La Controverse de Sion

par Douglas Reed

 

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Chapitre 45

 

L’âme juive

Les cinquante premières années du « siècle juif » ont eu leur conséquence naturelle sur l’âme juive, qui connaît à nouveau une violente instabilité. Elles ont transformé en chauvinistes fanatiques de nombreux juifs qui, cent-cinquante ans auparavant, semblaient poursuivre leur intégration au sein de l’humanité. Ils se retrouvent à nouveau en captivité (les « captivités » répétées des juifs ont toujours été le fait des sages - ou aînés - et de leur doctrine de l’exclusion, non l’oeuvre de despote étrangers). Au cours de la captivité sioniste, et sous la pression des sages, ils sont devenus la force la plus explosive que l’Histoire ait connue. L’histoire de ce siècle, de ses guerres et révolutions et du dénouement à venir, est celle du chauvinisme talmudique, qui prend racine dans le Deutéronome.

Le mot même, chauvinisme, décrit une émotion excessive ; Nicolas Chauvin était ce soldat napoléonien dont la ferveur grandiloquente et débridée envers son Empereur jeta le discrédit sur le patriotisme même en des temps d’ardeur nationaliste. Néanmoins, le terme est inadéquat pour dépeindre l’effet du sionisme talmudique sur l’âme juive ; aucun mot autre que « talmudisme » n’existe, pour décrire cette frénésie unique et sans limite.

En 1933, M. Bernard J. Brown écrivit : « Être consciemment juif représente la forme inférieure du chauvinisme, puisqu’il s’agit du seul chauvinisme qui soit basé sur de faux principes ». Ces principes sont ceux du Talmud et de la Torah ; à savoir, Dieu promit à une certaine tribu la suprématie dans ce monde sur toutes les autres nations asservies et l’héritage exclusif de l’autre monde, en échange de la stricte observance d’une Loi basée sur les sacrifices sanglants et la destruction ou l’asservissement des races plus viles ne possédant pas cette Loi. Que le chauvinisme talmudique ou le chauvinisme sioniste (je pense que chacun de ces termes est plus juste que le « chauvinisme juif » de M. Brown) représente ou non « la forme inférieure » du chauvinisme, ces cinquante dernières années ont démontré qu’il s’agit de la forme la plus violente qu’ait connu l’homme à ce jour.

Ses conséquences sur l’âme juive se reflètent dans le changement de ton de la littérature juive actuelle. Avant de présenter des exemples éclairant ce phénomène, on peut fournir une brève illustration de ses conséquences d’une génération à l’autre en citant le cas de deux juifs, père et fils.

M. Henry Morgenthau père était un juif américain renommé devenu ambassadeur. Il était le produit de l’émancipation juive qui avait eu lieu au cours du siècle dernier ; il incarnait ce que

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les juifs d’aujourd’hui auraient pu être, s’il n’y avait pas eu le chauvinisme talmudique. Il déclara :

« Le sionisme représente le mensonge le plus énorme de toute l’histoire juive. J’affirme qu’il est fondamentalement erroné, et que ses idéaux spirituels sont stériles. Le sionisme est une traîtrise, une proposition venant d’Europe de l’Est, introduite dans ce pays par des juifs américains… s’il devait aboutir, cela coûterait aux juifs d’Amérique l’essentiel de leurs acquis en terme de liberté, d’égalité et de fraternité. Je me refuse à être traité de sioniste. Je suis un Américain ».

À la génération suivante, le nom de son fils, M. Henry Morgenthau junior, devint inséparablement associé à la fondation de l’État sioniste (le « mensonge grotesque » dont parlait son père) et avec la vengeance talmudique en Europe. Subséquemment, le fils pourrait se révéler être l’un des hommes principalement responsables de la concrétisation des conséquences que son père redoutait.

Le Dr Weizmann rapporte le rôle important joué par Morgenthau fils dans le drame qui eut lieu en coulisse à New York, et dont l’apogée fut l’établissement dans la violence de l’État sioniste et la « reconnaissance » de cet acte par un président américain. En Europe, il parraina (via le « plan Morgenthau ») la partition du continent et la progression de la révolution jusqu’au coeur de celui-ci. Certains passages de ce plan (paraphé par MM. Roosevelt et Churchill, qui tous deux le renièrent lorsque le mal fut fait) sont particulièrement significatifs, à savoir ceux qui proposent que « toutes les usines et les équipements industriels qui n’auraient pas été détruits par les actions militaires » (en Allemagne) « soient… totalement détruits et que les mines soient inondées ». La source initiale de cette idée de « destruction totale » ne peut apparemment provenir que du Talmud et de la Torah, où elle fait partie de la « Loi de Dieu ». L’État sioniste lui-même, comme je l’ai montré, fut fondé sur un acte de « destruction totale » à Deir Yassin, et par conséquent sur une « observance » littérale de cette Loi.

S’il n’y avait pas eu le chauvinisme sioniste et des politicards occidentaux pour le servir de par leurs fonctions d’ « administrateurs », le fils serait peut-être devenu un homme de la même trempe que son père, et cet exemple particulier s’applique à la plupart des juifs et au changement qui s’est produit dans l’âme juive : lorsque des juifs renommés s’investirent dans de tels projets, et se révélèrent capables d’exiger le soutien des présidents américains et des Premiers ministres britanniques, le peuple juif fut obligé de suivre. Cette tendance générale se reflète dans la littérature de plus en plus abondante issue du chauvinisme talmudique.

Jusqu’au milieu du siècle dernier, la littérature spécifiquement « juive » était rare et principalement lue au sein des communautés

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fermées, auxquelles elle était destinée. Dans les librairies généralistes, les auteurs juifs tenaient une place à peu près proportionnelle à leur représentation au sein de la population, ce qui était naturel, et dans leurs oeuvres, ils ne prenaient pas pour règle d’écrire en tant que « juifs » ou de broder sur des thèmes exclusivement juifs. Ils s’adressaient à un public large et évitaient la séduction chauviniste destinée aux juifs, de même que tout ce que n’importe quel non-juif aurait pu considérer comme blasphématoire, séditieux, obscène ou calomnieux.

La transformation qui s’est opérée au cours des cinquante dernières années reflète tout autant le développement du chauvinisme talmudique que la subordination forcée des non-juifs à ce dernier. Aujourd’hui, si on comptait les livres traitant de sujets liés au judaïsme, qu’ils soient écrits par des juifs ou des non-juifs, on découvrirait sans doute qu’ils constituent le thème le plus fourni au sein de la littérature occidentale, en dehors des fictions, et le changement de ton et de normes est très sensible.

Comme cela est arrivé progressivement, et comme aujourd’hui les critiques sont en pratique quasiment interdites car considérées comme « antisémites », le changement n’a pas été consciemment perçu par les masses. On peut mesurer la portée de ce changement par la comparaison suivante : une bonne partie de ce que contient la littérature chauviniste talmudique d’aujourd’hui (je citerai quelques exemples) n’aurait pas du tout été publiée il y a cinquante ans, car elle aurait été considérée comme contraire aux normes alors généralement acceptées. La peur d’un anathème critique et public aurait empêché les éditeurs de publier la plupart de ces ouvrages, ou tout au moins d’y inclure les passages les plus radicaux.

Le point de départ de ce processus, que l’on pourrait qualifier de processus dégénératif affectant la communauté juive, fut peut-être la publication, en 1895, du livre de Max Nordau : Dégénérescence, qui donna le « la » pour les couplets qui allaient suivre. Cet ouvrage était en effet une lettre ouverte adressée aux gentils, les informant qu’ils étaient dégénérés, et il connut un grand succès auprès des « libéraux » fin de siècle [en français dans le texte – NdT], tout comme la masse grandissante d’ouvrages du même genre qui, depuis, continue de faire le bonheur de cette catégorie d’individus. La dégénérescence juive ne faisait pas partie du thème de ce livre, et l’auteur aurait considéré la dégénérescence juive uniquement par opposition au sionisme, car il fut le lieutenant de Herzl et l’homme qui, au cours du Congrès sioniste après la mort de Herzl, prédit la Première Guerre mondiale et le rôle qu’y jouerait l’Angleterre dans l’établissement de la « patrie » sioniste. Dégénérescence était révélateur autant de l’époque que du thème ; il fut publié la même année que L’État juif de Herzl, et c’était aussi

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l’année de la première révolution en Russie. La révolution et le sionisme sont tous deux essentiels au concept talmudique du Deutéronome, et ces deux mouvements, selon mes analyses, furent développés sous une direction talmudique.

À la suite de Dégénérescence déferla la grande marée de la littérature chauviniste talmudique. Un exemple de notre époque est un livre publié à New York au cours de l’année 1941, lorsque Hitler et Staline rompirent et que l’Amérique entra en guerre.
Germany Must Perish
[L’Allemagne doit périr – NdT], de M. Theodore N. Kaufman, proposait l’extermination du peuple allemand dans le sens littéral de la Loi contenue dans le Talmud et la Torah. M. Kaufman proposait que « l’extinction de la race allemande » soit réalisée par la stérilisation de tous les Allemands en âge de procréer (les hommes de moins de 60 ans, et les femmes de moins de 45 ans), stérilisation qui aurait eu lieu dans les trois ans suivant la fin de la guerre ; il proposait également que les frontières de l’Allemagne soient fermées pendant ce processus et qu’ensuite, le territoire soit partagé entre les autres peuples, si bien que territoire et population disparaîtraient de la carte. M. Kaufman calcula qu’avec l’arrêt des naissances induits par les stérilisations, le taux de mortalité normal provoquerait une extinction de la race allemande dans les cinquante à soixante années à venir.

Je suis certain que le dégoût du public aurait dissuadé tout éditeur 62) de publier cet ouvrage pendant la Première Guerre mondiale, et peut-être même à n’importe quelle époque antérieure depuis l’invention de l’imprimerie. En 1941, il fut publié avec les éloges de deux grands quotidiens américains (tout deux détenus et dirigés par des juifs). Le New York Times décrivit la proposition comme « un plan permettant une paix permanente entre les nations civilisées », le Washington Post la qualifia de « théorie provocante, présentée d’une manière intéressante » 63)

 

62) Kaufman fonda The Argyle Press of Newark, basée dans le New Jersey, afin de publier ses impressions. Selon une critique du magazine Time du 24 mars 1941, Kaufman fonda Argyle parce que, « il ne voulait pas passer par un éditeur ». Ce critique anonyme du Time compara l’ouvrage à Modeste proposition, de Jonathan Swift, faisant remarquer que, contrairement à Swift, l’oeuvre de Kaufman n’était pas satirique.

63) L’information actuellement donnée par Wikipédia au sujet de ce livre inclut ceci : « La dernière de couverture de l’ouvrage contient des soit-disant extraits de critiques. Par exemple, on peut lire dans l’un des extraits : “UN PLAN POUR UNE PAIX PERMANENTE ENTRE LES NATIONS CIVILISEES !” --New York Times. En réalité, le Times n’a jamais publié de critique de cet ouvrage. Cette citation est l’intégralité d’un résumé en une ligne (plus le point d’exclamation) de Germany Must Perish, qui fut publié dans la rubrique “Les Derniers Livres Reçus” de ce journal. “Les Derniers Livres Reçus”, New York Times. Le 16 mars 1941. p. BR29 » – Cette excuse ne prouve pas que le critique du NY Times n’ait pas lu et approuvé l’extrait cité en dernière de couverture, ou n’ait pas eu l’intention de le promouvoir. La manière dont Wikipédia présente l’affaire est spécieuse.


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Cette proposition était plus littéralement talmudique que tout ce que j’ai jamais pu rencontrer par ailleurs, mais l’esprit qui l’animait soufflait dans de nombreux autres ouvrages. La haine qui y était exprimée n’était pas limitée aux Allemands ; elle s’étendait aux Arabes et pour un temps, aux Britanniques ; de la même manière qu’elle avait précédemment été dirigée contre les Espagnols, les Russes, les Polonais et bien d’autres. Il ne s’agissait pas d’une affaire personnelle ; étant le produit final de l’enseignement talmudique, cette haine s’appliquait impartialement à tout ce qui n’était pas judaïque, ciblant d’abord un ennemi symbolique et ensuite un autre, dans un monde où, selon la Loi lévitique, tous étaient des ennemis.

Le développement et l’expression ouverte de ce sentiment violent, qui n’était plus limité par le besoin initial de respecter les standards occidentaux généralement acceptés, expliquent les craintes exprimézs par M. Brown en 1933, par le rabbin Elmer Berger pendant les années 40, et par M. Alfred Lilienthal au cours de la décennie actuelle. L’illustration de ce sentiment dans les ouvrages juifs justifiait leur inquiétude. Livre après livre, les écrivains juifs, dans un style introspectif, examinaient « l’âme juive » et à la fin, aboutissaient à des expressions de mépris ou de haine envers tel ou tel autre groupe de non-juifs, tout ceci exprimé en des termes chauvinistes.

M. Arthur Koestler, décrivant son analyse du judaïsme, écrivit : « La chose la plus déconcertante fut de découvrir que la saga du “peuple élu” semblait être prise de façon tout à fait littérale par les juifs traditionalistes. Ils se plaignaient de discrimination raciale, et affirmaient en même temps leur supériorité raciale basée sur l’alliance de Jacob avec Dieu ». L’effet de cette « découverte déconcertante » concernant cette âme juive si particulière fut que « plus je découvrais le judaïsme, plus j’étais bouleversé, et plus je devenais profondément sioniste ».

La cause probable (le terme « raison » ne peut pas être utilisé pour décrire une réaction aussi illogique) de cet étrange effet provoqué en M. Koestler est contenue dans ses deux cents pages de complainte concernant la persécution des juifs en Europe et leur expulsion de ce continent. Il évita de se plaindre en justice en estimant que les Arabes, qui n’avaient rien fait de mal, devaient souffrir, décrivant une famille arabe (persécutée en Palestine et expulsée de ce pays par les sionistes) en ces termes : « La vieille femme marchera devant et mènera l’âne par les rênes, et le vieil homme le chevauchera… plongé dans une profonde méditation sur l’occasion manquée de violer le plus jeune de ses petits enfants ». Dans cette description, les victimes n’étant pas juives, on fait en sorte que les actes de persécution et d’expulsion apparaissent comme respectables, en attribuant aux victimes des pensées révoltantes.

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Le changement de ton et de valeur dans la littérature juive de notre époque est à nouveau montré dans les écrits de M. Ben Hecht, dont certains ont été cités précédemment, y compris sa déclaration selon laquelle si Jésus avait été réduit à l’état de viande hachée, au lieu d’être glorifié par la crucifixion, le christianisme n’aurait jamais existé. Je doute que par le passé, les journaux ou les éditeurs auraient accrédité des paroles dont l’unique objectif était manifestement de blesser autrui.

M. Hecht écrivit un jour : « J’ai vécu quarante ans dans mon pays » (l’Amérique) « sans être confronté à l’antisémitisme, et sans me sentir concerné, ne serait-ce que vaguement, par son existence ». Par conséquent, il était logique que M. Hecht n’envisage pas de vivre ailleurs. Toutefois, lorsque l’État sioniste était en cours de création, il écrivit qu’à chaque fois qu’un soldat britannique était tué en Palestine, « les juifs d’Amérique ressentent dans leur coeur un élan de joie ».

Les livres de M. Meyer Levin offrent une vision profonde, voire éclairante, de l’évolution de l’âme juive au cours de ce siècle ; ses ouvrages contiennent également des éléments qui, de mon point de vue, n’auraient pas trouvé d’éditeur auparavant. In Search [En quête – NdT] de M. Levin illustre ce que M. Sylvain Lévi voulait dire lorsque, à la Conférence de paix de 1919, il mit en garde contre les « tendances explosives » des juifs de l’Est.

M. Levin, né en Amérique de parents originaires d’Europe de l’Est, fut élevé dans la haine des Russes et des Polonais. Il semble avoir trouvé peu de satisfaction dans « le nouveau pays » où il était né, et pendant ces années de jeune adulte, fit office d’agitateur au sein des mouvements ouvriers de Chicago.

Il raconte que la première moitié de sa vie fut remplie de douloureux efforts pour fuir sa judaïté et, alternativement, s’immerger dans la judaïté. Si certains juifs se croient irrémédiablement différents de tout le reste de l’humanité, M. Levin offre deux aperçus qui permettent au lecteur de se rendre compte que cette croyance est le fruit d’une perversité contrainte, quasi-mystique. Il dit qu’il est sans arrêt à se demander « Qui suis-je ? » et « Qu’est ce que je fais ici ? », et il avance que « partout, les juifs se posent la même question . Ensuite, il rapporte certaines des découvertes auxquelles le mena cette introspection.

Décrivant le meurtre commis par Leopold et Loeb à Chicago (où deux jeunes juifs, fils de parents aisés, tuèrent et mutilèrent un jeune garçon, lui aussi juif, pour des raisons extrêmement morbides), il déclare : « Je crois que derrière l’horreur bien réelle que ce cas inspire, l’horreur d’avoir réalisé que des être humains portaient en eux des tendances meurtrières qui allaient au-delà des simples motifs

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d’avidité, de cupidité ou de haine, au-delà de tout cela, il y avait un sentiment inhibé de fierté envers l’excellence de ces garçons, de compassion pour ces esclaves de leur curiosité intellectuelle ; une fierté liée au fait que ce nouveau degré particulier dans le crime, même ça, c’étaient des juifs qui l’avaient atteint. De façon confuse, avec une crainte mêlée de respect, et dans cette élégance momentanée inhérente à la “soif d’expérience”, j’eus le sentiment que je les comprenais, et que surtout, en tant que jeune juif intellectuel, je me sentais proche d’eux ».

À une autre occasion, il décrit le rôle qu’il joua (il le qualifie « d'aide bénévole », mais on pourrait légitimement utiliser le terme « agitateur ») pendant la grève des sidérurgistes en 1937 à Chicago, lorsque les grévistes et la police s’opposèrent et que des coups de feu furent tirés, entraînant la mort de plusieurs personnes. M. Levin, en tant que « bénévole », s’était « mêlé » à la procession des manifestants, et « s'enfuit avec les autres » lorsque la fusillade commença. Il n’était ni sidérurgiste ni gréviste. Ensuite, avec d’autres, apparemment eux aussi bénévoles, il organisa un grand meeting. Au cours de celui-ci, il montra des diapos réalisées à partir de photos de journaux dont il avait enlevé les légendes. Il accompagna ces images de ses propres commentaires, dans des termes choisis afin de donner à ces photos une interprétation enflammée, différente de celle des légendes originales.

Il déclare : « Un grondement tellement étrange s’éleva que j'eus l'impression que le vaste auditorium était devenu un chaudron de rage, se renversant sur moi… J’eus le sentiment que je ne pourrais jamais contrôler la foule, qu’elle allait se précipiter vers les portes, sortir en courant et brûler l’hôtel de ville – l’impact de ces images était si révoltant… À cet instant, je réalisai pleinement le danger du pouvoir, car je sentis que quelques mots auraient suffi à déclencher une violence supérieure à celle qui s'étais manifestée le Jour du Souvenir… Si parfois, je m’étais senti exclu en tant qu'étranger, artiste et juif, je savais que l'action universelle existe… Je perçus que peut-être l’une des raisons du réformisme social des juifs était le besoin de se fondre dans ces mouvements qui englobent son propre problème ».

Une fois de plus, ces mots rappellent la complainte, ou menace (selon son intention), exprimée par M. Maurice Samuel en 1924 : « Nous les juifs, les destructeurs, resteront les destructeurs à jamais ». M. Levin semble dire que ce n'est que dans l'incitation d’autrui qu’il pourrait, lui l’ « étranger », se sentir « inclus », ou voir « son problème » englobé. L'incitation de la « foule » stupide et irraisonnée est le thème central des Protocoles de 1905. Dans le passage cité, M. Levin semblait sous-entendre qu’il ne pourrait se sentir impliqué dans l'humanité qu'en incitant ainsi une foule.

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Ses derniers voyages furent entrepris dans le même esprit. Pendant sa jeunesse, le sionisme était pratiquement inconnu, et en 1925, lorsqu’il avait vingt ans, ce n’était encore qu' « une question qui avait à peine effleuré les juifs nés en Amérique… C’était un thème qui occupait les barbus du vieux pays, et si un juif américain se retrouvait entraîné à un meeting sioniste, il trouvait que les intervenants parlaient avec un accent russe, ou revenaient tout simplement au yiddish. Ma propre famille n’avait, en effet, aucun intérêt dans ce mouvement ».

Comme dans le cas des Morgenthau père et fils, il fallut une génération pour constater le changement. Les parents de M. Levin, émigrants d’un pays de prétendues « persécutions », étaient heureux d’avoir trouvé un autre pays où ils prospéraient. Le fils n’était pas satisfait. Rapidement, il se retrouva en Palestine, et nourrit des sentiments de vengeance à l’encontre des Arabes, dont il n’avait jamais entendu parler pendant sa jeunesse. Il raconte, comme une bonne blague, un incident qui eut lieu dans une colonie sioniste, lorsqu'un Arabe, traversant les champs, demanda humblement un peu d’eau. M. Levin et ses amis lui montrèrent un tonneau, auquel but l’Arabe, reconnaissant, pendant qu’ils riaient ; c'était l'eau des chevaux.

Dix ans plus tard, il était en Allemagne et y joua son rôle dans la vengeance talmudique. Il était correspondant pour un journal américain, et décrit comment lui et un autre correspondant juif sillonnèrent l’Allemagne en « conquérants », armés (illégalement), dans une jeep, pillant et détruisant selon leur bon vouloir. Il déclare alors que la soumission passive des Allemandes face aux « conquérants » déclencha le désir irrépressible de les violer et que « quelquefois, la haine chez un homme devenait tellement puissante qu’il ressentait un besoin absolu de violence ». Dans un tel état, son compagnon et luimême jurèrent que « la seule chose à faire était de jeter ces femmes à terre et de les mettre en pièces », et ils discutèrent des « conditions idéales pour une telle scène de violence ; il faudrait une portion de route boisée, peu de circulation, et une fille seule à pied ou à bicyclette ». Le duo fit alors une « sortie d’essai » à la recherche de ces « conditions idéales », et finit par trouver une fille seule ainsi que « toutes les conditions requises ». (Il dit que la fille terrifiée fut finalement épargnée, et se demande si la raison n'en fut pas que, pour chacun des deux, la présence de l’autre était gênante).

M. Levin commença son livre en 1950. « C’est un livre sur la condition juive ». Comme beaucoup d’ouvrages similaires, il décrit l’anxiété exprimée par les rares protestataires juifs quant au développement des cinquante dernières années, car ils témoignent de la dégénérescence de l’âme juive sous la contrainte du chauvinisme talmudique. La seule chose que ce livre réussit à prouver est qu’à la

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fin, M. Levin en savait aussi peu qu’au début de sa quête, sur ce que signifiait « être juif » (on peut imaginer qu’il ne souhaiterait pas que les passages cités plus haut soient utilisés pour fournir la réponse). Des centaines d’autres traitant de ce même thème évasif et improductif sont apparus ; de même qu'une anguille électrique pourrait se dévorer la queue en recherchant l’origine de cette sensation particulière, et n’aboutirait à aucune conclusion éclairante. Un livre écrit par un juif sur le fait d’être un humain parmi d’autres humains était devenu rare au milieu du siècle.

Les écrits de plus en plus nombreux remplis de provocations et de haine, dont quelques exemples viennent d'être donnés, et la quasisuppression de l'objection à ces derniers, sous peine d'être taxé « d'antisémitisme », donnent au XXe siècle son caractère distinctif ; c'est l’âge du chauvinisme talmudique et de l’impérialisme talmudique. Notre situation actuelle fut prédite il y a près de cent ans par un Allemand, Wilhelm Marr.

Marr était un révolutionnaire et conspirateur qui aida les « sociétés secrètes » (pour reprendre Disraeli) dirigées par des juifs à préparer les émeutes avortées de 1848. Ses écrits de l'époque sont clairement talmudiques (il n’était pas juif) ; ils sont violemment antichrétiens, athées et anarchistes. Plus tard, comme Bakounine (Marr était le même type d’homme), il prit conscience de la véritable nature de la hiérarchie révolutionnaire, et écrivit en 1879 :

« Je suis fermement convaincu que l'avènement de l’impérialisme juif n’est plus qu’une question de temps… L’empire du monde appartient aux juifs… Malheur aux vaincus !… Je suis pratiquement certain qu'avant que quatre générations ne se soient écoulées, il n’y aura plus une seule fonction au sein de l’État, y compris les plus importantes, qui ne soit pas entre les mains des juifs… Actuellement, seule parmi les États européens, la Russie résiste encore à la reconnaissance officielle des envahisseurs étrangers. La Russie constitue le dernier rempart, et contre ce rempart, les juifs ont creusé leur ultime fossé. Si l’on en juge par le cours des événements, la capitulation de la Russie n’est qu’une question de temps… Dans ce vaste empire… le judaïsme trouvera le levier d’Archimède qui lui permettra de sortir toute l’Europe de l’Ouest de ses gonds une fois pour toutes. Le sens de l'intrigue juif provoquera une révolution en Russie telle que le monde n’en a encore jamais connu…La situation actuelle du judaïsme en Russie est telle qu’il doit encore craindre l'expulsion. Mais lorsqu’il aura mis la Russie à genoux, il n’aura plus à craindre aucune attaque. Quand les juifs auront pris le contrôle de l’État russe…ils entreprendront la destruction de l’organisation sociale de l’Europe de l’Ouest. La dernière heure de l’Europe sonnera au plus tard dans cent ou cent-cinquante ans ».

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La situation actuelle de l’Europe, au sortir de la Seconde Guerre, montre que cette prévision s’est largement réalisée. En effet, il ne reste plus que le dénouement, pour un accomplissement total. À ce sujet, la vision de Marr fut peut-être trop pessimiste. Jusqu’à ce jour, l’histoire du monde n’a pas connu de décisions irrévocables, de victoires décisives, de conquêtes permanentes ou d’armes absolues. Le dernier mot, jusqu’à maintenant, s'est toujours avéré conforme à ce passage du Nouveau Testament : « Ce n'est pas encore la fin ».

Toutefois, la dernière partie de la prévision de Marr, le troisième acte de la tragédie du XXe siècle, est manifestement proche, quelles que soient son issue et ses répercussions ultérieures, et afin de s'y préparer, l’âme juive a été de nouveau emprisonnée par le chauvinisme talmudique. M. George Sokolsky, le célèbre chroniqueur juif de New York, fit remarquer en janvier 1956 : « Il existait une opposition considérable » (au sionisme) « au sein de la communauté juive mondiale, mais au fil des années, l’opposition s’est atténuée, et là où elle existe encore, elle est tellement impopulaire qu’elle est généralement clandestine ; aux États-Unis l’opposition à Israël parmi les juifs est négligeable ».

Les quelques avertissements qui s'élèvent encore, comme jadis ceux de Jérémie, viennent presque tous de juifs. La raison n'en est pas que les écrivains non-juifs sont moins bien informés, plus myopes ou moins courageux ; cela fait longtemps qu'il est tacitement admis que les opposants juifs ont le droit de se faire entendre dans une certaine limite, car ils sont « des nôtres », mais que l'objection venant des nonjuifs ne doit pas être tolérée 64). Vu l'état de la presse occidentale

 

64) Un bon exemple : au cours de l’année 1956, année de l’’élection présidentielle, critiquer le sionisme ou « Israël » était une chose quasiment impensable aux États-Unis, particulièrement dans les derniers mois, alors que le vote approchait. Les attaques israéliennes des pays arabes étaient invariablement rapportées, dans tous les grands journaux, comme étant des « représailles » ou des « ripostes ». Le président, les membres de son cabinet et les représentants du département d’État gardaient le silence attaque après attaque, chacune d’elles se terminant par un acte de destruction impitoyable sur le modèle de Deir Yassin en 1948. En fait, les principaux candidats des partis rivaux rivalisèrent entre eux en exigeant des armes pour Israël et en rivalisant par ce moyen pour l’obtention du vote contrôlé par les sionistes qui était cense être décisif. À la meme période (11 septembre 1956), plus de deux mille juifs orthodoxies se réunirent à Union Square, New York, pour protester contre « la persécution de la religion dans l’État d’Israël ». Le nom du Premier minister israélien, Ben Gourion, fut hué et plusieurs rabbins l’attaquèrent violemment, lui et son gouvernement. Ces attaques ne concernaient aucunement la situation des Arabes, qui ne furent pas mentionnés ; l’attaque portait uniquement sur le sujet de l’orthodoxie religieuse, le gouvernement Ben Gourion étant attaqué pour son mépris des rituels orthodoxes durant le Sabbat, et sur d’autres sujets. Néanmoins, cette attaque fut publique, alors que les critiques, sur quelque motif que ce soit, provenant des milieux non-juifs était en fait quasiment interdite à cette époque. À la même période (1er septembre 1956), les émeutes juives répétées en Israël meme atteignirent leur point culminant lors d’un soulèvement qui fut réprimé par la police, entraînant la mort d’un homme. Cet homme appartenait à un groupe qui refusait de reconnaître le gouvernement israélien, et soutenant que » le rétablissement d’un État juif depend[ait] de la volonté divine » (incidemment, c’est l’un des thèses principales du livre du présent auteur - un non-juif). La victime, sur la foi de cette croyance, fut décrite par les journaux new-yorkais comme » un extrémiste religieux ».


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aujourd'hui, dans cette troisième partie de XXe siècle, cette règle est observée presque sans exception.

À ce propos, les quelques avertissements cités ici viennent de juifs. M. Frank Chodorov déclara au gouvernement américain (Human Events, 10 mars 1956) qu’au Moyen-Orient, « il ne trait[ait] pas en réalité avec le gouvernement israélien, mais avec les juifs américains… Il est certain que nombre de bons et loyaux Américains de confession juive se réjouiraient d'une confrontation, non seulement pour marquer leur fidélité à ce pays et face au sionisme mondial, mais aussi pour desserrer l’étreinte que les sionistes ont sur eux ».

De la même manière, M. Alfred Lilienthal (Human Events, 10 septembre 1955) se fit l’écho du plaidoyer désespéré émis par le regretté M. James Forrestal huit ans auparavant ; alors que l’ombre de l’élection présidentielle de 1956 planait sur l’Amérique, il supplia lui aussi les deux grands partis politiques, lorsqu'ils entrèrent en compétition, « de retirer la question israélo-palestinienne des questions de politique intérieure ». Ces deux avertissements émis par des juifs parurent dans une lettre d’information de Washington, réputée mais à tirage limité ; les journaux à grand tirage ne leur offrirent pas de tribune.

D’autres opposants juifs de la dernière heure entonnèrent la vieille complainte de la « catastrophe » imminente. En 1933, M. Bernard J. Brown avait vu le désastre approcher : « Jamais dans l’histoire de l’humanité, il n’y eut un groupe d’individus qui se soit empêtré dans autant d’erreurs et aient persisté dans leur refus de voir la vérité, comme ce fut le cas pour notre peuple au cours des trois cents dernières années » (la période qui connut l’émergence des « juifs de l’Est » talmudiques et la guerre talmudique victorieuse contre l’assimilation des juifs).

Quinze ans après cet avertissement, des opposants juifs se mirent à prononcer le mot sous-entendu dans l'avertissement : « catastrophe ». Le rabbin Elmer Berger écrivait en 1951: « À moins que les Américains de confession juive, et un grand nombre d’Américains d’autres confessions que l'on a fourvoyés en les amenant à soutenir le sionisme, ne reviennent aux fondamentaux de la vie américaine et du judaïsme, nous nous dirigeons vers ce qui ressemble à une catastrophe ».

La préface du livre du rabbin Berger fut écrite par une autorité non-juive, le Dr Paul Hutchinson, éditeur de The Christian Century. Il fut plus explicite : « Cette revendication du droit des juifs américains de refuser l’assimilation est en train de mener à une crise qui pourrait

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avoir des conséquences déplorables. Il devient déjà clair qu’à chaque fois qu’Israël se retrouvera dans un conflit (et nombre de ses décisions politiques, en particulier dans les domaines de l’économie et de l’immigration, semblent presque conçues pour produire des conflits), on attendra des juifs américains qu’ils exercent une forte pression sur le gouvernement des États-Unis afin qu'il intervienne pour arranger les choses. Les dirigeants sionistes n’ont pas hésité à pousser ce comportement à l'extrême, jusqu’au chantage politique » (ces mots furent écrits de nombreuses années avant que l’ex-président Truman ne confirme ce fait dans ses mémoires). « Cela peut continuer encore un petit moment à cause de notre système électoral particulier… mais New York n’est pas les États-Unis, et si ce type d’intervention musclée au nom d’un État étranger perdure, attendez vous à une explosion ».

Ces avertissements, bien que clairs pour les juifs, pourraient produire dans l’esprit des non-juifs l’impression fausse que « les juifs » vont droit à « une catastrophe » de leur propre fait ; que dans ce cas, le chauvinisme talmudique leur retombera dessus, et, schliesslich [en allemand dans le texte, enfin - NdT], qu'ils ne devront alors s'en prendre qu'à eux-mêmes. En particulier, les suffisants et les rancuniers pourraient tomber dans cette illusion.

Ce serait effectivement une illusion. Ce phénomène récurrent dans l’Histoire telle qu’elle est écrite, « la catastrophe juive », est invariablement la petite part concernant les juifs dans une catastrophe générale, la proportion étant, disons, d'environ un pour cent du malheur global. Les monstrueux faux-fuyants de la Seconde Guerre à propos des « six millions de juifs qui périrent » ne change rien à cette vérité immuable. La catastrophe fomentée au cours de ces cinquante dernières années sera générale, et la part juive de celle-ci sera réduite. Elle sera décrite comme une « catastrophe juive », telle que fut décrite la Seconde Guerre, mais ceci est l'image erronée projetée à la « populace » sur l’écran lumineux dans les salles obscures.

Souvent, les juifs – et ce, de manière tout à fait sincère - n’arrivent pas à envisager une calamité impliquant des juifs, et quel que soit le nombre de victimes non-juives, comme autre chose qu’ « une catastrophe juive ». Il s’agit d’un paradigme provenant de l'enseignement originel du Talmud et de la Torah, dans lesquels seul le peuple élu jouit d’une véritable existence, alors que les autres sont des ombres ou du bétail. Le livre de Karl Stern, The Pillar of Fire, en offre une illustration.

M. Stern (un juif qui grandit en Allemagne entre les deux guerres, et partit au Canada où il se convertit au catholicisme) dit qu’il y avait au sein du Mouvement de la Jeunesse Juive en Allemagne, dans les années 20, « une ambiance générale qui semblait annoncer les événements qui allaient se produire plus tard. Il y avait une

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atmosphère latente de tristesse, de questions et de doutes concernant la grande catastrophe juive – ou plutôt la grande catastrophe européenne dans laquelle la destinée des juifs était entremêlée d’une façon si étrange ».

Dans cet extrait, la vérité est reconsidérée d'une façon claire et juste qui ne viendrait pas à l'esprit, ni ne serait exprimée au sein de la communauté des écrivains juifs. M. Stern constitue un cas exceptionnel, et lorsqu’il écrivit ces mots « la grande catastrophe juive » , il en décela les mensonges et les souligna ; néanmoins, même lui laissa sa première déclaration telle quelle. L’influence de ses origines et de son éducation était encore suffisamment puissante en lui, catholique d'Amérique du Nord, pour qu’il formule sa réflexion initiale en ces termes : l'épreuve de 350 000 000 d’âmes en Europe, qui en laissa près de la moitié asservie, fut « la grande catastrophe juive ».

Dans un cas différent, M. Stern serait le premier à s'opposer à une telle présentation. En effet, il rapporte qu’il fut offensé lorsqu’il lut dans un journal catholique la déclaration selon laquelle un certain nombre des membres de l’équipage d’un sous-marin britannique englouti étaient des « catholiques ». Il se sentit outragé parce qu’une partie des victimes fut distinguée de cette façon ; « Je ne comprends pas que quiconque puisse accorder de l’importance à de telles statistiques ». Et pourtant : « la grande catastrophe juive… »

La « catastrophe », impliquant tout le monde, et qui a été préparée pendant ces cinquante ans, ne sera pas spécifiquement juive dans le sens de la prédominance d'une souffrance juive, mais parce qu'elle sera, à nouveau, dominée par la « question juive », par l'effort de subordonner toutes les énergies produites à des objectifs considérés comme juifs, et parce que les populations juives seront utilisées pour aider à son déclenchement. La population, ou foule, juive est sur un aspect particulier différente de toute autre population, ou foule : elle a plus tendance à se soumettre à des incitations chauvines, et est plus frénétique dans cette soumission. L’Encyclopaedia juive, dans un court chapitre consacré au thème de l’hystérie chez les juifs, affirme que leur tendance à cette dernière est plus élevée que la moyenne. En tant que profane, j’oserais l’hypothèse selon laquelle c'est le résultat de siècles d’étroit confinement dans les ghettos, et de l’absolutisme talmudique qui y régnait (puisqu’à ce jour, nous avons presque exclusivement affaire à des « juifs de l’Est », qui hier encore vivaient dans un tel confinement).

J’ai donné quelques exemples de cette vague grandissante d’hystérie chauvine provenant d'ouvrages accessibles au grand public. Ils montrent la conséquence, mais non la cause fondamentale. Pour la découvrir, le lecteur devra faire une chose plus difficile ; à savoir, suivre attentivement la presse yiddish et hébraïque, dans la version

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originale ou traduite. Il découvrira alors le tableau d'une flagellation presque démoniaque de l’âme juive, afin qu’elle ne trouve jamais la paix, et il pourrait en conclure que nulle part ailleurs que dans la communauté juive, on ne pourrait trouver quoi que ce soit de plus anti-juif que dans certaines de ces déclarations, qui font preuve d'une maîtrise scientifique des méthodes consistant à inculquer et à entretenir la peur.
Avant d’étudier les exemples qui suivent, le lecteur pourrait tenir du compte du fait que la grande majorité des « juifs explosifs de l’Est » se trouve maintenant en Amérique. Ce fait, plus lourd de possibles conséquences que tout autre fait contemporain, semble avoir à peine pénétré la conscience du monde occidental, ou même de l'Amérique. Les extraits qui vont suivre montrent ce qui se dit en hébreu et en yiddish (c’est-à-dire hors de portée de voix des non-juifs) au sein des populations juives, et l'effet produit sur elles en l'espace assez bref de cinq ans.

M. William Zukerman, l’un des plus éminents chroniqueurs juifs d'Amérique et de notre époque, publia en 1950 un article intitulé « La Terreur du peuple juif » (dans le South African Jewish Times du 19 mai 1950 ; j’imagine qu’il parut également dans des publications juives de nombreux pays). Il commençait ainsi : « Un grand débat est en cours dans le monde sioniste. À ce jour, il n’a pas atteint la presse non-juive, ou même la presse anglo-juive, mais il fait fureur dans les journaux israéliens en hébreu et dans la presse yiddish d'Amérique et d'Europe… Il révèle, comme rien d'autre ne l'a fait au cours des dernières années, un aperçu de la pensée et des émotions juives au cours de la période suivant l’émergence d’Israël ». D’après son explication, le débat portait « sur la question du Chalutziot, l'organisation et la préparation de l’émigration des juifs vers Israël depuis le monde entier, mais en particulier depuis les États- Unis ».

À cette époque (1950), M. Zukerman n'exprimait qu'un pressentiment voilé. Il cita l'attaque que fit M. Samuel Niger, « doyen des critiques et essayistes littéraires yiddish » ; attaque portant non pas sur « la campagne pour l’émigration des juifs américains vers Israël », mais sur « la manière dont elle [était] présentée aux juifs américains… » Celle-ci, déclara M. Niger, était totalement négative, étant contre tous plutôt que pour Israël : « les nationalistes mènent une campagne de négation, de diabolisation et de destruction de tout ce qui est juif à l’extérieur d’Israël. L'existence juive aux États-Unis et partout ailleurs dans le monde est qualifiée de méprisable et de haïssable… Tout ce qui est juif à l’extérieur d’Israël est décrit comme étant asservi, indigne, refoulée et déshonorante. Le fait qu’aucun juif ayant de l'amour-propre ne puisse vivre pleinement en tant que juif aux

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États-Unis ou partout ailleurs excepté en Israël constitue l'affirmation majeure des nationalistes dans ce débat ».

Une autre technique privilégiée pour vendre le Chalutziot aux juifs américains (d’après la suite de l’article) « est de saper leur moral, leur foi et leur espoir en leur patrie américaine ; de maintenir constamment les juifs dans l’angoisse de l’antisémitisme : de ne pas leur permettre d’oublier les horreurs d’Hitler et de semer le doute, la peur et le désespoir quant à l’avenir des juifs en Amérique. Toute manifestation d’antisémitisme est accaparée et exagérée pour créer l’impression que les juifs américains, comme les Allemands sous Hitler, sont au bord d’une catastrophe, et que tôt ou tard, ils devront eux aussi fuir pour leur sécurité ».

M. Niger cita en exemple l'extrait d’un article d'un « important sioniste israélien, Jonah Kossoi, dans Isroel, un journal hébreu de Jérusalem de grande qualité littéraire » :

« Sur nous, les sionistes, repose maintenant l'ancienne responsabilité de terrifier systématiquement le peuple juif ; de ne lui laisser aucun répit ; de le garder pour toujours au bord du précipice et de lui faire prendre conscience des dangers qui le menacent. Nous ne devons pas attendre après ‘la catastrophe’ car si nous le faisons, où prendronsnous les centaines de milliers de juifs nécessaires pour bâtir notre État ? … Ce n’est pas dans le futur, mais c’est maintenant que les juifs doivent se sauver eux-mêmes… »

Le lecteur remarquera que : la « catastrophe » est une nécessité politique, ou une fatalité ; et d'après ces extraits, il peut commencer à comprendre pourquoi l’Encyclopaedia juive mentionne une tendance à l’hystérie chez les juifs. M. Zukerman souligna que cette « forme extrême de propagande pour le Chalutziot est maintenant la plus utilisée en Israël. Il cita une « forme plus modérée de cette théorie » décrite par M. L. Jefroikin, éditeur de la revue sioniste Kiyum à Paris. M. Jefroikin, rapporta M. Zukerman, « tout en reconnaissant la justesse de chaque mot de la théorie nationaliste, selon laquelle aucun juif ne peut mener une existence épanouie et digne ailleurs qu’en Israël, et tout en estimant lui aussi que “les juifs américains vivent dans un paradis illusoire”, admet néanmoins que dans leur état d’esprit actuel, les juifs américains n’admettront jamais que les États- Unis soient placés dans la même catégorie que l’Allemagne et la Pologne et qu'ils n'admettraient pas de considérer leur pays comme un espace de transit vers Israël. Il en conclut, par conséquent, que les juifs américains devraient être soumis à une propagande les poussant à devenir de simples “amoureux d’Israël”, et non pas de véritables Israéliens de corps et d''âme».

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Le résultat de cette « propagande » menée par les émissaires sionistes depuis Israël vers les États-Unis, pourra être observé dans certaines remarques publiées dix-huit mois plus tard (en décembre 1951) dans l'Intermountain Jewish News de Denver, au Colorado. Son éditeur, M. Robert Gamzey, critiquait l'action de l’Agence juive et du Congrès sioniste mondial concernant l’allocation de $ 2 800 000 pour promouvoir le Chalutziot aux États-Unis. Il déclara qu’il savait, « par expérience personnelle de l'attitude erronée et largement répandue en Israël, que l’Amérique n’offre aucun avenir aux juifs et que l’antisémitisme condamne la communauté juive américaine au même sort que les juifs allemands ». Il ajouta : « il est par conséquent inconcevable que l’envoi d’émissaires israéliens pour encourager l’implantation des jeunes Américains en Israël ne soit pas mené autrement qu'en tournant en dérision et en dévalorisant l’avenir du judaïsme américain ».

Ces pressentiments de 1950 et 1951 se réalisèrent dans les cinq années suivantes, lorsque « la campagne » et « les émissaires » d’Israël réussirent à instiller « la théorie nationaliste », telle qu'exposée cidessus, dans l'esprit des masses juives d’Amérique. Ainsi, en 1955, M. William Zukerman, qui en 1950 n’avait été que faiblement alarmé, le devint-il alors totalement. Il écrivit (dans la Jewish Newsletter de novembre 1955 - article republié dans le magazine Time de New York, le 28 novembre) :

« Il ne peut y avoir le moindre doute quant au fait qu’un état d’esprit très similaire à celui d’Israël prévaut désormais parmi les juifs américains. Il existe une certitude fanatique à l'étranger qu'il n’existe qu’une seule vérité et que seule Israël la détient. Aucune distinction n’est faite entre les juifs du monde et Israël, même pas entre le gouvernement israélien et Israël. Les hommes d’État israéliens et leurs politiques sont considérés comme intouchables et au-dessus de toute critique. Il existe une intolérance inquiétante à l’égard des opinions différant de celles de la majorité, un mépris total envers la raison, et une soumission aux émotions d’un troupeau paniqué

« Il n’y a qu’une seule différence majeure entre les juifs israéliens et américains. En Israël, l'explosion d’émotivité, de ce que l’on peut en juger de l’extérieur, est fondée sur la réalité. Elle provient des ressorts intimes d’un peuple désenchanté auquel on avait promis la sécurité et la paix, et qui se retrouve piégé dans une guerre. Le type d’hystérie des juifs américains, lui, n'a aucune racine au sein des réalités de l'existence judéo-américaine. Elle est totalement artificielle, fabriquée par les dirigeants sionistes, et imposée à un peuple qui n'a aucune raison d'être hystérique, par une armée de propagandistes payés à cet effet pour mettre en oeuvre une stratégie de pression politique délibérée et de collecte de fonds. Jamais auparavant une campagne de propagande de la part d'un gouvernement étranger

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n’avait été planifiée et menée aussi ouvertement et cyniquement, sous le feu des projecteurs et à grands renforts de publicité, que la vague d’hystérie actuellement déchaînée chez les juifs américains ».

Ces deux citations, faites à cinq années d’intervalle, illustrent à nouveau la dégénérescence de l’âme juive sous la tutelle du sionisme talmudique. Elles amènent également cette histoire de trois guerres à la veille de la troisième, si « veille » est le terme approprié. En fait, la troisième guerre commença lorsque les combats de la seconde cessèrent, et elle n’a cessé depuis de progresser, là ou ailleurs dans le monde. Il suffit de la moindre étincelle pour la faire exploser en autre conflit mondial

Ce processus aurait pu, et pourrait peut-être encore, être stoppé par deux hommes d’État responsables, chacun d’un côté de l’Atlantique, parlant d’une même voix - car ce processus est fondamentalement le plus grand bluff de l’Histoire. Aujourd’hui, un tel salut fatal semble au-delà de tout espoir, et l’auteur n’exagère sans doute pas lorsqu’il affirme que seul Dieu, qui a réalisé de bien plus grandes choses, pourrait éviter la troisième guerre mondiale. À moins que cela ne se produise, les dernières décennies de ce siècle verront manifestement soit le fiasco, soit le triomphe passager du chauvinisme talmudique. De toute façon, que ce soit un échec ou un succès, la « catastrophe » qui viendrait serait celle des peuples non-juifs, et la souffrance des juifs n'en représenterait qu’une infime fraction. Par la suite, puisque le monde n’acceptera manifestement pas le Talmud, les juifs devront finalement accepter le monde tel qu’il est.

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