations occidentales ne le
réalisaient pas) que l’allusion se référait à des passages tels que ceux
ordonnant la « destruction totale » des populations arabes. Ils savaient
que les dirigeants occidentaux avaient soutenu et continueraient à
soutenir les envahisseurs et ainsi, ils n’avaient même pas l’espoir
d’une simple survie, sinon dans la fuite. Ce massacre de 1948 ap. J.-
C. se rapporte directement aux « loi et jugements » stipulés au chapitre
7 du livre de la Loi, que les Lévites terminèrent et lurent en 621 av. J.-
C.
Les incitations et la séduction du Deutéronome continuent : « … Va
prendre possession des nations plus grandes et plus puissantes que
toi… l’Éternel ton Dieu ira lui-même devant toi ; tel un feu dévorant il
les détruira, et il les terrassera devant toi ; alors tu les chasseras, et les
détruiras promptement, comme l’Éternel te l’a dit… Car si tu observes
avec zèle tous ces commandements que je t’ordonne… alors l’Éternel
chassera devant toi toutes ces nations, et tu posséderas des nations
plus grandes et plus puissantes que toi-même… même les côtes de la
mer occidentale seront tiennes. Aucun homme ne sera capable de se
tenir devant toi : car l’Éternel ton Dieu répandra la crainte et la terreur
de toi sur toute terre que tu fouleras… »
Ensuite, Moïse, dans ce compte rendu, énumère les « lois et
jugements » qui doivent être « observés » si l’on veut que toutes ces
récompenses soient obtenues, et une fois encore « la Loi » est de
détruire:
«Voici les lois et jugements, que tu observeras et pratiqueras… Tu
détruiras entièrement tous les lieux dans lesquels les nations que tu
posséderas ont servi leurs dieux… Quand l’Éternel ton Dieu aura
exterminé les nations devant toi, où tu iras pour les posséder, que tu
prendras leur place, et t’installeras sur leur terre : prends garde à ne
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pas tomber dans le piège en les suivant… et ne t’enquiers pas de
leurs dieux.»
Ce principe de « la Loi » exige du fidèle qu’il détruise les autres
religions. Impartiale quand elle fut promulguée, elle acquit une
application spécifique dans les siècles qui suivirent, du fait que la foi
chrétienne se répandait, et la majorité des juifs à l’époque évoluait
dans la même zone géographique : l’Occident. (Cela faisait de la
chrétienté l’objectif premier de l’ordre de « destruction totale des
lieux… », et le dynamitage des cathédrales russes, l’ouverture des« musées anti-Dieu », la canonisation de Judas et autres actions des
premiers gouvernements bolchevistes, qui étaient constitués aux neuf
dixième de juifs de l’Est, furent à l’évidence des actes d’« observance »
sous cette « loi » du Deutéronome).
Les idées d’inquisition des hérétiques et des dénonciateurs, que
l’Occident utilisa dans ses périodes rétrogrades et renia dans ses
périodes éclairées, trouvent aussi leur source originelle (à moins que
quelqu’un puisse en localiser une plus ancienne) dans le Deutéronome.
De peur qu’un tel hérétique ne remette en question la Loi de la
destruction, résumée dans les paragraphes précédents, le Deutéronome stipule ensuite que « si parmi vous s’élève un prophète ou un rêveur de
rêves… (il) sera mis à mort » ; la crucifixion de Jésus (et la mort de
nombreux protestataires contre le judaïsme littéral) tombent sous le
coup de cette « loi ».
La dénonciation des proches qui s’attirent la suspicion d’hérésie
est exigée. Ce fut le moyen terroriste introduit en Russie par les
bolchevistes en 1917 et copié en Allemagne par les nazis en 1933. À
l’époque, le monde chrétien exprima son horreur devant ces
innovations barbares, mais la méthode est clairement stipulée dans le
Deutéronome, qui exige que quiconque déclare « Allons servir d’autres
dieux » soit dénoncé par ses frères, soeurs, fils, filles, épouses et ainsi
de suite, et lapidé à mort.
De manière caractéristique, le Deutéronome ordonne que la main
du parent génétique ou de l’épouse soit « la première levée » sur la
victime de la dénonciation au moment de la mise à mort, et seulement
ensuite, « la main de tous ». Cette « ordonnance de la Loi » est toujours
observée de nos jours, dans une certaine mesure dictée par les
conditions locales et autres circonstances. Les apostats ne peuvent
être publiquement lapidés à mort dans l’environnement de
communautés étrangères, où la loi de « l’étranger » pourrait considérer
cela comme un meurtre, si bien qu’une déclaration officielle de « mort »
et de cérémonie de deuil remplace symboliquement la peine judiciaire ;
voir le compte rendu du Dr John Goldstein sur le rite symbolique et la
tentative récente d’exiger la peine littérale, qui durant des siècles fut
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souvent infligée à l’intérieur de communautés juives fermées où la loi
de « l’étranger » n’avait pas prise.
La Loi ordonne aussi que des communautés entières soient
massacrées sous l’accusation d’apostasie : « Tu châtieras avec
assurance les habitants de cette ville avec le tranchant de l’épée, la
détruisant totalement, et tout ce qui s’y trouve ».
Concernant la destruction des villes, le Deutéronome fait la
distinction entre les villes proches (c’est-à-dire palestiniennes) et les
villes lointaines. Quand une « ville lointaine » a été prise, « tu en
châtieras tous les mâles avec le tranchant de l’épée, mais les femmes,
et les petits enfants, et le bétail, et tout ce qui se trouve dans la ville,
même tout le butin, tu les prendras pour toi… ». Cette incitation
concernant les femmes faites prisonnières est un thème récurrent, et
le Deutéronome décrète la loi selon laquelle un ravisseur judaïte qui
voit parmi les prisonnières « une belle femme » a le droit de l’emmener
chez lui, mais que s’il n’en avait « aucune jouissance », il aurait le droit
de la renvoyer.
Le cas d’une ville proche est différent ; la loi de destruction totale (que Saül transgressa) prévaut. « Mais à propos des villes de ces gens
que l’Éternel ton Dieu te donne en héritage, tu ne laisseras en vie rien
qui respire ; Mais tu les détruiras entièrement… comme l’Éternel ton
Dieu te l’a ordonné ». (Ce verset 16 du chapitre 20, une fois encore,
explique la fuite massive des Arabes palestiniens après Deir Yassin, où
rien de ce qui respirait ne fut épargné. Ils virent que cet
accomplissement littéral de la Loi de 621 av. J.-C. était à l’ordre du
jour en 1948 ap. J.-C., et que les puissances occidentales étaient
derrière cet accomplissement de la Loi de « destruction totale »).
La Seconde Loi continue : « Tu es un peuple saint pour l’Éternel
ton Dieu, et l’Éternel t’a choisi pour être un peuple cher à ses yeux,
entre toutes les nations qui sont sur la terre ». D’autres « lois et
jugements » stipulent ensuite que « tout ce qui meurt de lui-même »,
étant impur, ne peut être mangé, mais « tu le donneras à l’étranger…
ou tu pourras le lui vendre ; car tu es un peuple saint pour l’Éternel
ton Dieu ».
Tous les sept ans, un créancier devra remettre la dette de son
« voisin », mais « celle d’un étranger, tu pourras encore l’exiger ». Le
chapitre 10 (étonnamment dans ce contexte) dit : « Tu aimeras donc
l’étranger ; car tu étais toi-même étranger en terre d’Égypte », mais le
chapitre 23 apporte l’annulation habituelle : « Tu ne prêteras pas avec
intérêt à ton frère… à un étranger tu pourras prêter avec intérêt » (et
des exemples plus graves de cette discrimination légale entre le
« voisin » et « l’étranger » apparaissent dans les livres postérieurs,
comme on le verra).
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Le Deutéronome se termine par le thème prolongé, houleux et
rageur de la-malédiction-ou-la-bénédiction. Moïse, sur le point de
mourir, exhorte une fois de plus « le peuple » à choisir entre les
bénédictions ou les malédictions, et les deux sont énumérées.
Les bénédictions sont exclusivement matérielles : la prospérité par
l’augmentation de la famille, des récoltes et du bétail ; la défaite des
ennemis ; et la domination mondiale. « l’Éternel ton Dieu t’élèvera audessus de toutes les nations de la terre… l’Éternel fera de toi un
peuple saint pour lui… Et tous les peuples de la terre verront que tu es
appelé du nom du Seigneur ; et ils te craindront… tu prêteras à de
nombreuses nations, et tu n’emprunteras pas. Et l’Éternel fera de toi la
tête, et pas la queue ; et tu seras uniquement au dessus, et pas en
dessous… »
Ces bénédictions s’étendent sur treize versets ; les malédictions
sur quelque cinquante ou soixante. La divinité au nom de laquelle les
malédictions sont clairement prononcées était considérée comme
capable de faire le mal (en fait, cela est explicitement mentionné dans
un livre postérieur, Ézéchiel, comme on le montrera).
Le judaïsme littéral est en définitive basé sur la terreur et la peur,
et la liste des malédictions exposées au chapitre 23 de la seconde Loi
montre l’importance que les prêtres attachaient à cette pratique de la
malédiction (dont les judaïstes littéraux considèrent l’usage efficace
jusqu’à ce jour). Ces malédictions, qu’on s’en rappelle, sont les peines
pour non-observance, pas pour transgression morale ! « Si tu ne prêtes
pas l’oreille à la voix de l’Éternel ton Dieu, si tu n’observes pas et
n’appliques pas tous ses commandements et lois… toutes ces
malédictions s’abattront sur toi… »
Les villes et les habitations, les enfants, les récoltes et le bétail,
seront maudits « jusqu’à ce que tu sois détruit et que tu périsses entièrement ». La peste, la lèpre, les inflammations, le mildiou, les
ulcères, les hémorroïdes, les croûtes, les démangeaisons, la démence,
la famine, le cannibalisme et la sécheresse sont spécifiés. Les épouses
des hommes coucheront avec d’autres hommes ; leurs enfants
mourront en esclavage ; tout ceux qui resteront chez eux seront
dévorés par leurs parents, le père et la mère se disputant leur chair et
refusant que les enfants encore en vie y touchent. (Ces malédictions
étaient inclues dans le Bannissement ultime quand il était prononcé
contre les apostats jusqu’à une époque relativement récente, et sont
probablement en usage aujourd’hui dans les places fortes de la
communauté juive talmudique).
Les maladies et les catastrophes devaient punir le peuple « si tu
n’observes pas et ne mets pas en pratique toutes les paroles de cette
loi qui sont écrites dans ce livre, dans la crainte de ce nom glorieux et
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redoutable, l’Éternel Ton Dieu… J’en appellerai au ciel et à la terre
pour témoigner contre toi, j’ai mis devant toi la vie et la mort, la
bénédiction et la malédiction ; alors choisis la vie, afin que toi et ta
progéniture viviez à jamais ».
Telles étaient la vie et la bénédiction que les Judaïtes, rassemblés
au Temple en 621 av. J.-C., furent exhortés par leur chef de clan
Josias - le porte-parole des prêtres - à choisir, au nom de Jéhovah et
de Moïse. Le but et la signification de l’existence, sous cette « Loi
mosaïque », étaient la destruction et l’asservissement des autres par
amour du pillage et du pouvoir. À compter de ce moment-là, Israël dut
sans doute s’estimer heureuse d’avoir été déclarée morte et d’avoir été
exclue d’un tel monde à venir. Les Israélites s’étaient mêlés au courant
plein de vie de l’humanité ; les Judaïtes restèrent échoués sur ses
rives, aux mains du pouvoir de prêtres fanatiques qui leur
ordonnaient, sous peine de « toutes ces malédictions », de détruire.
À la terreur inspirée par « toutes ces malédictions », les Lévites
ajoutèrent aussi la séduction. Si « le peuple répondait et obéissait à la
voix du Seigneur et accomplissait tous ses commandements… », alors« toutes ces malédictions » seraient transférées à leurs «ennemis» (non
parce qu’ils avaient péché, mais simplement pour gonfler la mesure de
la bénédiction accordée aux Judaïtes réhabilités !)
Dans ce principe, le Deutéronome révélait on ne peut plus
clairement le statut attribué aux païens par la seconde Loi. En
dernière analyse, « les païens » n’ont pas d’existence légale sous cette
Loi ; comment pourraient-ils en avoir une, quand Jéhovah ne« connaît » que son « peuple saint » ? Pour autant que leur existence
réelle soit admise, elle l’est seulement pour des raisons telles que celles
mentionnées au verset 65, chapitre 28 et au verset 7, chapitre 30 : à
savoir, accueillir les Judaïtes quand ils sont dispersés pour leurs
transgressions et ensuite, quand leurs hôtes se repentent et sont
pardonnés, hériter des malédictions levées de sur les Judaïtes
régénérés. Il est vrai que le second verset cité donne le prétexte que
« toutes ces malédictions » seront transférées aux païens parce qu’ils
« haïssaient » et « persécutaient » les Judaïtes, mais comment pourraiton
les blâmer pour cela, quand la seule présence des Judaïtes parmi
eux n’était que le résultat de « malédictions » punitives infligées par
Jéhovah ? Car Jéhovah lui-même, selon un autre verset (64, chapitre
28), s’attribuait le mérite d’infliger la malédiction de l’exil sur les
Judaïtes:
«Et l’Éternel te dispersera parmi tous les peuples, d’un bout à l’autre
de la terre… et parmi ces nations, tu ne trouveras aucun réconfort, et
la plante de ton pied ne trouvera pas le repos…»
Le Deutéronome emploie ce double language - pour utiliser un
idiome moderne - d’un bout à l’autre : l’Éternel prive le peuple spécial
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de foyer, et le met parmi les païens, à cause de ses transgressions ; les
païens, qui ne sont à blâmer ni pour cet exil ni pour ces
transgressions, sont ses « persécuteurs » ; par conséquent, les païens
seront détruits.
On comprend mieux l’attitude judaïste envers le reste de
l’humanité, la création et l’univers en général, quand on considère ce
point et les passages qui s’y rapportent - tout particulièrement la
plainte constante que les juifs sont « persécutés » partout, plainte qui
dans une tonalité ou dans une autre se retrouve dans quasi toute la
littérature juive. Pour quiconque acceptant ce livre comme la Loi, la
simple existence des autres est en fait persécution ; le Deutéronome laisse clairement entendre cela.
Le juif le plus nationaliste et le juif le plus éclairé s’accordent
souvent sur une chose : ils ne peuvent réellement considérer le monde
et ses affaires que sous un angle juif, et vu de cet angle, « l’étranger »
semble insignifiant. Ils le pensent, donc c’est vrai ; ceci est l’héritage de
vingt-cinq siècles de pensée juive ; même les juifs qui se rendent
compte de l’hérésie ou de l’illusion ne sont pas toujours capables de se
défaire totalement de ce cauchemar jeté sur leurs esprits et leurs âmes.
Le passage du Deutéronome cité en dernier montre que la secte
dirigeante décrivit l’absence de terre en même temps que la loi décrétée
par le dieu du peuple spécial, et comme une persécution commise par
les ennemis du peuple spécial, méritant « toutes ces malédictions ».
Pour des esprits d’un égotisme aussi extrême, un attentat politique
dans lequel 95 gentils et 5 juifs perdent la vie ou leurs biens est tout
bonnement une catastrophe anti-juive, et en cela ils ne sont pas
consciemment hypocrites. Au XXe siècle, ce critère de jugement a été
propulsé dans les vies des autres peuples et appliqué à tous les
événements majeurs, concernant les épreuves de l’Occident. Ainsi,
vivons-nous au siècle de l’illusion lévitique.
Ayant entrepris de jeter « toutes ces malédictions » sur des
innocents, si les Judaïtes devaient revenir à l’observance de « toutes
ces lois et jugements », le Moïse ressuscité du Deutéronome promit une
bénédiction de plus : « l’Éternel ton Dieu viendra devant toi, et il
détruira ces nations devant toi, et tu les posséderas… », et enfin, on lui
permit de mourir en terre de Moab.
C’est dans « la Loi mosaïque » que l’idée destructrice a pris forme -
idée qui devait menacer la civilisation chrétienne et l’Occident (qui
étaient tous les deux inconcevables à l’époque). Durant l’ère
chrétienne, une assemblée de théologiens décida que l’Ancien et le
Nouveau Testament devaient être réunis dans un seul livre, sans
aucune différenciation, tels la tige et la fleur, et non tels un objet
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immobile et une puissance irrésistible. L’encyclopédie que j’ai sous les
yeux au moment où j’écris déclare laconiquement que les églises
chrétiennes acceptent l’Ancien Testament comme étant « d’autorité
divine égale » à celle du Nouveau Testament.
Cette acceptation inconditionnelle couvre la totalité du contenu de
l’Ancien Testament et pourrait être la source originelle de beaucoup de
confusion au sein des églises chrétiennes et de beaucoup d’affolement
parmi les masses qui recherchent le christianisme, car le dogme exige
la croyance simultanée en des choses contraires. Comment le même
Dieu, par commandement à Moïse, peut-il avoir ordonné aux hommes
d’aimer leur prochain et de « détruire totalement » leur prochain ? Quel
rapport peut-il y avoir entre le Dieu universel et aimant de la révélation
chrétienne et la divinité maudissante du Deutéronome?
Mais si en réalité, tout l’Ancien Testament - y compris ces
commandements ainsi que d’autres - est « d’autorité divine égale » au
Nouveau Testament, alors l’Occidental d’aujourd’hui a le droit de
l’invoquer pour justifier les actes par lesquels la chrétienté s’est reniée
le plus : l’importation d’esclaves africains en Amérique par les colons
britanniques, le traitement des Indiens d’Amérique du Nord par les
colons américains et canadiens, et la domination sévère des Afrikaners
sur les Bantous d’Afrique du Sud. Il peut à juste titre faire directement
porter la responsabilité de toutes ces choses à son curé ou à son
évêque chrétien, si ce dernier enseigne que l’Ancien Testament, avec
son injonction continuelle à massacrer, asservir et piller est
« d’autorité divine égale». Aucun ecclésiastique chrétien ne peut
s’estimer irréprochable s’il enseigne cela. La décision théologique qui
mit en place ce dogme projeta sur la chrétienté et sur les siècles à
venir l’ombre du Deutéronome tel qu’il retomba sur les Judaïtes euxmêmes
quand on le leur lit en 621 av. J.-C.
Seul un autre écrit eut jamais un effet comparable sur les esprits
des hommes et sur les générations futures ; si l’on s’autorise quelque
simplification, la plus tentante est de voir l’histoire entière de
l’Occident, et en particulier de ce XXe siècle décisif, comme une bataille
entre la Loi mosaïque et le Nouveau Testament et entre les deux corps
de l’humanité qui se rangent derrière l’un ou l’autre de ces deux
messages respectifs de haine et d’amour.
Dans le Deutéronome, le judaïsme est né, mais il serait mort-né, et
on aurait peut-être plus jamais entendu parler du Deutéronome, si
cette question n’avait dépendu que des Lévites et de leurs Judaïtes
prisonniers. Ils n’étaient pas nombreux ; et une nation cent fois plus
nombreuse n’aurait jamais pu espérer imposer cette doctrine barbare
au monde par la force de son seul pouvoir. Il n’y avait qu’une façon
pour que « la Loi mosaïque » puisse gagner en vie et en puissance et
devenir une influence perturbatrice dans la vie des autres peuples
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durant les siècles à venir. C’était si un « étranger » influent (parmi tous
ces étrangers qu’il fallait encore maudire), un roi puissant de ces « païens » qu’il fallait encore détruire, la défendait avec armes et
richesses.
Justement, cela était sur le point d’arriver quand Josias lut la
seconde Loi au peuple en 621 av. J.-C., et cela devait se répéter
continuellement au cours des siècles jusqu’à nos jours :
l’invraisemblance gigantesque de la chose se confronte au fait tout
aussi important et démontrable que c’est pourtant bien ce qui se
passa ! À maintes reprises, les dirigeants de ces « autres nations » qui
devaient être dépossédées et détruites épousèrent la doctrine
destructrice, firent les volontés de la secte dominante, et au détriment
de leur propres peuples l’aidèrent à servir son étrange ambition.
Environ vingt ans après la lecture du Deutéronome à Jérusalem,
Juda fut conquise par le roi babylonien, en 596 av. J.-C. environ. À
l’époque, l’affaire avait tout l’air d’être terminée, et à vrai dire c’était
une affaire insignifiante en elle-même, parmi les grands événements de
cette période. Juda n’exista plus jamais en tant qu’État indépendant,
et n’étaient les Lévites, leur seconde Loi et l’aide étrangère, les
Judaïtes - comme les Israélites - auraient fini par s’impliquer dans
l’humanité.
Au lieu de cela, la victoire babylonienne fut le début de l’affaire -
ou de ses conséquences énormes pour le monde. La Loi, au lieu de
mourir, devint plus forte à Babylone, où pour la première fois un roiétranger lui donna sa protection. Le permanent État-dans-les-États,
nation-dans-les-nations fut projeté - une première - dans la vie des
peuples ; la première expérience d’usurpation de pouvoir et de contrôle
sur eux fut acquise. Beaucoup de souffrance pour les autres peuples
se tramait alors.
Concernant les Judaïtes, ou les judaïstes et les juifs qui en
émergèrent, il semble qu’ils héritèrent de l’avenir le plus malheureux
qui soit. En tous les cas, ce n’est pas un homme heureux (même s’il
s’agit d’un écrivain juif actuel, M. Maurice Samuel) qui, 2500 ans plus
tard, écrivit : « … nous les juifs, les destructeurs, resteront les
destructeurs à jamais… rien de ce que les gentils feront ne répondra à nos besoins et nos exigences »
À première vue cela semble railleur, venimeux, éhonté. L’étudiant
appliqué de la controverse du sionisme découvre que cela ressemble
plus à un cri de désespoir, tel que la « Loi mosaïque » doit en arracher
à tout homme qui sent qu’il ne peut échapper à son impitoyable
doctrine de destruction.
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