La Controverse de Sion
par Douglas Reed
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Le climatère 1. Révolution Ce livre, d’abord écrit entre 1949 et 1952, a été réécrit dans les années 1953-1956, et son chapitre de fin en octobre-novembre 1956. C’était un moment opportun pour résumer l’impact du sionisme talmudique sur les affaires humaines, car seulement cinquante ans, soit la moitié du « siècle juif », étaient alors passés depuis le jour où il perça la croûte de la surface politique, après avoir été immergé pendant quelque 1800 ans.65 (L’offre britannique de l’Ouganda en 1903 fut la première révélation officielle que les politiciens occidentaux étaient en train de négocier en secret avec « le pouvoir juif » en tant qu’entité. Aujourd’hui, on peut voir l’accueil du Dr Weizmann dans la chambre d’hôtel de M. Balfour en 1906, après le rejet sioniste de l’Ouganda, comme la deuxième étape, et la première étape sur le chemin fatal de l’implication totale dans le sionisme palestinien.) En 1956, aussi, la révolution (que je considère à notre époque comme avoir été manifestement talmudique) avait également environ cinquante ans (depuis les poussées révolutionnaires ayant suivi la défaite de la Russie par le Japon en 1905) dans son rôle de facteur permanent dans nos vies quotidiennes (ses racines, bien sûr, remontent à Weishaupt et à la Révolution française en passant par 1848, et à la révolution anglaise et Cromwell). Finalement, 1956 fut l’année d’une élection présidentielle de plus en Amérique, et celle-là, plus ouvertement qu’aucune autre avant elle, fut maintenue sous la pression paralysante du sionisme. Par conséquent, si j’avais pu le prévoir quand j’ai commencé ce livre en 1949 (je n’étais guère en mesure d’établir un tel échéancier), je n’aurais pas pu choisir un meilleur moment que l’automne de 1956 pour passer en revue le processus décrit, ses conséquences jusqu’à cette date, et le dénouement apparent, maintenant à portée de main : l’apogée vers laquelle ce processus était entièrement destiné à mener). En écrivant ce livre, j’avais peu d’espoir, pour les raisons que j’ai données, qu’il serait publié une fois terminé ; à ce stade du « siècle juif », cela semble peu probable. S’il ne paraît pas maintenant, je crois qu’il sera encore valide dans cinq, dix ans ou même plus, et je m’attends à ce qu’il soit publié un jour ou l’autre, parce que j’anticipe l’effondrement, tôt ou tard, de la loi totale d’hérésie qui empêche de discuter ouvertement de « la question juive » depuis ces trois dernières décennies. Un jour, on débattra à nouveau du sujet librement, et ce que ce livre rapporte sera alors pertinent. Quelles que soient les conséquences à cet égard, j’ai terminé le livre en octobre-novembre 1956 et quand je regarde autour de moi, je constate que tout est en train de devenir exactement comme ce qui devait être prédit d’après la suite d’événements relatés dans ce livre. L’année a été remplie de rumeurs de guerre, plus fortes et plus insistantes qu’aucune autre depuis la fin de la Seconde Guerre en 1945, et venues des deux endroits d’où elles étaient destinées à venir, étant donné les dispositions prises en 1945 par les « têtes d’affiche politiques » d’Occident. Elles viennent de Palestine, où les sionistes de Russie ont été installés par l’Occident, et d’Europe de l’Est, où la révolution talmudique a été installée par l’Occident. Ces deux mouvements (je le rappelle à nouveau) sont ceux dont le Dr Weizmann a montré qu’ils prirent forme à l’intérieur des mêmes maisons (royales) juives de Russie au XIXe siècle: le communisme révolutionnaire et le sionisme révolutionnaire. À deux moments pendant ces dernières années, les bruits de guerre causés par les politiciens occidentaux furent plus forts qu’à aucun autre moment. À chaque occasion, la cause immédiate de l’explosion fut rapidement perdue de vue dans le tollé concernant le cas particulier « des juifs », si bien que, même avant que la guerre mondiale ne commence (dans les deux cas, la menace s’estompa) elle fut présentée à la population comme la guerre qui, si elle arrivait, serait combattue en premier, pour, de la part de ou en défense « des juifs » (ou d’«Israël»). J’ai précédemment émis l’avis que toute troisième guerre mondiale serait de cette nature, car les événements de 1917-1945 menèrent inévitablement à cette conclusion, qui a grandement été renforcée par les événements de 1953 et 1956. Les guerres qui en 1953 et 1956 semblaient menacer auraient été manifestement menées par l’Occident à cette condition, cette fois bien plus explicitement déclarée à l’avance qu’aux deux précédentes occasions. D’ici à ce que ce livre soit publié, le « public » à la courte mémoire, s’il n’a pas été à nouveau affligé par la guerre généralisée, aura peut-être oublié les crises de guerre, ou les crises de la presque-guerre, de 1953 et 1956, de sorte que je vais brièvement les rapporter. En 1953, des juifs apparurent en tant que prisonniers dans l’un des innombrables simulacres de procès annoncés (celui-là n’eut jamais lieu) à Moscou. Cela causa un violent tumulte parmi les politiciens occidentaux, qui à nouveau et d’une seule voix crièrent que « les juifs » étaient en train d’être « exterminés » et « sélectionnés » pour la « persécution ». Le tollé avait atteint le ton de la menace belliqueuse quand Staline mourut, le procès fut annulé et la clameur cessa brusquement. Pour moi, cet épisode indiqua clairement que si une guerre « contre le communisme » arrivait (ce dont les politiciens et les journaux occidentaux parlaient à l’époque comme d’une probabilité admise), elle serait menée, et cette fois même ouvertement, pour « les juifs ». La multitude générale de l’humanité asservie resterait non secourue, comme en 1945. En juillet 1956, des menaces de guerre furent prononcées quand l’Égypte nationalisa le canal de Suez. Pendant les premiers jours de cette crise de guerre, le Premier ministre britannique justifia ses menaces au peuple britannique, par l’argument que l’action de l’Egypte mettait en péril « la corde de sécurité vitale britannique ». Très vite, il passa à l’argument (qu’il considérait sans doute comme plus efficace) que « la prochaine action de l’Égypte, si on lui permet de réussir, sera d’attaquer Israël ». L’État sioniste commença alors à apparaître aux actualités comme la première victime du contrôle égyptien du canal de Suez. Par conséquent, la guerre au Moyen- Orient, si elle se produisait, serait aussi une guerre « pour les juifs ». Troisièmement, 1956 vit une élection présidentielle se tenir pour la septième fois sous la pression directe, et pour la troisième fois sous la pression ouverte, des sionistes de New York. La campagne électorale devint une lutte publique pour « le vote juif », avec les partis rivaux surenchérissant dans les promesses d’armes, d’argent et de garanties à l’État sioniste. Les deux partis, au bord de la guerre dans cette partie du monde, s’engagèrent publiquement à soutenir « Israël » dans quelque circonstance que ce soit. Ces résultats du processus que j’ai décrit depuis son début étaient prévisibles. La conclusion à tirer pour l’avenir semble inéluctable: les millions d’habitants d’Occident, par leurs politiciens et leur propre indifférence, sont enchaînés à une poudrière dont l’amorce est prête à s’enflammer; l’Occident s’approche de l’apogée de sa relation avec Sion, commencée officiellement il y a cinquante ans, et l’apogée est précisément ce qui devait être prévu quand cette soumission servile débuta. À notre siècle, chacune des deux grandes guerres fut suivie par de nombreux livres de révélations, dans lesquels les origines de la guerre étaient minutieusement examinées et découvertes comme étant différentes de ce que l’on avait raconté à la population - ou la foule - et la responsabilité était localisée ailleurs. Ces livres ont reçu l’approbation générale de la part de ceux qui les ont lus, car un esprit d’investigation suit toujours la crédulité de la période de guerre. Cependant, l’effet qu’ils produisent est éphémère et l’on peut s’attendre à ce que la majorité de la population ne se révèle pas moins réceptive à la forte pression de l’incitation au début d’une autre guerre, car la résistance de masse à la propagande de masse est insignifiante, et le pouvoir de la propagande est aussi enivrant que toxique. Est-ce que l’information publique complète à propos des causes de la guerre serait efficace contre cet instinct humain continuel (« Par un instinct divin, les esprits des hommes pressentent le danger imminent ») si elle était donnée avant que la guerre n’éclate, je ne peux le présumer ; je crois bien que cela n’a jamais été tenté auparavant. L’une des modestes ambitions de ce livre est d’établir que les origines, la nature, et la responsabilité d’une guerre peuvent être montrées avant qu’elle ne commence, et non uniquement après qu’elle a suivi son cours. Je crois que l’ensemble de ce livre a démontré cela, et que son raisonnement a déjà été corroboré par les événements. Je crois aussi que les événements particuliers des années 1953- 1956 en Occident renforcent grandement son raisonnement et la conclusion qui en est tirée, et pour cette raison, je consacre la fin de son dernier chapitre à un résumé des événements pertinents de ces années ; (1) dans la région asservie par la révolution ; (2) à l’intérieur et autour de l’État sioniste : et (3) dans « le monde libre » d’Occident, respectivement. Ils m’apparaissent comme ajoutant le mot de la fin à l’histoire ainsi racontée : l’Apogée, proche ou à portée de main.
Interpolation de l’auteur: la partie précédant ce chapitre de fin, jusqu’aux mots « l’Apogée, proche ou à portée de main », a été écrite le vendredi 26 octobre 1956. Je suis ensuite parti pour le week-end, ayant l’intention de reprendre et de terminer le chapitre le mardi 30 octobre 1956 ; un premier brouillon était déjà rédigé. Quand je l’ai repris ce jourlà, Israël avait envahi l’Égypte, le lundi 29 octobre 1956. Par conséquent, le reste du chapitre est écrit à la lumière de événements qui ont suivi ; cela le rend plus long que prévu.
1. La Révolution. Dans la région de la révolution, qui fut gonflée pour asservir la moitié de l’Europe, la mort de Staline en 1953 fut suivie d’une série de soulèvements populaires en 1953 et 1956. Ces deux événements réjouirent la monde qui regardait, car ils ravivèrent l’espoir quasi oublié qu’un jour, la révolution destructrice s’autodétruirait et que les hommes et les nations seraient à nouveau libres. Cette signification claire fut alors embrouillée par l’intrusion forcée, dans chacun de ces événements, de « la question juive ». Au « siècle juif », les populations furent empêchées de recevoir ou de tenir compte des nouvelles concernant tout événement important, excepté en termes de ses conséquences éventuelles « pour les juifs ». La mort de Staline (le 6 mars 1953) fit tressaillir le monde, parce que la vie de cet homme, qui causa probablement la mort et l’asservissement de plus d’êtres humains qu’aucun autre homme dans l’Histoire, en était venue à paraître interminable, comme le déroulement d’un serpent.66 Les circonstances de sa mort restent sombres, mais le timing des événements qui l’accompagnèrent est peut-être significatif. Le 15 janvier 1953, les journaux moscovites annoncèrent que neuf hommes devaient passer en justice sur accusation de conspiration d’assassinat de sept importants notables communistes. Six ou sept de ces neuf hommes étaient juifs (les récits divergent). Les deux ou trois autres auraient aussi bien pu ne jamais être nés, pour ce que le monde entier entendit parler d’eux, car dans le tumulte qui s’éleva immédiatement en Occident, l’affaire fut surnommée celle des « docteurs juifs ».67 En février, alors que la clameur occidentale continuait, des diplomates qui virent Staline firent remarquer sa bonne mine et sa bonne humeur. Le 6 mars, Staline mourut. Un mois plus tard, les « docteurs juifs » furent relâchés. Six mois plus tard, le chef terroriste de Staline, Lavrenti Beria, fut fusillé pour les avoir arrêtés, et les accusations furent dénoncées comme étant fausses. Concernant la mort de Staline, un éminent correspondant américain à Moscou, M. Harrison Salisbury, écrivit qu’après sa mort, la Russie fut gouvernée par un groupe ou une junte « plus dangereuse que Staline », constituée de Messieurs Malenkov, Molotov, Boulganine et Kaganovitch. Pour gagner du pouvoir, dit-il, la junte aurait pu tuer Staline, tout le désignait ; « s’il se trouve que Staline fut terrassé par une rupture artérielle cérébrale le 2 mars, on doit s’en rappeler comme étant l’un des événements les plus fortuits de l’histoire ». Pour l’Occident, ces circonstances et possibilités concomitantes à la mort de Staline n’avaient aucun intérêt. La période entière des neuf mois et quelques, entre le procès de Prague (et l’élection présidentielle) et la liquidation de Beria fut remplie par le tumulte en Occident à propos de « l’antisémitisme en Russie ». Alors que la clameur continuait (elle cessa après que « les docteurs juifs » furent relâchés et innocentés), des choses furent dites qui semblaient clairement signifier que toute guerre occidentale contre l’union communiste serait menée, comme celle contre l’Allemagne, uniquement au nom « des juifs », ou de ceux qui prétendaient représenter les juifs. En 1953, la Russie soviétisée était considérée comme le nouveau monstre antisémite, comme l’Allemagne en 1939 et la Russie tsariste en 1914. Cette question, responsable d’une grande confusion, à en juger par le tohubohu propagandiste de cette période, aurait à nouveau embrouillé la bataille et dupé les nations. Le timing de cette campagne est significative, et ne peut plus être expliquée par la théorie de la coïncidence. Afin de donner le maximum d’impact à la « machine à pression » en Amérique, la « question juive » doit devenir pénétrante durant toute période d’élection présidentielle là-bas. De nos jours, elle devient toujours pénétrante à cette période précise, sous l’une de ses deux formes : « l’antisémitisme » quelque part (c’est ce qui se passa en 1912, 1932, 1936, 1940 et 1952) ou un péril pour « Israël » (c’est ce qui se passa en 1948 et en 1956). On peut faire sans trop de risque la prédiction qu’elle dominera l’élection présidentielle de 1960, sous l’une de ces deux formes. Rien ne changea la situation des juifs en Russie à cette époque.68 Quelques juifs avaient été inclus parmi les accusés à un procèsspectacle à Prague et à un autre annoncé, mais jamais tenu, à Moscou. Les trente-cinq ans de communisme avaient vu d’innombrables procès-spectacles ; le monde était devenu indifférent tant ceux-ci étaient familiers. Comme l’état terroriste était basé sur l’emprisonnement sans aucun procès, les procès-spectacles étaient manifestement tenus uniquement afin de produire quelque impact, soit sur les masses soviétisées, soit sur le monde extérieur. Même l’accusation de « conspiration sioniste » n’était pas nouvelle ; elle avait été faite dans quelques procès des années 20, et dès le début le communisme (comme en témoignent Lénine et Staline) avait déclaré le sionisme officiellement illégal, tout en fournissant aux sionistes de Russie les armes afin d’établir « Israël » en 1948. S’il est vrai que Staline alla plus loin qu’il n’était permis en attaquant le « sionisme » à cette occasion, sa mort suivit rapidement. Jusqu’à la fin, il ne fut manifestement pas anti-juif. M. Kaganovitch demeura son bras droit. Quelques jours avant de mourir, Staline ordonna que l’une des funérailles les plus pompeuses jamais vues dans la Moscou soviétique soit donnée pour Léon Mekhlis, l’un des commissaires juifs du peuple les plus craints et les plus haïs de ces trente cinq ans. Le cercueil de Mekhlis fut porté par tous les grands pontes survivants de la révolution bolchevique, qui se partagèrent la surveillance de son exposition solennelle, si bien que cela était clairement un avertissement envers la population russe captive, si cela était encore nécessaire, que « la loi contre l’antisémitisme » était plus que jamais en vigueur. Immédiatement après les funérailles de Mekhlis (le 27 janvier 1953), le « Prix Staline de la Paix » fut présenté en grande pompe à l’apôtre de la vengeance talmudique, M. Ilya Ehrenbourg, dont les retransmissions à l’Armée rouge alors qu’elle avançait en Europe l’incitaient à ne pas épargner « même les fascistes à naître». Quelques jours avant sa mort, Staline poussa l’Étoile Rouge [journal militaire soviétique - NdT] à déclarer que le combat contre le sionisme « n’avait rien à voir avec l’antisémitisme ; le sionisme est l’ennemi du peuple ouvrier dans le monde entier, des juifs autant que des gentils ». La situation critique des juifs, dans leur infime minorité en Russie, n’avait ainsi guère changé pour le mieux ou pour le pire. Ils avaient toujours « un plus haut niveau d’égalité en Union soviétique que dans aucune autre partie du monde » (pour reprendre la réponse railleuse donnée à cette époque par un témoin juif à un membre du Congrès républicain, M. Kit Clardy, devant une commission du Congrès - M. Clardy ayant demandé : « Ne vous révulsez-vous pas d’horreur en voyant ce que la Russie soviétique fait aux juifs ?»). Ils demeuraient une classe privilégiée. Le tollé en Occident était donc artificiel et n’avait aucune base factuelle, et pourtant il atteint un degré très proche de la véritable menace de guerre, et aurait pu monter jusqu’à ce niveau si Staline n’était pas mort et si « les docteurs juifs » n’avaient pas été relâchés (je n’ai jamais pu découvrir si les docteurs non-juifs avaient aussi été libérés). Il ne pouvait y avoir qu’une raison à cela : le sionisme avait été attaqué, et en 1952-3, l’opposition au sionisme était jugée par les politiciens aux avant-postes d’Occident comme étant de « l’hitlérisme » et de la provocation de guerre. L’épisode montra que cette propagande d’incitation peut être déclenchée par simple pression d’un bouton et être « transmise » dans n’importe quelle direction selon l’évolution des besoins (sans exclure l’Amérique, à long terme). Une fois que cette propagande a été amenée à son paroxysme, elle est utilisée pour soutirer les « engagements » qui sont invoqués plus tard. La période de six mois, entre la nomination et l’élection, l’élection et l’investiture est celle durant laquelle les présidents américains se trouvent alors sous cette pression. Le président Eisenhower, en 1952- 3, se trouva sous la même pression que le président Woodrow Wilson en 1912-3, M. Roosevelt en 1938-9, et le président Truman en 1947-8. Toute la période de son démarchage électoral, sa nomination, son élection et son investiture fut dominée par « la question juive » sous ses deux formes : « l’antisémitisme » ici, là ou partout, et l’aventure en Palestine. Immédiatement après sa nomination, il dit à un certain M. Maxwell Abbell, président de la United Synagogue of America (la Synagogue Unie d’Amérique - NdT) : « Le peuple juif ne pourrait avoir un meilleur ami que moi… J’ai grandi en croyant que les juifs étaient le peuple élu et qu’ils nous avaient donné les principes éthiques et moraux élevés de notre civilisation » (dans tous les journaux juifs, septembre 1952).69 C’était l’engagement fondamental, familier à notre siècle et toujours pris afin de signifier beaucoup plus que ne peuvent le comprendre ceux qui le prennent. Immédiatement après cela, le procès de Prague eut lieu et le président Eisenhower, fraîchement élu, fut manifestement poussé à faire quelque chose de plus spécifique. Dans un message à un Jewish Labor Committee à Manhattan (21 décembre 1952), il dit que le procès de Prague « était désigné à lancer une campagne d’antisémitisme fanatique à travers l’Europe soviétique et les nations satellites d’Europe de l’Est. Je suis honoré de me tenir aux côtés de la Communauté juive… pour montrer au monde l’indignation que ressent toute l’Amérique face aux outrages perpétrés par les Soviétiques envers les principes sacrés de notre civilisation ». Les « outrages » à ce moment-là consistaient en la pendaison de onze hommes, dont trois étaient des gentils, parmi les millions mis à mort durant les trente-cinq ans bolcheviques ; leur sort n’était pas inclus dans ces « outrages ». Le nouveau président n’aurait pu savoir quelle « campagne » le procès était « destiné à lancer », et d’innombrables autres procès n’avaient reçu aucune dénonciation présidentielle. Ces paroles mettaient implicitement dans le même sac les captifs du communisme, eux aussi, et la bande « antisémite », car ils étaient qualifiés de « nations satellites » et le sens premier de « satellite » est « un membre de la suite d’un prince ou d’une autre personne de pouvoir ; d’où, personne à charge ou disciple servile » (Webster’s Dictionary). En tant que commandant dont l’ordre militaire, émis en accord avec le dictateur soviétique, avait assuré leur captivité, le choix des mots du président Eisenhower était étrange. Il reflétait l’attitude de ceux qui étaient capables de mettre la « pression » sur les présidents et les gouvernements américains. Pour eux, l’asservissement de millions de personnes ne signifiait rien ; à vrai dire, ils utilisaient leur pouvoir pour le perpétuer. Cet état de fait fut reflété, à nouveau, dans deux des premiers actes du nouveau président. En cherchant à être élu, il avait fait appel à la forte aversion des Américains pour l’acte de 1945, en s’engageant à répudier les accords de Yalta - la charte politique de son propre ordre militaire, qui stoppa l’avancée des Alliés à l’ouest de Berlin, abandonnant ainsi l’Europe de l’Est au communisme - en ces termes explicites : « Le gouvernement des États-Unis, sous la direction républicaine, refusera de respecter tous les engagements contenus dans les accords secrets tels que ceux de Yalta qui contribuent à l’asservissement communiste». Une fois élu, le nouveau président envoya au Congrès (20 février 1953) une résolution proposant tout bonnement que le Congrès le rejoigne « en rejetant toute interprétation ou application… d’accords secrets qui ont été pervertis pour provoquer l’assujettissement de personnes libres ». À cette époque, il avait déjà fait référence aux peuples asservis en tant que « satellites ». Comme la résolution ni ne « répudiait », ni même ne faisait référence à « Yalta », ce fut une déception pour le parti dirigé par le président Eisenhower, et finalement elle fut abandonnée complètement. À la place, le nouveau président transmit au Congrès une résolution condamnant « les campagnes vicieuses et inhumaines contre les juifs » sur le territoire soviétique. Ainsi « les asservis » furentils complètement effacés et « les juifs » furent mis à leur place, un amendement typique de notre époque. Le département d’État, en sueur, réussit à faire amender cette résolution pour y inclure « d’autres minorités ». Les « estimations » juives actuelles sont qu’il y a en tout « environ 2 500 000 juifs derrière le Rideau de Fer », où les captifs non-juifs se montent à entre 300 et 350 millions ; ces populations, qui incluaient des nations entières comme les Polonais, les Hongrois, les Bulgares et les Ukrainiens, sans parler des nations plus petites ou mêmes des Russes eux-mêmes, furent « mises en tas » en deux mots : « autres minorités ». Les Sénat adopta cette résolution (le 27 février 1953) par accord unanime, mais cela ne fut pas jugé suffisant pour convenir à la règle, si bien que chaque sénateur américain (comme les membres de la Chambre des communes britannique, sur l’ordre de M. Eden, pendant la guerre) se leva pour être compté. Quelques-uns qui étaient absent se hâtèrent d’écrire pour demander que leurs noms soient ajoutés à l’ensemble. Si les populations derrière « le Rideau de Fer » avaient compris toute l’histoire de ces deux résolutions, ou avaient été autorisées à en être informées, elles n’auraient eu aucun espoir (car elles l’espéraient vraiment) d’un secours américain lors de leurs soulèvement nationaux contre la terreur, en 1956. Le président ayant parlé et agi ainsi, le tumulte s’accrut. L’un des leaders sionistes les plus puissants de cette période (dans la lignée du juge Brandeis et du rabbin Stephen Wise) était le rabbin Hillel Silver, qui durant l’élection avait défendu M. Eisenhower contre l’accusation d’« antisémitisme » (aujourd’hui invariablement utilisée pendant les élections présidentielles) de la part de l’ex-président Truman, et fut plus tard invité par le nouveau président à prononcer la « prière pour la grâce et la guidance » à son investiture. Donc le rabbin Silver peut être considéré comme un homme parlant d’autorité quand il annonce que si la Russie était détruite, elle le serait au nom des juifs: il avertit la Russie qu’«elle sera détruite si elle fait un pacte spirituel avec l’hitlérisme». Cette méthode de coller l’étiquette« Hitler » à tout individu menacé de « destruction » fut adoptée ultérieurement de manière générale (le président Nasser d’Égypte étant un exemple typique). La menace était toujours implicitement la même : « Persécute les hommes si tu veux, mais tu seras détruit si tu t’opposes aux juifs ». M. Thomas E. Dewey (deux fois candidat à la présidence et artisan de la nomination de M. Eisenhower en 1952) surpassa le rabbin Silver lors de la même réunion (15 janvier 1953) : « Maintenant nous commençons tous à le voir » (l’antisémitisme en Russie) « comme le tout dernier, et le plus terrible, programme de génocide jamais lancé… Le sionisme, en tant que tel, est maintenant devenu un crime et rien que le fait d’être né juif est maintenant cause de pendaison. Staline a avalé la dernière goutte du poison de Hitler, en devenant le tout nouveau persécuteur, et le plus virulent, de la communauté juive… Il semble que Staline ait l’intention d’admettre au monde entier qu’il souhaiterait accomplir pour Hitler ce que Hitler n’a pu faire de son vivant ». L’extravagance de cette campagne étonne même l’observateur expérimenté, rétrospectivement. Par exemple, la Gazette de Montréal, sur laquelle je tombai par hasard durant l’été 1953, déclara dans son éditorial que « des milliers de juifs sont assassinés en Allemagne de l’Est » ; le Zionist Record de Johannesburg, trois ans plus tôt (7 juillet 1950), avait déclaré que toute la population juive d’Allemagne de l’Est comptait 4200 âmes, dont la plupart jouissaient de la préférence pour l’emploi dans l’administration. Les « engagements » du nouveau président devinrent encore plus fermes, en tous les cas dans l’esprit de ceux envers qui ils furent adressés. En mars 1953 - soit juste avant, soit après la mort de Staline - il envoya une lettre au Jewish Labor Committee mentionné plus haut, prenant l’engagement (terme utilisé dans le New York Times; je n’ai pas le texte entier de son message) que l’Amérique serait « à jamais vigilante en ce qui concerne toute résurgence d’antisémitisme ». Quand le comité destinataire tint son congrès à Atlantic City, les « docteurs juifs » avaient été libérés et tout le tapage s’atténuait, si bien qu’il n’était plus impatient de rendre la lettre publique et la renvoya à l’expéditeur. Le président insista à ce qu’elle soit publiée, et la renvoya « avec une note très sévère condamnant l’antisémitisme soviétique ». Dans ce monde de fiction propagandiste, les populations occidentales étaient menées par leur gouvernants de déboires en déboires. Qui sait où elles auraient été menées à cette occasion, si Staline n’était pas mort, si les « docteurs juifs » n’avaient pas été libérés, si le doigt n’avait pas été enlevé du bouton d’incitation des masses? Staline mourut et le tollé « cousu main » (des deux côtés de l’Atlantique) mourut avec lui. Que se serait-il passé s’il avait vécu et si « les docteurs juifs » avaient été jugés ? À sa mort, la propagande avait déjà atteint un niveau de veille de guerre ; le « nouvel Hitler » avait commencé « le tout dernier, et le plus terrible, programme de génocide jamais lancé » ; « des milliers de juifs » étaient « assassinés » dans une région où seuls quelques centaines vivaient : bientôt, ces milliers seraient devenus des millions, un… deux… six millions. L’holocauste entier des trente-cinq ans de Lénine et de Staline, avec ses myriades de victimes et de tombes anonymes, aurait été transformé, par la sorcellerie de cette propagande, en une « persécution anti-juive » de plus ; à vrai dire, cela fut accompli, par la mise en suspens de la promesse du président Eisenhower de « répudier les accords de Yalta et l’asservissement communiste » et son remplacement par une résolution qui destinait à la « condamnation » le « traitement vicieux et inhumain des juifs » (qui continuaient, derrière le Rideau de Fer, à exercer la terreur sur ceux qui avait été asservis par le communisme). Pour cette seule cause, si la guerre était survenue, une autre génération de jeunes occidentaux seraient partis en guerre, en pensant que leur mission était de « détruire le communisme ». Staline mourut. La guerre fut épargnée à l’Occident à cette période, et l’Occident avança en trébuchant, derrière ses leaders sionisés, vers le prochain déboire, qui fut d’un genre différent. Pendant les dix ans qui étaient passés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, leurs leaders les avaient habitués à la pensée qu’un jour, ils devraient écraser le communisme et ainsi corriger l’action de 1945. La sincérité des leaders occidentaux sur cette question allait encore être testée en 1953 et 1956. En ces années, les populations asservies commencèrent ellesmêmes à détruire le communisme et à faire grève, pour obtenir cette libération que le président américain, l’artisan militaire de leur asservissement, leur promettait mais leur recommandait de ne pas effectuer de façon militante.70 La mort de Staline sembla avoir un effet de détente sur la peur paralysante qui étreignait ces peuples, et elle mit ce processus d’auto-libération en mouvement. L’auteur du présent livre fut confondu, dans ce cas ci, dans ses attentes. Je croyais, par observation et par expérience, que tout soulèvement national était impossible contre les chars et les armes automatiques, et contre les méthodes quotidiennes de terreur (arrestations, emprisonnements, déportations ou exécutions sans charges ni procès), qui semblaient avoir été perfectionnées depuis trois siècles (c’est-à-dire, pendant les révolutions anglaise, française et russe) à un point tel que, pensais-je, seul un secours extérieur rendrait un soulèvement possible. J’avais oublié les ressources infinies de l’esprit humain. La première de ces révoltes eut lieu dans le Berlin-Est soviétisé, le 17 juin 1953, quand des hommes et des jeunes non armés attaquèrent les chars soviétiques à coup de barres et de pierres.71 Cet exemple produisit un résultat sans précédent au plus profond de l’Union soviétique elle-même : une insurrection au camp slave de Vorkouta dans le cercle polaire arctique, où les détenus chassèrent les gardes terroristes du camp et le tinrent pendant une semaine jusqu’à l’arrivée des troupes de la police secrète de Moscou, qui les matèrent à coup de tirs de mitrailleuse. Ces deux soulèvements eurent lieu alors que la clameur occidentale à propos de « l’antisémitisme derrière le Rideau de Fer » était encore forte. Aucun tollé similaire ne s’éleva au nom des légions d’être humains, cent fois plus nombreuses, dont la situation critique était révélée une fois de plus. Aucune menace de guerre ou de « destruction » ne fut prononcée en leur nom contre l’Union soviétique. Au contraire, les politiques et la presse occidentale les prièrent de rester calmes et de simplement espérer « la libération » qui, par quelque moyen non révélé, viendrait à eux un jour d’Amérique - qui les avait abandonnés en 1945. Néanmoins, l’attente angoissée de la libération continua à s’introduire dans les âmes des populations, et à la suite des explosions de Berlin-Est et de Vorkouta, vinrent les insurrections de Pologne et de Hongrie en octobre 1956, après que j’eus commencé ce chapitre de fin. La première fut un soulèvement national spontané. La seconde, suscitée par la première, devint quelque chose que l’histoire peut difficilement égaler : une guerre nationale de tout un peuple captif contre la puissance écrasante du géôlier. Je crois bien que le passage du temps montrera que cet événement aura marqué soit la résurrection de « l’Occident » et la renaissance de l’Europe, soit la fin de l’Europe telle que l’humanité la connaît depuis le dernier millénaire, et avec elle la fin de tout ce que les mots « l’Occident » ont pu signifier. Quel que soit l’avenir, quelque chose fut accompli par les soulèvements d’octobre, et plus particulièrement par les soulèvements hongrois. Jamais plus la révolution ne pourrait prétendre avoir ne serait-ce que l’acceptation passive de ses captifs. Ils montrèrent que, sous le communisme de Karl Marx, ils découvrirent qu’ils n’avaient rien d’autre à perdre que leurs chaînes et qu’ils préféraient affronter la mort qu’endurer ces chaînes. Les causes pour lesquelles les deux nations se soulevèrent étaient les mêmes, et ils le firent bien comprendre. Ils voulaient, dans chaque cas, la libération de la nation par le retrait de l’Armée rouge ; la libération de chaque individu de la terreur par l’abolition de la police secrète et la punition des terroristes principaux ; la restauration de leur foi par la libération du chef de leur église (qui dans les deux cas était en prison) ; la libération de leur système politique de la servitude du parti unique, par le retour des partis rivaux et des élections. Ainsi la question en jeu était-elle complètement claire : par le biais d’une petite nation située à sa limite orientale, « l’Occident » s’éleva contre le despotisme asiatique ; c’était là Dieu contre les impies, la liberté contre l’esclavage, la dignité humaine contre la déchéance humaine. La question à ce moment-là dépendit, et la décision finale dépendra, du degré de soutien que ces nations aux avant-postes de l’Occident trouvèrent au sein du reste de l’Occident, qui déclarait sa parenté et sa camaraderie envers elles mais qui dans l’adversité les avait abandonnées par le passé. Durant ce trimestre-là, la vision de cette question claire en jeu fut obscurcie par l’intrusion de la question secondaire - obscurcissant tout - de notre siècle : « la question juive ». L’histoire des événements d’octobre de Pologne et de Hongrie est en elle-même aussi claire que du cristal, mais on ne lui a pas permis de se rendre claire pour les populations américaine et anglaise à cause de ce seul aspect, au sujet duquel l’information leur a été constamment refusée depuis le renversement du régime légitime en Russie en 1917. Trois mois avant les soulèvements polonais et hongrois, un article de M. C.L. Sulzberger publié dans le New York Times ranima le cri d’«Antisémitisme derrière le Rideau de Fer » qui s’était élevé en 1953. Comme exemple de cet « antisémitisme », l’article citait le renvoi de Jakub Berman, « théoricien détesté du parti et juif », qui était le terroriste moscovite en chef en Pologne. Dans cet article, se cachait le secret dont les populations occidentales n’ont jamais été autorisées à être informées ; M. Robert Wilton, qui « perdit la confiance » du Times pour avoir essayé de communiquer ce secret aux lecteurs de ce journal en 1917-1918, fut le premier d’une longue liste de correspondants qui essayèrent, et échouèrent, durant les trente-neuf ans qui suivirent. Les populations russes, et plus tard celles des autres pays qui furent abandonnés au communisme, ne pouvaient s’élever contre la terreur sans être accusées d’« antisémitisme », parce que la terreur a toujours été une terreur juive et talmudique, donc identifiable par ses actes, et non une terreur russe, communiste ou soviétique. Sur ce point même, le pouvoir dirigeant à Moscou quel qu’il fût - et quel qu’il soit - vraiment, ne s’écarta jamais du modèle original, et ceci est la base factuelle sur laquelle toute recherche sur les événements de notre siècle doit commencer. La théorie de la coïncidence pourrait en théorie être appliquée à 90 pour cents des gouvernements juifs qui apparurent en Russie, Hongrie et Bavière en 1917-1919 ; (même à cette époque, comme je l’ai montré plus tôt, un écrivain juif décrivit l’aversion pour le gouvernement juif bolchevique en Hongrie comme de « l’antisémitisme », une épithète qui n’aurait pu être évitée qu’en se soumettant à ce gouvernement). Mais quand le gouvernement moscovite installa les gouvernements juifs dans les pays qui lui furent abandonnés en 1945, aucun doute ne subsista sur le fait que c’était une politique préparée et calculée, avec un but réfléchi. Je répète ici l’information, issue de sources incontestables, concernant la composition de ces gouvernements au moment exact, en 1952-1953, où Staline était appelé « le nouvel Hitler » et « la Russie » était menacée de « destruction » à New York et Washington si elle permettait « toute résurgence d’antisémitisme » : « En Tchécoslovaquie, comme partout ailleurs en Europe centrale et du Sud-Est, à la fois les intellectuels du parti et les hommes-clés de la police secrète sont pour la plupart d’origine juive ; l’homme de la rue, par conséquent, est devenu enclin à identifier les responsables du parti avec les juifs et à blâmer les « communistes juifs » pour tous ses problèmes » (New Statesman, 1952) ; « … Le gouvernement fortement juif (90 pour cents dans les hauts rangs) de la Hongrie communiste sous le Premier secrétaire communiste Matyas Rakosi, qui est lui-même un juif » (Time, New York, 1953). « La Roumanie, avec la Hongrie, comptent probablement le plus grand nombre de juifs dans l’administration » (New York Herald Tribune, 1953). Toutes ces citations, et de nombreuses autres similaires dans mes dossiers, viennent d’articles réprouvant « l’antisémitisme » dans « les pays satellites », et à cette époque, alors que l’on savait que ces pays étaient dirigés par des juifs, le président Eisenhower fit sa déclaration à propos d’« une vague d’antisémitisme fanatique dans… les pays satellites d’Europe de l’Est ». Que pouvaient signifier ces menaces de Washington pour les peuples captifs, hormis l’avertissement de ne pas grommeler contre ceux qui maniaient le knout ; pourtant, en même temps on leur promettait la « libération », et « The Voice of America » [la Voix de l’Amérique – NdT] et « Radio Free Europe » [Radio Europe Libre – NdT] les tourmentaient tous les soirs avec les descriptions de leur propre situation critique. Ceci était l’arrière-plan déroutant des soulèvements nationaux polonais et hongrois d’octobre 1956, dont le premier signe, à nouveau, fut donné par les émeutes de Poznan, en Pologne, en juin 1956. Immédiatement après, l’article de M. Sulzberger à propos de « l’Antisémitisme derrière le Rideau de Fer » parut, dans lequel il se plaignait du renvoi de M. Jakub Berman et de celui par le maréchal Rokossovsky, commandant de l’armée polonaise, de « plusieurs centaines d’officiers juifs ». En août, l’un des deux Vices-Premiers ministres, M. Zenon Nowak (l’autre était un juif, M. Hilary Mine) dit que la campagne pour la « démocratisation » ou la « libération » qui était menée dans la presse polonaise était déformée par l’introduction, et l’importance particulière donnée au sujet « des juifs ». Il dit que la nation croyait qu’il y avait « un nombre disproportionné de juifs dans le parti principal et les postes du gouvernement », et en guise de preuve il lut une liste de leur représentation dans les différents ministères. Un certain professeur Kotabinski, répondant à, et attaquant M. Nowak, dit que les juifs « étaient presque devenus majoritaires dans les postes-clés, et la préférence de leur propre peuple pour l’attribution des emplois n’avait pas été évitée ». (New York Times, 11 octobre 1956). À cette date, la Pologne était sous la domination soviétique et la terreur juive depuis onze ans. Pas grand-chose n’avait changé dans le tableau qu’avait donné l’ambassadeur américain, M. Arthur Bliss Lane, des années 1945-1947 :
Ce contrôle juif de la terreur ne commença à s’affaiblir qu’après onze ans seulement. En mai 1956, M. Jakub Berman (« considéré comme l’homme n° 1 de Moscou au Parti polonais », New York Times, 21 octobre 1956) démissionna de son poste de Vice-Premier ministre et au début d’octobre 1956, M. Hilary Minc (« considéré comme l’homme n° 2 de Moscou ») démissionna également. (M. Nowak, l’un des nouveau Vice-Premiers ministres, fut attaqué comme « antisémite » dès le début). Ceci était le contexte significatif du soulèvement national du 20 octobre. La Pologne, dans sa première expérience de domination communiste, comme la Russie, la Hongrie et la Bavière en 1917-1919, avait découvert que la terreur - sur laquelle cette domination reposait - était juive, et était déjà attaquée pour « antisémitisme » en Amérique et en Angleterre parce qu’elle tentait de se libérer de la terreur. Comme tous les autres pays, elle fut prise dans le dilemme causé par « la question juive ». La situation réelle des juifs qui n’étaient pas dans des postes élevés en Pologne s’avère avoir été meilleure que celle d’autres parties de la population, à en juger par les différents comptes rendus réalisés à cette période en rendant visite à des rabbins et des journalistes d’Amérique. Soit dit en passant, le nombre total de juifs en Pologne à cette époque varie, dans les « estimations » juives publiées, d’« environ trente mille » (le New York Times, 13 juillet 1956) à « environ cinquante mille » (le New York Times, 31 août 1956), la population totale de Pologne étant estimée, dans les ouvrages de référence actuels, à approximativement 25 000 000. Leur proportion, par conséquent, représente une petite fraction d’un pour cent, et jamais avant ce siècle, où que ce soit, une minorité de cette petitesse extrême n’a prétendu devenir « presque majoritaire dans les postesclés », en manifestant une « préférence de leur propre peuple pour l’attribution des emplois ». Le cas de la Hongrie était plus significatif, car ce pays subit après 1945 sa seconde expérience de domination communiste. Non seulement elle découvrit que la terreur était à nouveau juive, mais elle était exercée par les mêmes hommes. Cette réinstallation délibérée de terroristes juifs détestés d’une nation à cause de leurs actions vingt-six ans auparavant (les détails sont donnés plus loin dans ce chapitre) est la preuve la plus forte jusque-là fournie de l’existence à Moscou d’un pouvoir contrôlant la révolution, qui délibérément confère à ses actes barbares la signature talmudique - et non soviétique, communiste ou russe. Dans ce contexte, qui n’était pas compris dans « le monde libre », les forces de la régénération nationale s’employaient petit à petit à se libérer de la terreur. En avril 1956, M. Wladislav Gomulka (emprisonné de 1951 à 1956 sous le régime Berman-Minc comme « déviationniste ») fut libéré et devint immédiatement le symbole de l’espoir national, car bien qu’il fût communiste, il était polonais. Il fut rétabli au Comité Central du Parti communiste polonais le 19 octobre 1956, et le 20 octobre fit quelque chose qui aurait pu changer la tournure entière de notre siècle, n’était l’ombre qui tomba bientôt sur les événements qui suivirent (cette fois depuis l’autre centre de « la question juive », la Palestine). Il présenta à la nation polonaise une quasi-déclaration d’indépendance, attaqua « l’anarchie des douze dernières années », promit des élections et déclara que « le peuple polonais se défendra avec tous les moyens possibles afin que nous ne soyons pas poussés sur le bord de la route qui mène à la démocratisation ». Il fit cela face à une visite éclair des chefs moscovites eux-mêmes. M. Khrouchtchev était accompagné par des généraux et menaça d’utiliser l’Armée rouge. Il semble qu’il ait été totalement décontenancé par le front courageux que lui offrirent M. Gomulka et, en particulier, M. Edward Ochab (lui aussi un « antisémite » dans l’article de M. Sulzberger) qui dit, d’après le récit : « Si vous n’arrêtez pas vos troupes immédiatement, nous sortirons d’ici et couperons tout contact ». L’armée polonaise était manifestement prête à défendre la cause nationale, et M. Khrouchtchev capitula. Le maréchal Rokossovsky disparut à Moscou 72 et, en tant que symbole de la renaissance de la nation, le cardinal Wyszynski (déchu de son office en 1953, sous le régime Berman-Minc) fut libéré. L’allégresse se répandit sur toute la Pologne. La révolution avait enduré sa première défaite majeure ; la foi avait été restaurée (c’était le sens de la libération du cardinal) ; la nation, abandonnée du monde extérieur, avait fait un premier grand pas vers son auto-libération. Immédiatement le feu de brousse se répandit en Hongrie. Le grand événement de Pologne fut oublié dans l’excitation causée par un événement encore plus grand. Tous les processus de la nature humaine, le temps et la providence semblaient enfin converger vers une fin heureuse. En Hongrie, le 22 octobre 1956, deux jours après la déclaration polonaise d’indépendance, les gens se rassemblèrent dans les rues pour réclamer le retour de M. Imre Nagy au poste de Premier ministre et le retrait des troupes d’occupation soviétiques. Aucun d’entre eux ne réalisait à l’époque qu’ils étaient en train de démarrer un soulèvement national qui devait se transformer en guerre nationale de libération. L’étincelle venait de Pologne et le contexte était le même, à la différence que la Hongrie était en train de subir sa deuxième épreuve aux mains des commissaires du peuple juifs. L’objet principal de sa peur et de sa haine à ce moment-là était un certain Ernö Gerö, chef du Parti communiste hongrois et troisième chef terroriste juif de 1919 envoyé en Hongrie par Moscou pour y exercer la terreur. Ainsi dans cet événement, non seulement l’amertume accumulée des années 1945- 1956 explosa, mais aussi le souvenir de la terreur de 1918-1919. M. Imre Nagy, comme M. Gomulka en Pologne, devint le symbole des espoirs nationaux à ce moment-là parce que c’était un communiste « national ». C’est-à-dire que c’était un Magyar, de la même façon que Gomulka était un Polonais, et non un étranger. Son rôle dans le processus de l’Histoire, si on lui avait permis de le remplir, aurait probablement été de faire les premiers pas vers la restauration de la souveraineté nationale et de la liberté individuelle hongroises, après quoi il aurait ouvert la voie à un successeur élu. Sa popularité symbolique au moment du soulèvement national fut principalement due au fait qu’il avait été déchu de la fonction de Premier ministre en 1953, et exclu du Parti communiste en 1955 par les détestés Matyas Rakosi et Ernö Gerö. En Hongrie, de même qu’en Pologne, la nation voulait des choses distinctes, toutes rendues claires par les paroles et les actes des jours qui suivirent : la restauration de la foi nationale (symbolisée par la libération du cardinal, emprisonné par les terroristes juifs), la libération de la nation (par le retrait des troupes soviétiques), l’abolition de la police secrète terroriste et la punition des chefs terroristes. La réclamation initiale de ces choses, toutefois, s’exprima par une manifestation pacifique, non par des émeutes ou un soulèvement.73 Elles se firent bruyantes après un discours violemment injurieux de Gerö, le leader du parti, qui conserva ce poste quand le comité central du parti installa M. Nagy comme Premier ministre. Gerö chargea alors les troupes soviétiques d’entrer dans Budapest et de rétablir l’ordre. Rencontrant des manifestants Place du Parlement, rassemblés pour réclamer le renvoi de Gerö, les chars soviétiques et la police terroriste de Gerö ouvrirent le feu, laissant les rues jonchées de morts et d’hommes et de femmes agonisants (le 24 octobre 1956). Ce fut le début du véritable soulèvement ; la nation s’éleva à l’unisson contre les troupes soviétiques et la police terroriste haïe, et en quelques jours la révolution communiste subit une défaite qui fit ressembler celle de Pologne à une simple rebuffade. Le cardinal fut libéré, M. Nagi s’auto-investit Premier ministre, le détesté Gerö disparut (sur la Riviera de Crimée, en compagnie de Rakosi, selon la rumeur), la police terroriste fut pourchassée et ses quartiers démolis. La statue de Staline fut jetée à terre et réduite en miettes ; partout les troupes hongroises aidèrent au soulèvement ou restèrent passives ; les troupes soviétiques (qui à ce moment-là étaient principalement russes) firent souvent preuve de solidarité envers les Hongrois et beaucoup de leurs chars furent détruits. Ce fut le moment le plus prometteur de l’histoire de l’Europe depuis 1917, mais au loin le sionisme arrivait à la rescousse pour sauver la révolution de sa déconfiture et en quelques jours, quelques heures même, tout ce qui avait été gagné allait être détruit. Il faudrait ici dresser le contexte en quelques mots, avant la description du second stade de la guerre des Hongrois, parce que le cas de la Hongrie est probablement le plus significatif d’entre tous. Pour une raison ou pour une autre, le pouvoir moscovite fut plus déterminé dans ce cas que dans aucun autre, à identifier les juifs avec la terreur, si bien que l’expérience hongroise, plus fortement que toute autre, indique un contrôle juif ou talmudique ininterrompu de la révolution elle-même depuis son siège de pouvoir à Moscou. Le régime de 1919 en Hongrie, que les Magyars eux-mêmes renversèrent après une terreur brève mais impitoyable, avait été juif. La présence d’un ou deux non-juifs au sein du régime n’avait pas nuancé cela, sa nature essentielle. C’était la terreur de quatre principaux leaders juifs, soutenus par une majorité de subalternes juifs, du nom de Bela Kun, Matyas Rakosi, Tibor Szamuely et Ernö Gerö, dont aucun ne pouvait être appelé Hongrois et dont tous avaient été formés à leur tâche à Moscou. Après la Seconde Guerre, des élections libres, pour quelque raison d’opportunisme politique, furent autorisées en Hongrie (nov. 1945). Elles produisirent le résultat naturel : une immense majorité pour le Parti des Petits Propriétaires ; les communistes, malgré la présence de l’Armée rouge, firent une piètre performance. Ensuite, Matyas Rakosi fut renvoyé en Hongrie (Szamuely s’était suicidé en 1919 ; Bela Kun disparut dans quelque purge soviétique anonyme dans les années 30, mais en février 1956, sa mémoire fut solennellement « réhabilitée » au Vingtième Congrès soviétique de Moscou, et on peut aujourd’hui voir cela comme une menace aux Hongrois de ce à quoi ils devaient s’attendre en octobre 1956). Avec l’aide de la police terroriste et de l’Armée rouge, Rakosi commença à détruire les autres partis et les opposants, dont cinq (y compris le célèbre M. Laszlo Rajk) avaient été pendus par Gerö et lui en 1949, après les « confessions » familières de conspiration avec « les pouvoirs impérialistes » (une allégation qui laissa les pouvoirs impérialistes autant indifférents qu’ils étaient furieux de l’allégation de « conspiration sioniste » en 1952). En 1948, la Hongrie, sous Rakosi, était complètement soviétisée et terrorisée. Le terroriste en chef, sous Razkosi lui-même, était cette fois Ernö Gerö, qui avait quitté Moscou et était aussi revenu en Hongrie après vingt ans ; il organisa le procès et ordonna l’incarcération du chef religieux de Hongrie, le cardinal Mindszenty 74 (qui avant de disparaître incarcéré demanda à la nation de ne croire à aucune confession qui lui avait été imputée par ses géôliers). Après cela, la Hongrie fut placée pendant plusieurs années sous la terreur de deux des hommes qui l’avaient crucifiée en 1919, et le gouvernement entier devint « juif à 90 pour cent dans les postes haut placés ». Ainsi, pour les Hongrois aussi, la terreur fut-elle juive et talmudique, et non communiste, soviétique ou russe, et on lui donna délibérément cette nature ; le but du retour de Rakosi et de Gerö après la Seconde Guerre est on ne peut plus clair, et leurs actes furent tout aussi clairs. En juin 1953, Rakosi démissionna de la fonction de Premier ministre et le Times annonça que « M. Gerö est le seul juif restant au cabinet, qui sous M. Rakosi était en majorité juif ». Comme Rakosi demeura le leader du parti et que Gerö était Vice-Premier ministre, rien ne changea guère, et en juillet 1956, quand Rakosi démissionna également de la fonction de leader du parti, Gerö lui succéda à ce poste, avec les conséquences qui furent visibles en octobre. Même Gerö semble avoir fait de son « mieux » à ce moment-là, car après la victoire du peuple hongrois, les troupes de l’Armée rouge se retirèrent (le 28 oct.) et deux jours plus tard (le 30 oct.), le gouvernement soviétique retransmit au monde une déclaration admettant « des violations et des fautes qui enfreignaient les principes d’égalité dans les relations entre les états socialistes », proposant de discuter de « mesures… pour supprimer toute possibilité de violer le principe de souveraineté nationale », et d’entreprendre « d’examiner la question des troupes soviétiques postées sur les territoires de Hongrie, de Roumanie et de Pologne ». Était-ce une ruse, uniquement dans le but d’apaiser les populations le temps que l’assassin ait quelque répit, ou était-ce une véritable retraite et une admission forcée d’erreur, ouvrant de formidables perspectives de conciliation et d’espoir pour les populations ? Si Israël n’avait pas attaqué l’Égypte… si la Grande-Bretagne et la France ne s’étaient pas jointes à cette attaque… si ces choses n’étaient pas arrivées, le monde connaîtrait la réponse à cette question aujourd’hui. Maintenant, il ne saura jamais, car l’attaque sioniste de l’Égypte, et la participation britannique et française, libérèrent la révolution de son dilemme ; comme par magie, les yeux du monde spectateur se tournèrent depuis la Hongrie vers le Moyen-Orient et la Hongrie fut oubliée. En vain, M. Nagy retransmit son appel au monde le lendemain même, en disant que 200 000 hommes et cinq mille chars s’approchaient de la Hongrie. Budapest fut pulvérisée. Le 7 novembre, la voix de la dernière radio libre hongroise disparut de l’antenne (Radio Rakoczi à Dunapentele), tout comme la voix des Polonais avait disparu en 1944 et celle des Tchèques en 1939, léguant leurs misères à « l’Occident ». « Ceci est notre dernière émission. Nous sommes submergés par les chars et les avions soviétiques ». Ces paroles, rapporte le correspondant de Vienne au New York Times, « furent suivies d’un bruit de fracas tonitruant. Puis ce fut le silence. » M. Nagy se réfugia à l’ambassade de Yougoslavie, et alors qu’il la quittait sous sauf-conduit soviétique, il fut déporté quelque part on ne sait où. Le cardinal trouva refuge à l’ambassade Américaine. Fin novembre, le délégué cubain aux Nations unies, une autorité bien informée, déclara que 65 000 personnes avaient été tuées en Hongrie. Plus de 100 000 avaient maintenant fui, traversant la frontière autrichienne, un petit pays qui maintenait les standards en miettes de « l’Occident » en acceptant tous ceux qui arrivaient sans poser de questions. Quelques milliers de ces personnes atteignirent l’Amérique, où ils furent reçus par le secrétaire de l’armée américaine, un certain M. Wilbur M. Brucker, qui leur ordonna « d’applaudir le drapeau américain » et ensuite « d’applaudir le président Eisenhower ». Ce furent véritablement dix jours qui bouleversèrent le monde, et le bouleverseront encore plus si la véritable histoire est jamais racontée. Ils montrèrent que les valeurs qui autrefois étaient symbolisées par ces deux mots : « L’Occident », étaient maintenant incarnées dans ces populations captives d’Europe de l’Est, et non dans l’Amérique, l’Angleterre ou la France. Ces pays avaient le dos tourné à la scène hongroise. Ils étaient absorbés par les événements au Moyen-Orient. « La question juive » au Moyen-Orient intervint à nouveau pour effacer l’aube d’un nouvel espoir en Europe. Une fois encore, le communisme révolutionnaire et le sionisme révolutionnaire oeuvrèrent comme en parfaite synchronisation, comme en octobre 1917 ; les actes de l’un profitèrent directement à l’autre. Les Nations unies ne purent trouver le temps de discuter de l’appel au secours hongrois avant que la nouvelle terreur n’écrase les appelants et ne restaure les agents homologués de la révolution aux places de délégués. En Hongrie elle-même, la place de Gerö volatilisé fut prise par un autre commissaire du peuple de 1919. M. Ference Münnich, qui avait alors joué un rôle important dans le régime de Bela Kun, et était lui aussi revenu en Hongrie après la Seconde Guerre, avec l’Armée rouge. De 1946 à 1949, alors que Rakosi mettait un frein à la seconde terreur, M. Münnich était le chef de la police de Budapest. Là, il devint « Vice-Premier ministre, ministre de la Défense nationale et de la Sécurité publique » au gouvernement d’un certain Janos Kadar, installé par Moscou. M. Kadar aussi avait plus ou moins un passé d’indépendance, et donc il était peu probable qu’on lui autorise à exercer un quelconque pouvoir. M. Münnich (rapporte le New York Times) était « l’atout en réserve de Moscou, contrôlant M. Kadar ». De cette façon, la nuit tomba à nouveau sur la Hongrie, et elle dut trouver le réconfort qu’elle pouvait dans les paroles du président, selon lesquelles il était désolé pour elle. La bombe à retardement au Moyen- Orient, à l’origine posée là la semaine même du triomphe de la révolution bolchevique à Moscou, explosa au moment du fiasco et de la défaite de la révolution. La diversion changea la situation la plus prometteuse depuis de nombreuses années en son opposé le plus sombre. L’Union soviétique ne fut guère inquiétée dans son entreprise de massacre en Hongrie tandis que les grandes puissances occidentales commençaient à se disputer entre elles à propos d’Israël, de l’Égypte et du canal de Suez ; le monde entier se tourna pour les regarder, et l’État soviétique, le sang d’une nation européenne sur les mains, put se joindre à l’anathème général de la Grande-Bretagne et de la France quand elles se joignirent à l’attaque israélienne. La création de l’État sioniste se révéla être encore plus de mauvais augure que l’autre création des juifs talmudiques de Russie - la révolution communiste. La seconde partie de ce compte rendu des années de paroxysme a donc à voir avec les événements dans l’État sioniste, pendant les huit ans entre sa création par la terreur en 1948 et son attaque de l’Égypte en octobre 1956.
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