La Controverse de Sion

par Douglas Reed

 

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Chapitre 40

 

L’invasion de l’Amerique

Tandis que les invasions et contre-invasions militaires se multipliaient pendant les six années de la Seconde Guerre, absorbant toute les pensées et énergie des foules enfermées dans le conflit, une invasion silencieuse continua, qui produisit des effets plus importants que les invasions armées. C’était l’invasion politique de la République américaine, et son succès fut révélé par la forme de la politique nationale américaine à la fin de la guerre, qui fut dirigée pour s’assurer que les seules invasions militaires qui produisaient des « gains territoriaux » permanents étaient celles de la révolution en Europe et des sionistes en Arabie. Examiné historiquement, on peut maintenant voir que l’accomplissement de M. Roosevelt fut triple, et sur chaque point, périlleux pour l’avenir de son pays : il aida à armer le sionisme, il arma la révolution dans la citadelle de cette dernière, à Moscou, et il ouvrit les portes de sa citadelle américaine aux agents de la révolution.

Il commença le processus au début de sa présidence, par sa reconnaissance des Soviétiques, quand l’ambassadeur de la révolution, Maxime Litvinov, s’engagea à ce que l’État révolutionnaire garde son nez en dehors des affaires intérieures américaines ; les mentors de M. Roosevelt n’étaient pas hommes à lui rappeler qu’une fois que le renard a entré son museau, il trouve vite le moyen de faire suivre son corps. L’histoire de son soutien à l’État révolutionnaire par l’argent et les armes appartient à un chapitre postérieur ; le but de celui-ci est de raconter l’histoire de sa pénétration de la République américaine sur son propre sol, durant la longue présidence de M. Roosevelt.

M. Roosevelt commença par détruire les barrières contre l’immigration incontrôlée que les Congrès juste avant lui s’étaient efforcés de mettre en place, parce qu’ils y voyaient le danger de la capture de l’administration américaine par « un groupe étranger ». Sous certains des décrets de M. Roosevelt, la surveillance de l’immigration fut grandement affaiblie. On interdit aux fonctionnaires de l’immigration de poser des questions sur les associations communistes, et la classification séparée des immigrants juifs fut interrompue. Cela fut soutenu par une campagne de presse continue contre toutes les demandes d’enquête sur l’allégeance ou le passé politique, vues comme de la « discrimination contre ceux nés à l’étranger. »

Nul ne peut dire combien de gens entrèrent aux États-Unis pendant cette période. En 1952, le sénateur Pat McCarran, président

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de la Comission judiciaire du Sénat des États-Unis, estima qu’en dehors de l’immigration légale, cinq millions d’étrangers étaient entrés illégalement dans le pays, incluant un grand nombre « de communistes militants, de bandits siciliens et autres criminels ». L’officier principal d’investigation du Service de l’immigration refusa ne serait-ce que d’estimer le nombre de participants illégaux, mais dit qu’à cette période (lorsqu’une certaine norme de contrôle avait été rétablie), « plus d’un demi-million [de personnes] par an » était interceptées et renvoyées à la seule frontière mexicaine. On interdit aux autorités de la Sécurité sociale, qui fournissaient les cartes nécessaires à l’obtention d’un emploi, de donner toute information sur les demandeurs aux autorités de l’immigration ou de la police.

Cette masse d’immigrants s’en alla gonfler la taille du « vote fluctuant », sur lequel le parti de M. Roosevelt (suivant toujours la stratégie de M. House) concentrait son effort électoral et son cri d’ « aucune discrimination ». Conformément aux restrictions présidentielles concernant les interrogatoires sur l’allégeance, la voie de la fonction publique et des forces armées fut ouverte aux communistes américains ou étrangers légalement domiciliés. Les résultats auxquels cela mena furent montrés en partie par les nombreuses révélations de la période de l’après-guerre, dont la littérature remplirait une encyclopédie de nombreux volumes. Tout l’Occident fut aussi impliqué (comme les révélations canadiennes, britanniques et australiennes le montrèrent le moment en leur temps), et la chose significative est que, à l’exception canadienne, aucune enquête gouvernementale ne mena jamais à ces révélations partielles, qui furent toujours l’oeuvre de contestataires privés entêtés ; une authentique action réparatrice ne fut jamais entreprise non plus, si bien que la situation provoquée pendant les années 1930 et 1940 continue aujourd’hui sans beaucoup de changement, source de faiblesse grave pour l’Occident dans toute nouvelle guerre.

Le renouvellement de l’immigration à grande échelle constituait l’arrière-plan de l’invasion politique de la République. C’était un mouvement triple qui visait à la capture des trois points essentiels aux défenses d’un État : la politique nationale au niveau supérieur, les fonctions publiques au niveau moyen et « l’opinion publique » ou l’esprit de masse à la base. On a déjà montré la manière dont le contrôle des actions de la politique nationale fut atteint (par le biais des « postes de conseiller », qui firent partie de la vie politique américaine après 1913), cette partie du processus ayant précédé les autres. Les méthodes utilisées pour essayer de capturer les services du gouvernement seront discutées plus tard dans ce chapitre. Dans ce qui suit immédiatement, la capture de l’esprit de masse en Amérique, via le contrôle de l’information diffusée, sera décrite ; elle était indispensable aux deux autres forces de propulsion.

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Cette forme d’invasion politique est qualifiée par le Dr Weizmann, qui l’étudia de façon exhaustive dans sa jeunesse, quand il se préparait en Russie pour l’oeuvre de sa vie en Occident, « la technique de la propagande et l’approche des masses ». L’opération ainsi décrite peut maintenant être étudiée dans ses applications réelles :

Bien plus haut dans ce livre, on a invité le lecteur à noter que « B’nai B’rith » avait créé une branche. B’nai B’rith, jusque-là, pouvait être comparé à des groupes d’autres affiliations religieuses, tels que la Young Men’s Christian Association [les YMCA - NdT] ou les Knights of Columbus [les Chevaliers de Colomb - NdT] ; ses objectifs déclarés étaient l’aide aux pauvres, malades et orphelins de père, et les bonnes actions en général. La petite ramification de 1913, « l’Anti-Defamation League », était en 1947 devenue une police secrète au pouvoir formidable en Amérique. 39.

En double langage, « anti-diffamation » signifie « diffamation », et ce groupe vivait par la calomnie, en utilisant des termes tels qu’antisémite, fasciste, agitateur, persécuteur de juif, oppresseur de Rouge, paranoïaque, dément, fou, réactionnaire, conservateur, fanatique, et ainsi de suite. Le vocabulaire est fixe et peut être suivi à la trace jusqu’aux attaques contre Barruel, Robison et Morse après la Révolution française ; la vraie nature de l’allégeance de n’importe quel auteur ou journal peut être détectée en faisant le compte du nombre de fois où ces mots à la signature reconnaissable sont utilisés. L’accomplissement de cette organisation (habituellement connue comme l’A.D.L.) fut d’en faire des mots-fétiches, par la répétition, si bien que les politiciens de parti s’empressent de nier être une seule de ces choses. Sous ce régime, le débat raisonné est devenu hors-la-loi ; il y a quelque chose de l’ordre de la sorcellerie dans cette subjugation de deux générations d’hommes occidentaux par le charabia des conspirateurs asiatiques.

Quand l’A.D.L. est née en 1913, elle n’avait qu’une officine dans le bureau du B’nai B’rith parent, et un budget minuscule. En 1933, M. Bernard J. Brown écrivit : « Par l’intervention de l’A.D.L., nous avons réussi à museler la presse non-juive au point que les journaux en Amérique s’abstiennent de faire remarquer que toute personne mentionnée non favorablement est un juif. » En 1948, le Menorah Journal juif de New York écrivit : « Si une expression dans la réédition d’un classique littéraire donne une image injuste des juifs, l’A.D.L.

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invectivera promptement l’éditeur innocent jusqu’à ce qu’il censure le passage offensant. Qu’un producteur de film innocent incorpore un prototype juif, même inoffensif, dans son film, et l’agitation soulevée par l’A.D.L. le fera regretter d’avoir jamais entendu parler des juifs. Mais quand les juifs subissent une subtile propagande destinée à leur faire accepter la doctrine communiste… l’A.D.L. reste silencieuse. Aucun mot, aucun avertissement, aucune allusion d’avertissement, encore moins d’exposition et de condamnation : Bien qu’il y ait des hommes gauts-placés dans les conseils de l’organisation qui devraient savoir par leur propre expérience comment les communistes “s’infiltrent”. » (Le Menorah Journal parlait pour les nombreux juifs qui étaient alarmés parce que l’A.D.L. attaquait l’anti-communisme comme antisémitisme).

Ces citations montrent la croissance du pouvoir de l’A.D.L en trente-cinq ans. Elle a imposé la loi d’hérésie sur le débat public en Amérique. On ne permet à aucune critique du sionisme ou du plan du gouvernement mondial de passer sans attaque virulente ; la critique du communisme n’est tolérée que dans la compréhension tacite que toute guerre avec le communisme mènerait à l’État mondial communisé ; et quant à cela, « Jérusalem n’est pas moins la capitale du monde que la capitale d’Israël » (le maire sioniste de Jérusalem, 1952).

L’Amérique possède aujourd’hui quelques auteurs survivants qui se battent pour un débat et des commentaires indépendants. Ils discuteront de n’importe quelle question publique, à la lumière de la politique et de l’intérêt américains traditionnels, sauf du sionisme, que pratiquement aucun d’entre eux n’acceptera d’effleurer. J’en ai discuté avec quatre des principaux écrivains, qui tous ont donné la même réponse : on ne pouvait pas le faire. Les auteurs employés perdraient leurs postes, s’ils en faisaient la tentative. Les indépendants ne trouveraient aucun éditeur pour leurs livres, parce qu’aucun critique ne les mentionnerait autrement que par les épithètes énumérées plus haut.

L’A.D.L., avec ce démarrage modeste en 1913, avait un budget en 1948 de trois millions de dollars (ce n’est qu’une organisation parmi plusieurs organisations juives poursuivant les buts sionistes en Amérique à un niveau de dépense semblable). Le Menorah Journal, discutant de « l’hystérie de l’anti-diffamation », dit : « Le combat contre l’antisémitisme s’est développé en une grande entreprise, aux budgets annuels atteignant des millions de dollars. » Il dit que l’objectif était de « continuer à battre le tambour antisémite » et « de ficher la frousse aux donateurs éventuels » afin de lever des fonds. Il mentionna certaines des méthodes utilisées (« du pur chantage en affaires ; si vous ne pouvez pas vous permettre de donner $ 10 000 à cette cause,

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vous pouvez emporter votre affaire ailleurs ») et dit que les juifs américains étaient « poussés à un état d’hystérie collective par leurs soi-disant défenseurs 40.

Le Menorah Journal attira aussi l’attention sur la falsification des nouvelles par des agences d’information juives subventionnées par les grandes organisations. Il montra qu’une bagarre mineure parmi des adolescents à Manhattan avait été dépeinte dans « des unes alarmistes qui auraient poussé un étranger à croire qu’un pogrom tsariste avait lieu » (par ces mêmes moyens « les [anciens] pogroms tsaristes » et « le pogrom à Berlin » rapporté par le rabbin Stephen Wise en 1933 atteignirent le monde). À partir de ce « titre alarmiste » particulier, un meeting monstre se rassembla à Madison Garden, où un autre politicien aspirant à la présidence (un certain M. Wendell Willkie à ce moment-là) déclara : « la vague montante d’antisémitisme dans mon pays me choque… etc., etc. »

« L’hystérie collective » n’est pas seulement provoquée chez les juifs et les politiciens opportunistes par cette méthode ; elle produit une autre sorte d’hystérie collective chez les gens sérieux mais non informés du type « libéral » : l’hystérie collective d’autosatisfaction, qui est une forme tentante d’autocomplaisance. Le feu M. George Orwell fut de ceux qui contribua à répandre « l’hystérie collective » de cette façon. C’était un homme bon, parce qu’il ne se contenta pas d’inciter les autres à secourir les faibles et à venger l’injustice, mais partit luimême se battre quand la guerre civile éclata en Espagne, découvrant ensuite que le communisme, quand il le vit, était pire que la chose qu’il (tel qu’il le pensait) avait l’intention de détruire. Il mourut avant de pouvoir se rendre en Palestine et faire l’expérience d’une illumination semblable, si bien que ce qu’il écrivit à propos de « l’antisémitisme » n’était que l’écho de « l’hystérie de l’anti-diffamation. » C’en est un si bon exemple que je le cite ; ici, un homme de bonne volonté présenta, comme si elle étaient issues de sa propre sagesse, des expressions que d’autres avaient déversé dans son oreille.

Il explora « l’antisémitisme en Grande-Bretagne » (1945) et découvrit « une tendance perceptiblement antisémite chez Chaucer ». M. Hilaire Belloc et M. G.K. Chesterton étaient des « oppresseurs de juif littéraires ». Il trouva des passages chez Shakespeare, Smollett, Thackeray, Shaw, T.S. Eliot, Aldous Huxley et d’autres « qui s’ils étaient écrits maintenant seraient stigmatisés comme de l’antisémitisme » (il avait raison sans le savoir ; écrits maintenant, ils

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auraient été stigmatisés). Puis, il subit ce que les Américains appellent une chute sur le derrière. Il dit que « spontanément, les seuls auteurs anglais auxquels je peux penser qui, avant les jours d’Hitler, firent un effort net pour défendre les juifs, sont Dickens et Charles Reade ». Ainsi, il vanta l’un des « oppresseurs de juifs » de l’A.D.L comme champion des juifs ; en Amérique, le film Oliver Twist fut interdit à cause de Fagin ! C’était l’oeuvre de l’A.D.L. ; son représentant, un certain M. Arnold Forster, annonça :

« Les distributeurs de film américains ont refusé d’être impliqués dans la distribution et la présentation du film au cinéma après que l’A.D.L. et d’autres ont exprimé la crainte que le film était nuisible ; l’Organisation Rank a retiré le film aux États-Unis. » Plus tard le film, sortit après la censure par l’A.D.L. ; « soixantedouze coupures » furent faites sur son ordre et un prologue fut ajouté, assurant les spectateurs qu’ils pourraient l’accepter comme « une transposition de Dickens au cinéma sans intentions antisémites. » (Dans Berlin occupé, l’interdiction d’A.D.L. fut définitive ; les autorités britanniques ordonnèrent que Dickens soit retiré aux regards allemands).

J’étais en Amérique à ce moment-là, et je vis ainsi l’accomplissement d’une prédiction faite dans un livre de 1943, où j’écrivais qu’au rythme où allait la censure secrète, Chaucer, Shakespeare et Dickens seraient diffamés un jour comme « antisémites ». Je pensais forcer la probabilité afin de donner du poids à mon affirmation, mais cela se produisit dans les trois cas : on ordonna à un directeur-acteur shakespearien en visite à New York de ne pas jouer le Marchand de Venise, Dickens fut interdit et les diffamateurs mirent Chaucer sur leur liste noire.

Une organisation privée qui peut produire de tels résultats est manifestement puissante ; il n’y a rien de comparable dans le monde. M. Vincent Sheehan écrivit en 1949 : « Il n’y a guère de voix aux États- Unis qui osent s’élever pour les droits, n’importe quels droits, des Arabes ; toute critique légère du haut commandement sioniste est immédiatement étiquetée comme antisémite. » Mlle Dorothy Thompson, dont la photo et les articles étaient à cette époque publiés quotidiennement dans des centaines de journaux, protesta de la même façon. La popularité de M. Sheehan auprès des critiques littéraires s’effondra immédiatement ; on voit rarement le portrait et les écrits de Mlle Thompson dans la presse américaine aujourd’hui.

Comment l’oracle fonctionne-t-il ? Par quels moyens l’Amérique (et tout l’Occident) ont-ils été amenés au point qu’aucun homme public n’aspire au pouvoir ou qu’aucun éditeur ne se sente en sécurité à son bureau, avant d’avoir étendu sa natte de prière et de s’être prosterné devant Sion ? Comment les présidents et les Premiers ministres ont-ils

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été amenés à rivaliser pour l’approbation de cette faction, comme des demoiselles d’honneur pour le bouquet de la jeune mariée ? Pourquoi des hommes majeurs se donnent-ils la peine de parader à des banquets pour Sion « à cent dollars le plat », ou d’être rassemblés en troupeau sur des tribunes sionistes pour recevoir des « plaques » pour les services rendus ?

Le pouvoir de l’argent et la perspective des votes sont manifestement des appâts puissants, mais, selon mon jugement, de loin, l’arme la plus forte est ce pouvoir du contrôle de l’information diffusée ; mettre l’accent sur ce que veut une faction et en exclure tout ce que la faction n’aime pas, et ainsi être capable de donner à toute personne choisie une « bonne » ou une « mauvaise » presse. C’est en fait le contrôle de « la foule ». En langage d’aujourd’hui, c’est « la technique de propagande et l’approche des masses », tel que dit le Dr Weizmann, mais c’est un art asiatique ancien, qui fut décrit, lors d’une occasion célèbre, par St Matthieu et St Marc : « Les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent [les] foules... Les principaux sacrificateurs excitèrent le peuple… »

En quarante ans, l’A.D.L. perfectionna une machine à persuader les foules. C’est une méthode de contrôle de la pensée dont la masse soumise est ignorante, et sa capacité à détruire quiconque proteste est grande. L’un des premiers à être politiquement détruit fut le chef de la Commission du Congrès chargée de surveiller la sédition (le Commission sur les activités anti-américaines). Les Protocoles de 1905 prédirent que l’on ne permettrait pas aux États-nations de « combattre la sédition » en la traitant comme un crime, et cette « prédiction » fut aussi accomplie. M. Martin Dies relate qu’il fut enjoint par investigation secrète de limiter la définition de « subversion » à « fascisme » et de mettre sur le même pied « fascisme » et « antisémitisme ». « La subversion », si ces perturbateurs avaient pu soumettre Dies, serait devenue toute sorte de résistance au « principe destructeur », et non le renversement de l’État-nation. Il refusa de plier, mais fut chassé de la vie politique par la diffamation.

L’A.D.L. (et le Comité juif américain) « se mit en devoir de rendre les Américains conscients de l’antisémitisme ». Elle informa les juifs que « 25 Américains sur 100 sont infectés par l’antisémitisme » et que 50 autres pourraient développer la maladie. Avant 1945, elle effectuait « un programme éducatif très puissant, conçu pour atteindre chaque homme, femme et enfant » en Amérique par la presse, la radio, la publicité, les magazines de bandes dessinées d’enfant et les livres scolaires, les cours, les films, « les églises » et les syndicats. Ce programme incluait « 219 émissions par jour », publicité pleine page dans 397 journaux, affiches publicitaires dans 130 villes et « persuasions » subtilement incorporées dans les imprimés sur

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buvards, les couvertures de boîte d’allumettes et les enveloppes. Toute la presse nationale (« 1900 quotidiens au tirage de 43 000 000 exemplaires ») et provinciale, les journaux noirs, de langue étrangère et travaillistes étaient approvisionnés avec ces matériaux, « et les utilisaient », sous forme d’ « informations, d’articles généraux, de dessins humoristiques et de bandes dessinées. » De plus, l’A.D.L. distribua en 1945 « plus de 330 000 exemplaires de livres importants porteurs de notre message aux bibliothèques et autres institutions », fournirent à des auteurs « des idées complètes et pertinentes », et diffusa neuf millions de brochures « toutes façonnées pour être adaptées au public auquel elles sont adressés ». Elle constata que les « magazines de bandes dessinées » étaient une façon particulièrement efficace d’atteindre les esprits des jeunes, des soldats, des marins et des aviateurs, et mit en circulation « des millions d’exemplaires » de propagande sous cette forme. Son organisation était constituée d’un siège national, de comités de relations publiques dans 150 villes, de onze bureaux régionaux, et de « 2 000 hommes-clés dans 1 000 villes. »

Le nom du groupe qui fournit cette masse de matériel suggestif n’atteignit jamais le public. Pendant les années 1940, le système « d’auteurs d’agence » à New York ou Washington enveloppait toute la presse américaine. La colonne d’un tel auteur peut apparaître dans mille journaux chaque jour ; les éditeurs apprécient ce système - qui leur économise le coût d’employer leurs propres auteurs - pour son bas prix. Par le biais de quelques douzaines d’auteurs comme ceux-ci, tout le flot d’information peut être teinté à sa source (la méthode prédite dans les Protocoles). Par tous ces moyens, une génération a été élevée en Amérique (et cela s’applique également à l’Angleterre) dans l’absence d’informations authentiques et de commentaires indépendants sur la nature du sionisme, sa connexion originale avec le communisme, l’infestation des administrations et la capture des « administrateurs », et la relation de tout cela avec le projet ultime du gouvernement mondial.

L’opposition à ce contrôle rampant était forte au début, et fut progressivement écrasée pendant deux décennies (j’ai donné des exemples en Angleterre) par diverses méthodes, y compris l’achat de journaux, mais principalement par une pression ininterrompue et organisée, persuasive ou menaçante. En Amérique, un journal qui publie des rapports ou des commentaires inacceptables pour l’A.D.L. peut s’attendre à recevoir une visite de ses représentants. Les menaces de retrait de la publicité sont fréquemment faites. Le groupe d’auteurs « d’agence » se joint à l’attaque contre n’importe quel auteur ou journaliste individuel qui devient gênant ; beaucoup de commentateurs américains ont été exclus « de l’antenne » ou des listes des éditeurs de cette façon. Un exemple illustratif :

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Le Chicago Tribune, en 1950, rapporta l’opinion d’un haut fonctionnaire du département d’État, comme quoi les États-Unis étaient gouvernés par « un gouvernement secret » composé de trois membres du cercle de feu M. Roosevelt : M. Henry Morgenthau junior, le juge Felix Frankfurter et le sénateur Herbert Lehman. Le mot « juif » n’était pas utilisé ; l’article exprimait l’avis d’un haut fonctionnaire sur un sujet considéré par lui comme étant d’une grande importance nationale. Cet article souleva beaucoup d’agitation dans la presse sioniste et juive du monde entier (peu de journaux non-juifs y prêtèrent attention, la raison en étant évidente). J’étais en Afrique du Sud, mais je devinai ce qui suivrait, et quand je me rendis ensuite en Amérique j’appris que j’avais raison ; la Tour du Tribune de Chicago était assiégée de demandes péremptoires d’excuses par l’A.D.L. À cette occasion particulière, aucune excuse n’eut lieu ; le journal était à cette période un survivant solitaire de l’époque des reportages et commentaires indépendants. (Un détail piquant ; l’auteur de cet article « antisémite » s’était intéressé, peu avant, à des efforts pour obtenir la mise en liberté conditionnelle d’un juif emprisonné à vie pour meurtre, sur les motifs qu’on pouvait raisonnablement considérer que l’expiation avait été accomplie).

Même les chiffres concernant les dépenses, le personnel et les activités, mentionnés plus haut, ne donnent aucune véritable idée du pouvoir et de l’omniprésence de l’A.D.L. Moi-même, je n’aurais pas cru, avant de le voir, qu’un groupe d’une telle force pourrait fonctionner de façon quasi invisible dans un État toujours théoriquement dirigé par le président et le Congrès. Il est clair que les nombreux bureaux et sousbureaux ne sont que les centres d’un grand réseau d’agents et de sous-agents, car son oeil voit tout, comme celui du N.V.D. 41 en Russie captive ou de la Gestapo en Allemagne autrefois, comme je pus le découvrir par mon expérience personnelle :

Je suis quelqu’un d’assez peu connu, et quand je me rendis en Amérique en 1949, j’y étais presque inconnu du public, la publication de la plupart de mes livres ayant été empêchée par les méthodes décrites plus haut. Je constatai que l’A.D.L., tel un faucon, m’observait depuis mon arrivée et de là, j’en déduisis son étendue et sa vigilance immenses ; je n’avais pas soupçonné qu’elle scrutait chaque toit et chaque moineau dessus. Une connaissance américaine qui avait lu certains de mes livres me présenta à un collègue qui exprima son plaisir à rencontrer leur auteur. Cet homme me demanda de dîner avec lui et un ami, qu’il présenta comme « mon cousin ». Le cousin était un type amusant ; j’appris une année plus tard qu’il était le chef du bureau de New York de l’ A.D.L et le véritable organisateur de ce

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petit dîner 42. Ce dernier eut lieu quelques jours après mon atterrissage, et par la suite, l’A.D.L. sut chacun de mes mouvements. Ils étaient au courant pour le livre que j’écrivais, et quand il fut prêt pour la publication, « le cousin » adressa à l’éditeur américain d’un de mes livres précédents une requête ciblée pour savoir s’il envisageait de publier celui-ci ; homme de discrétion, il répondit que non.

Trois ans plus tard, en 1952, quand ce livre parut en Angleterre, le magazine de la Légion américaine à Hollywood en publia environ cinq cents mots. L’A.D.L. exigea immédiatement une rétractation du commandant de la Légion à Hollywood, qui mentionnait l’éditeur du magazine. Aucune inexactitude n’était prétextée ; la députation qualifia juste le livre d’« antisémite. » L’éditeur refusa de se rétracter à moins qu’une déclaration fausse ou autre raison valable ne fussent prouvées, et démissionna quand le commandant, l’ignorant, publia « les excuses » familières devant la menace que « tous les juifs » boycotteraient le Hollywood Stadium, qui était dirigé par la Légion. L’éditeur, en partant, dit que cela prouvait la vérité de ce qui était exposé dans le livre. Les excuses ne servirent à rien au commandant , car l’American Broadcasting Company nationale, qui télévisait les événements de la Légion au Stadium, avait immédiatement annoncé qu’elle terminerait son contrat avec la Légion et téléviserait des événements rivaux ; Le commandant dit d’un air piteux que cela « est un véritable choc pour moi ».

Lors de ma visite suivante en Amérique, en 1951, une autre connaissance, qui pensait que mes livres étaient instructifs et voulait que j’écrive pour des journaux américains, refusa de croire ce que je lui disais. Il dit qu’il était sûr qu’une certaine publication accueillerait un de mes articles sur un sujet alors d’actualité (pas le sionisme) et écrivit à son éditeur. On lui dit, à son étonnement, que la publication

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de quoi que ce soit venant de moi, était « verboten », et quand il suggéra une publication à titre anonyme, on l ’informa que cela ne servirait à rien : « il y a probablement un représentant de l’A.D.L. sur notre registre du personnel » (je possède cette lettre).

Une autre connaissance, le chef d’une grande entreprise de librairie, ordonna à son bureau de se procurer l’un de mes livres au Canada, et on lui dit dit que le grossiste de Toronto avait rapporté une impossibilité de livraison. Je fis une enquête et appris qu’aucune commande n’était arrivée à Toronto. Ma connaissance enquêta alors et ne pus découvrir qui, dans son propre bureau, avait intercepté la commande, me disant que maintenant il se rendait compte que mes livres étaient « à l’index ».

Le lecteur a juste besoin de multiplier ces quelques exemples de l’expérience personnelle d’un seul homme pour voir l’effet sur la totalité de l’information fournie au public. Les peuples des Étatsnations occidentaux sont privés d’information sur les questions qui affectent de la façon la plus vitale leur présent et leur futur, par une presse qui (leur dit-on constamment) est « la plus libre du monde. »

Une autre méthode utilisée par l’A.D.L. pour maintenir les juifs dans « l’hystérie collective » et les non-juifs dans un état d’illusion, est celle de l’agent provocateur (en français dans le texte – NdT), le faux « antisémite » («le cousin» mentionné plus haut en est un exemple). Une partie de cette méthode est la distribution de « documents » exposant « tout le complot mondial » et habituellement attribuée à une assemblée de rabbins invérifiable. Le chercheur sérieux de la véritable entreprise talmudique, qui peut être documentée d’après des sources talmudiques authentiques, reconnaît immédiatement ces fabrications. « Un admirateur » m’envoya un jour un de ces « documents », trouvé (dit-il) dans un tiroir secret d’un vieux bureau de famille qui ne pouvait pas avoir été ouvert depuis cent ans. Je fait examiner le papier et je demandai ensuite à mon correspondant de me dire comment son arrière-grand-père mort depuis longtemps s’était arrangé pour obtenir un papier fabriqué dans les années 1940. La correspondance s’arrêta là.

Un exemple de l’emploi du faux « antisémite » par l’A.D.L. est archivé, authentifié par l’organisation elle-même. Un auteur prolifique de livres attaquant « l’antisémitisme » en Amérique est un homme d’origine arménienne, un certain Avedis Boghos Derounian, dont le pseudonyme le plus connu est John Roy Carlson. Plusieurs actions en diffamation furent menées contre un de ses livres publiés pendant la Seconde Guerre, dans lequel il attaquait plus de sept cents personnes, et un juge, accordant des dommages et intérêts, dit: « je pense que ce livre a été écrit par une personne complètement irresponsable qui désirait dire n’importe quoi pour l’argent ; je ne le croirais pas sous

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serment, ni à aucun moment après ; je pense que le livre a été publié par un éditeur désireux de publier n’importe quoi pour l’argent ». En novembre 1952, un interviewer de radio confronta cet homme à un correspondant à l’étranger américain renommé, M. Ray Brock, qui taxa Carlson d’avoir autrefois publié « un feuillet méchamment antisémite intitulé The Christian Defendeur [le défenseur chrétien – NdT]. » Cela ne pouvait être nié, comme la chose était connue, donc Carlson dit qu’il l’avait fait « avec l’approbation de la Ligue Anti-Diffamation. » L’interviewer-hôte l’interrompit alors pour dire que l’A.D.L., auprès de laquelle il s’était enquis, confirmait cela (la confirmation était inévitable, l’A.D.L. ayant admis au Chicago Tribune en 1947 qu’elle avait employé l’homme entre 1939 et 1941 et « avait trouvé ses services satisfaisants »).

Le fait que cet homme fut ensuite capable (1951) de publier un autre livre attaquant les « antisémites », et de le faire louer haut et fort dans les journaux new-yorkais principaux (malgré le commentaire juridique cité plus haut) est un signe du grand changement que cette organisation a provoqué dans la vie américaine ces vingt dernières années. La toile dont l’A.D.L. formait le centre s’est étendue à d’autres pays anglophones, afin qu’aucun auteur indépendant ne puisse y échapper, où qu’il se trouve. Je donne des exemples de mes propres expériences dans ce cadre plus large :

En mars 1952, Truth (qui n’était pas assujetti à l’époque) rapporta que le Congrès juif canadien avait demandé à un libraire canadien de retirer de ses étagères un de mes livres. En visitant le Canada cette année-là, je menai l’enquête et constatai que cette pression sur les libraires canadiens était générale, beaucoup d’entre eux s’y étaient soumis. À la même période, un journal sioniste en Afrique du Sud déclara : « Avant que le temps ne vienne où les groupes raciaux seront protégés par la loi, aucune librairie n’a le droit de dire qu’elle vendra des livres… tels que certains livres de Reed » ; je passai plus tard quelques temps en Afrique du Sud et constatai que la position y était identique à celle du Canada. La « protection raciale » prédite dans la citation ci-dessus est la « Convention du génocide » des Nations unies, rédigée par les sionistes, qui contient une disposition prescrivant des pénalités légales pour toute action considérée par quelque faction comme causant un « tort mental » ; cette disposition, si elle était mise en application pendant une autre guerre, rendrait la censure de l’A.D.L. permanente et mondiale. Je ne me rendis jamais en Australie, mais je pense que j’y aurais trouvé l’interférence secrète qui prévalait dans les librairies du Canada et de l’Afrique du Sud. Cependant, à peu près au même moment, un sénateur australien, dont même le nom m’était inconnu, en attaquant une organisation « antisémite » également inconnue de

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moi, dit qu’elle était « en contact étroit » avec moi ; des journaux australiens publièrent ce message de diffamation, mais refusèrent d’imprimer la correction factuelle. Durant ces années, je reçus de nombreuses plaintes de lecteurs disant que le bibliothécaire en chef d’une grande bibliothèque de Toronto avait collé sur la page de garde de mes livres un « avertissement » aux lecteurs à leur sujet ; Les protestations n’eurent aucun effet.

De toutes ces façons, un rideau fut abaissé entre les masses publiques et l’information factuelle concernant leurs affaires. La capture de l’esprit de masse est devenue aussi complète que celle des « politiciens-têtes d’affiche ».

Cela laissait une position invaincue au moyen niveau, entre les politiciens captifs et la multitude-persuadée. C’était la classe dont le Dr Weizmann se plaint à plusieurs reprises : les fonctionnaires permanents, les professionnels et les experts. Dès le début, l’opposition la plus forte à l’empiétement du sionisme vint de ce groupe (et de « l’interférence extérieure, entièrement venue des juifs » dont le Dr Weizmann se plaignait aussi). L’officiel non-élu, le fonctionnaire de carrière, le soldat professionnel, l’expert étranger sont presque tous impossibles à suborner. Le fonctionnaire permanent ne dépend pas des élections et se sent lui-même partie intégrante de la nation. Le soldat professionnel sent instinctivement que la nation et son devoir sont un et répugne à la pensée que des opérations militaires soient perverties pour un motif ultérieur et politique. L’expert ne peut étouffer son savoir sur l’ordre d’hommes de parti, pas plus qu’un artisan expert ne peut être tenté de fabriquement une montre qui marche à rebours.

En fait, seule la capture complète d’un État, comprenant le pouvoir de licenciement, d’exclusion d’un emploi et d’arrestation, pourra jamais entièrement surmonter la résistance des fonctionnaires, des professionnels et des experts à quelque chose qui est clairement en conflit avec leur devoir. L’A.D.L., selon moi, montra qu’elle attendait avec impatience le jour où elle surmonterait cet obstacle, par une tentative faite en 1943.

L‘intelligence supériéure aux commandes derrière ce groupe sait manifestement que le meilleur moment pour atteindre ses buts se trouve dans les étapes postérieures et les conséquences d’une grande guerre. Au début, les masses impliquées sont encore concentrées sur les objectifs professés, et après la période de confusion qui suit la guerre, elles regagnent quelque clarté de vision et commencent à poser des questions sur ce qui a été fait sous couvert de la guerre ; si le but secret n’a pas alors été atteint, l’occasion est perdue. Ces buts secrets progressèrent entre 1916 et 1922 (pas entre 1914 et 1918) pour la Première Guerre, et entre 1942 et 1948 (pas 1939-1945) pour la Seconde Guerre. Si une troisième guerre devait commencer, disons, en

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1965 et continuer jusqu’en 1970, prétendument dans le but de « détruire le communisme », l’effort secret pour réaliser la pleine ambition du sionisme et l’État mondial communiste aurait lieu pendant la période de confusion la plus grande, disons, de 1968 à 1974.

La tentative pour capturer la fonction publique en Amérique fut faite en 1943, la quatrième année de la Seconde Guerre, et fut partiellement révélée (par hasard) en 1947, quand le brouillard s’éclaircissait. Le but était d’interposer entre les Américains et leurs services publics une liste noire secrète et diffamatoire qui empêcherait les hommes de devoir patriotique d’entrer dans la fonction publique, et qui ouvrirait en grand les portes de cette dernière aux agents approuvés de la conspiration. À une période, les listes ainsi compilées s’étendaient si rapidement qu’elles auraient bientôt inclus chaque personne aux États-Unis dont l’emploi au sein du service public n’était pas souhaité par les arbitres secrets. Les dossiers diffamatoires de l’A.D.L. étaient incorporés dans les fichiers officiels de la fonction publique américaine. Cela aurait pu fournir la base pour une action de police secrète à une étape supérieure (« les adversaires politiques » furent regroupés sur la foi de telles listes par la nouvelle police secrète de Goering la nuit de l’incendie du Reichstag). Complètement inconnu des Américains, alors et aujourd’hui, un coup d’État de premier ordre était bien avancé dans sa préparation.

M. Martin Dies décrivit un jour l’A.D.L., qui fournissait ces listes, comme « une organisation terroriste utilisant ses ressources, non pour défendre la réputation des juifs, mais pour forcer et imposer la soumission aux objectifs de leur organisation par des méthodes terroristes ; c’est une ligue de diffamation.43» Cette description fut confirmée par les révélations du Sous-comité d’enquête sur la Commission de la fonction publique, fondé par le Comité des dépenses de la Chambre des représentants américaine, qui se réunit les 3, 6 et 7 octobre 1947 sous la présidence du représentant Clare E. Hoffman du Michigan.

De même, cette enquête fut provoquée par les seuls efforts d’individus ; l’effort entier du gouvernement fut exercé à empêcher celle-ci. Quelque fonctionnaire loyal vit ce qui était en train de se faire en secret, et informa certains membres du Congrès que des listes noires étaient insérées dans les fichiers de la fonction publique. Même cela n’aurait peut-être pas mené à une action, si ces membres du Congrès n’avaient pas appris qu’eux-mêmes se trouvaient sur la liste noire ! Dû aux contraintes léguées par la longue administration

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Roosevelt, même à l’époque, on ne put mettre en route l’enquête que sur les motifs que « les fonds votés par le Congrès étaient mal utilisés » (d’où l’intervention du Comité des dépenses).

Environ une centaine de sénateurs américains et de membres du Congrès apprirent alors qu’ils étaient décrits (et certaines de leurs épouses) comme des « nazis » sur les fiches des dossiers de la fonction publique. Ils parvinrent à obtenir des copies de ces fiches, qui comportaient une note disant que les informations diffamatoires les concernant étaient des « copies de dossiers subversifs » appartenant à une firme privée d’avocats sionistes. Ces dossiers, continuait la note, « ont été constitués en coopération avec le Comité juif américain et la Ligue Anti-Diffamation ; les sources de ces informations ne doivent être révélées en aucune circonstance ; cependant, davantage d’informations au sujet de la personne susmentionnée peuvent être obtenues… » (des avocats sionistes).

L’officier supérieur de ce département de la Commission de recrutement de la fonction publique des Etats-Unis, qui était chargée d’examiner les candidatures d ‘emploi, fut assigné à comparaître devant le sous-comité. En tant que fonctionnaire directement responsable, il dit que ces dossiers étaient secrets, et que l’existence venait de lui être révélée (probablement, quand il reçut l’assignation). Les seuls dossiers jusque-là connus de lui étaient ceux qui étaient normalement conservés par son département ; ils archivaient les candidatures d’emploi examinées dont les postulant, pour des raisons diverses, devaient être rejetés. Il avait confirmé que les dossiers secrets contenaient « 750 000 fiches » et avaient été préparés dans le bureau de New York de la Commission (son propre bureau, au siège, était à Washington), et que des copies des fiches avaient été envoyées et incorporées aux dossiers de chaque succursale de la Commission de recrutement de la fonction publique, dans tous les États-Unis. Il dit qu’il n’avait pas le pouvoir de présenter les dossiers secrets ; ce pouvoir appartenait uniquement aux trois commissaires de la fonction publique (les chefs mêmes de la fonction publique, en dessous du président).

Ces commissaires (un certain M. Mitchell, M. Flemming et Mlle Perkins), cités alors à comparaître, refusèrent de présenter les dossiers, déclarant que le président avait l’interdit (les dossiers secrets avaient été introduits sous le président Roosevelt ; cet ordre de nondivulgation venait du président Truman). Là-dessus, M. Hoffmann dit : « C’est la première fois que j’ai jamais entendu reconnaître que nous avons une Gestapo dans ce pays. »

Les commissaires ne protestèrent pas. M. Hoffmann demanda alors si même les personnes qui n’avaient aucune intention de postuler pour un emploi dans la fonction publique étaient sur la liste noire. Le

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commissaire supérieur, M. Mitchell, confirma que c’était le cas, admettant ainsi explicitement que la portée de la liste noire était illimitée. M. Hoffmann dit : « Alors cela n’a aucun rapport avec le cas immédiat d’une personne postulant pour un emploi ? », et M. Mitchell en convint. M. Hoffmann continua : « Vous revendiquez le droit d’inscrire dans vos fichiers les noms de tout un chacun dans ce pays ? Est-ce bien exact ? », et les trois commissaires acquiescèrent en silence.

Les enquêteurs découvrirent que rien qu’en juin et juillet 1943 (c’est-à-dire, durant la période de confusion d’une grande guerre), 487 033 fiches avaient été ajoutées aux dossiers secrets, ce travail ayant occupé un grand nombre d’employés de bureau. Un membre du Congrès rappela aux commissaires que l’année même (1943) où ces fiches secrètes furent incorporées, la Commission de recrutement de la fonction publique avait spécifiquement interdit à ses investigateurs de même poser des questions sur les affiliations communistes de tout postulant (une politique généralement introduite par le président Roosevelt). Les commissaires firent preuve d’un grand zèle à éviter de discuter le rôle joué par la Ligue Anti-Diffamation dans cette affaire, et à plusieurs reprises éludèrent les questions concernant ce point.

Le rapport officiel, si étonnant d’après les anciens standards, montre que l’A.D.L. avait la charge d’introduire secrètement dans les archives officielles des dossiers diffamatoires, s’étendant rapidement à des fichiers de police secrète couvrant tout le pays. C’était manifestement une tentative pour prendre le contrôle de la fonction publique américaine et rendre l’allégeance, telle que définie par les anciens standards, disqualifiante. Comme aucune promesse d’action réparatrice ne fut obtenue, le résultat de cette enquête publique peut être comparé à un examen chirurgical réalisé par des docteurs qui, ayant ouvert le patient et trouvé une tumeur maligne près d’un organe vital, déclarent qu’ils ont l’ordre de ne pas l’enlever, et recousent l’incision. Ainsi, l’état de maladie demeura-t-il.

Les utilisations concevables que l’on pourrait faire de ce genre de listes noires secrètes et nationales, furent illustrées par certains épisodes étranges de 1951 et 1952, où des corps de troupes fondirent soudainement sur de petites villes de Californie, dans l’État de New York et au Texas, et les « occupèrent » au nom des « Nations unies » ou du « gouvernement militaire ». Les hôtels de ville, les sièges de police et les centraux téléphoniques furent réquisitionnés ; des maires, des fonctionnaires et des particuliers furent arrêtés ; on fit défiler des bandes appartenant à « l’ennemi » (vêtues d’uniformes « fascistes » par quelque costumier) ; des procès furent tenus par des cours militaires, et on installa des camps de concentration ; on fit des proclamations

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menaçant les « résistants » et les « conspirateurs » de pénalités sévères, etc…

Ces mesures ressemblent beaucoup à une répétition du genre de chose que le monde pourrait bien voir, au cours de la période de confusion de toute troisième guerre, si « la ligue d’imposition de la paix » faisait sa troisième tentative pour obtenir l’autorité mondiale. À cette occasion, aussi, des enquêteurs privés indignés furent tout à fait incapables de découvrir quelle autorité avait ordonné ces affaires. Le porte-parole militaire officiel, un certain colonel au Pentagone, alors qu’il était poussé dans ses retranchements par un enquêteur, fut juste autorisé à dire que la question avait « une signification locale et politique, sur laquelle l’armée n’exerce aucun contrôle » ! Cela désignait le président, le gouvernement et le département d’État, mais toutes ces autorités restèrent aussi silencieuses que les commissaires de la fonction publique avaient été peu éclairants.

Vers la fin de la Seconde Guerre, cette invasion secrète, sous toutes ses formes, avait détérioré la structure interne de la République américaine à un point tel qu’un changement dans sa forme externe, telle qu’elle était connue du monde depuis 150 ans, était susceptible de se produire durant la période de confusion d’une quelconque troisième guerre. La lutte instinctive de la population originale pour se préserver elle-même ainsi que ses traditions contre une usurpation, dont il ne lui était pas permis de comprendre la nature, était en passe d’échouer. Cette résistance gagnerait en force et réparerait certaines brèches, à mesure que la Seconde Guerre reculait, mais il resterait des faiblesses graves qui allaient fatalement se révéler sous la tension de la nouvelle guerre, dont l’idée était jour après jour rendue familière à l’esprit de masse américain ,par le biais des politiciens et de la presse sous contrôle. À partir de 1943, la faiblesse de la République américaine se trouva plus dans ses propres fondations mises à mal que dans n’importe quelle armée de l’air ou flotte étrangères.

 

39. Dans les faits, bien que pas dans la forme. La police secrète dans les pays où l'institution est d’origine (la Gestapo d'Hitler fut copiée sur le modèle asiatique, qui avait une tradition vieille d'un siècle en Russie et en Turquie) a tout le pouvoir et les ressources de l'État derrière elle ; à vrai dire, elle est l'Etat. En Amérique, le sionisme construisit le noyau d'une police secrète presque aussi efficace - de bien des manières - que ces prototypes-là,. Elle ne pouvait devenir aussi efficace qu’en obtenant le plein contrôle des ressources de l'Etat, y compris le pouvoir d'arrestation et d'emprisonnement, et d’après moi, c'était le but suprême. (retournez)

40. Nul besoin pour le lecteur de trouver une quelconque contradiction entre cette citation et mon affirmation dans le paragraphe précédent. Le débat et les commentaires sont en grande partie libres dans la presse juive, qui est destinée principalement à être lu « entre nous », et le lecteur de journaux, n'importe où dans le monde, qui prend régulièrement la peine de se procurer des journaux juifs de toutes opinions se trouvera beaucoup mieux informé de ce qui se passe dans le monde. Le black-out est dans la presse non-juive. (retournez)

41. Équivalent russe du FBI - NdT (retournez)

42. La matière pour les dossiers et pour les attaques « calomnieuses » est souvent obtenue par ce moyen. En 1956, l'A.D.L. publia un de ces volumes de « calomnies », intitulé Cross- Currents, et décrit comme « le livre qui raconte comment l'antisémitisme est utilisé aujourd'hui comme une arme politique ». Il était rempli d'attaques contre des « antisémites » et contenait de nombreux extraits de lettres et de conversations supposées avoir eu lieu entre les personnes nommées. Le critique du livre dans le « New-York Times », bien que bienveillant (ce qui ne serait pas antagonique, en écrivant pour ce journal,) dit : « les auteurs ne mettent pas le lecteur dans le secret de la manière dont ils sont entrés en possession de ces documents intrigants... cette réticence à propos des sources est une faiblesse majeure, et c'est particulièrement grave lorsque les déclarations citées viennent d'une entrevue orale ». Qui étaient ces interviewers, demandait-il, et comment avaient-il entrepris leur tâche ? J’aurais pu lui dire, et le lecteur de ce livre connaît la réponse. Si mon « entrevue orale » avec le « cousin », qui prétendait être un ferme « antisémite », ne fournit pas de matériau pour ce volume, la raison en est intéressante. Tard lors d’une soirée conviviale, il me demanda soudainement à quel point je pensais que « l'antisémitisme » était fort aux États-Unis. Le croyant être ce qu'il prétendait être, je répondis exactement ce que j'aurais répondu si j'avais su son identité. Je dis que j'avais voyagé dans plus de trente des quarante-huit États, et que je n'avais jamais entendu le mot « juif » mentionné par quiconque sur les milliers de gens que j'avais rencontrés, ce qui était la réalité des faits. (retournez)

43. En 1956, le président Eisenhower envoya à la convention annuelle de l'A.D.L. un message élogieux la louant de « rappeler à la nation que les idéaux de la religion doivent s'appliquer dans tous les domaines de la vie ». (retournez)

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