La Controverse de Sion

par Douglas Reed

 

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Epilogue

Si ce livre a l’air sombre, c’est que c’est la teinte d’origine de l’histoire qu’il raconte, non le reflet de ma propre mentalité. J’ai écrit avec sensibilité : la sensibilité d’un témoin oculaire et participant contemporain, et celle d’un journaliste contrarié dans sa vocation, vocation qui selon moi devrait servir la vérité - sans peur ou indulgence - et non des intérêts particuliers. J’ai été le témoin, plus que la plupart des gens, d’événements de notre siècle et de perversions secrètes d’objectifs nationaux, et j’ai découvert par cette expérience que ce n’était pas uniquement dû au hasard, mais à dessein. Par conséquent, j’ai écrit une protestation, mais c’est une protestation contre la suppression de la vérité, non contre la vie. C’est le récit historique en chantier d’un contemporain. Après moi, viendront les historiens, qui d’après les fragments exhumés, assembleront l’histoire dans tous ses éléments. Autant juger des impulsions d’un homme d’après son squelette. Cependant, ils pourraient percevoir des choses qui me sont actuellement cachées, et, par dessus tout, ils découvriront que c’était totalement indispensable à la situation dans laquelle ils se trouvent (et qui, dans le cas des historiens, est habituellement confortable). Entre deux descriptions, quelque part, se trouve toute la vérité ; mon propre rôle là-dedans est la vive protestation du participant vivant.

Nul doute que toutes ces choses sont essentielles au but ultime, et je n’ai aucun doute sur leur nature, mais elles n’étaient pas nécessaires au moment où elles se sont produites, et c’est le sujet de mes reproches. L’ultime fin heureuse aurait pu être atteinte plus rapidement sans elles, je crois ; cependant, je sais que toutes ces choses dépassent la compréhension de l’homme mortel et je peux imaginer que selon la dispensation de Dieu, ces épreuves récurrentes sont nécessaires à l’ultime auto-libération de l’âme humaine. Sous cette même dispensation, le croyant doit protester contre elles quand elles arrivent.

Quoi qu’il en soit, je laisse la froide analyse au futur scribe, dont la chair et le coeur ne seront pas impliqués ; à lui le microscope, à moi le spectacle vivant. Je suis impliqué. « Dans l’Histoire » (a dit Lord Macaulay) « seule l’interprétation selon la nécessité doctrinale semble survivre, alors que les faits gênants et contradictoires sont oubliés ou ignorés ». Sur ce point, le scribe vivant que je suis peut être acquitté. Je n’ai rien ignoré qui soit connu de moi et j’ai présenté ce que je sais aussi fidèlement que j’en suis capable. J’ai fourni l’illustration de notre siècle tel qu’il est apparu à un homme impliqué, et tel qu’il a été caché

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au public, qui en chemin n’a reçu que « l’interprétation » selon ce que les politiciens considéraient être une nécessité.

À notre époque, j’estime qu’une superstition barbare née dans l’Antiquité et nourrie à travers les âges par une prêtrise plus ou moins secrète, est revenue pour nous empoisonner sous la forme d’un mouvement politique soutenu par de grandes richesses et un grand pouvoir dans toutes les grandes capitales du monde. Par les deux méthodes utilisées - la révolution par le bas et la corruption des gouvernements par le haut - elle est passée près du succès dans sa fantastique ambition d’atteindre la domination mondiale, en utilisant ces deux outils pour monter les nations les unes contre les autres.

Je ne peux me permettre de juger de ce qui est mal ; tout dépend de ce que l’on en pense. Je peux seulement dire ce que je ressens comme étant malfaisant ; peut-être ai-je tort. Quoiqu’il en soit, d’après mes propres impressions et critères, j’ai senti, durant le travail de préparation de ce livre, que je côtoyais le mal. Les forces qui ont été projetées au sein du XXe siècle, comme issues d’une sorte de caverne dinosaurienne, sont des forces superstitieuses. J’ai eu l’impression constante d’être en contact avec l’esprit d’hommes comme Ézéchiel, qui en des temps barbares avaient des pensées barbares. J’ai eu le net sentiment de rencontrer à nouveau de tels esprits à notre époque - bien que dans un endroit récemment sauvé de la barbarie - en lisant le livre A Pattern of Islands [J’ai Choisi les Îles - NdT], de Sir Arthur Grimble.

Ce livre relate les expériences de l’auteur, au début du XXe siècle, en tant qu’administrateur colonial britannique dans un groupe d’îles lointaines du Pacifique, les îles Gilbert, où la population vécut dans un état de superstition primitive jusqu’en 1892, lorsqu’un protectorat britannique fut institué. Je trouve qu’il y a une ressemblance troublante entre les malédictions énumérées dans le Deutéronome, qui constitue la Loi du nationalisme sioniste aujourd’hui, et les paroles de malédiction sur un four à cuisiner, utilisées dans ces îles avant l’arrivée des Britanniques. Le sorcier, accroupi nu, dans l’obscurité précédant l’aube, au dessus du foyer de son ennemi, et martelant ce foyer avec un bâton, marmonne:

«Esprit de la folie, esprit de l’excrément, esprit de la dévoration vivante ; esprit de la pourriture ! Je martèle le feu de sa nourriture, le feu de cet homme Naewa. Frappe à l’ouest de lui, ô toi ! Frappe à l’est de lui, ô toi ! Frappe comme je martèle, frappe à mort ! Étrangle-le, rends-le fou, humilie-le par la pourriture ! Son foie se soulève, il se soulève, il est retourné et déchiré. Ses boyaux se tordent, ils se tordent, ils sont déchirés et rongés. Il est dans une fureur noire, il est mort. C’est terminé : il est mort, mort, mort. Il pourrit ».

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La comparaison entre cela et de nombreux passages du Deutéronome et d’Ézéchiel est instructive à notre époque, où le Talmud-Torah est littéralement invoqué comme étant la Loi ordonnant des actes tels que celui commis à Deir Yassin ; l’affirmation de l’Encyclopaedia juive, comme quoi le Talmud enseigne la croyance en l’efficacité littérale de la malédiction, vient également à propos. De tels passages m’interpellent toujours lorsque des politiciens invoquent « l’Ancien Testament » ; à chaque fois, je me demande s’ils l’ont lu, et s’ils comprennent la relation entre ces superstitions de l’Antiquité et les événements actuels, déclenchés avec leur aide.

D’après moi, nous avons à faire à une force, lâchée sur le monde au XXe siècle, dont les leaders pensent en fonction de telles superstitions ; à quoi d’autre les paroles tardives et tourmentées du Dr Chaim Weizmann pouvaient-elles faire allusion : « … la résurgence du mal ancien sous une forme nouvelle et horrible » ?

Seul cet élément de sombre superstition, selon moi, peut expliquer la crainte à laquelle cèdent les populations juives quand elles se soumettent au nationalisme sioniste. Elles en furent pratiquement libérées par le siècle de l’émancipation, et il suffisait de cinquante années de plus pour qu’elles participent à l’humanité, mais aujourd’hui, elles ont été ramenées dans ses griffes. À nouveau, j’eus l’impression de lire une description des populations ghettoïsées dans les territoires talmudiques quand je tombai sur cette description de l’existence d’avant le protectorat dans les îles Gilbert :

« Un homme, avec soixante générations de croyance épouvantée qui murmurent dans son sang… était une cible facile pour les envoûtements de mort… Des générations de sorciers qui voulaient le mal, et de gens terrifiés par leur pouvoir, avaient passé leur vie dans ces îles. L’horreur accumulée de leurs convictions avait atteint, au cours des siècles, un poids et une ombre propres, une « immanence » qui planait sur tout. C’étaient les pensées humaines, plus puissantes que les esprits, qui hantaient les habitations des hommes. On avait l’impression que pratiquement tout pouvait arriver dans une telle atmosphère ».

« Les pensées humaines, plus puissantes que les esprits,… hantaient les habitations des hommes ». Ces mots me parurent s’appliquer à la condition de ces populations, avec plus de soixante générations de telles croyances murmurantes, qui vers la fin du siècle dernier commencèrent à être arrachées à la lumière du jour pour être ramenées dans les ténèbres tribales. À nouveau, il me sembla que la libération manquée de peu se retrouvait dans les paroles d’une vieille femme des îles Gilbert qui se rappelait l’ancien temps :

« Écoutez la voix des gens dans leurs huttes. Nous travaillons en paix, nous parlons en paix, car les jours de colère sont passés…

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Combien la vie est belle dans nos villages, maintenant qu’il n’y a plus de tueries et plus de guerre » ; et ces mots, à nouveau, rappellent fortement les lamentations de Jérémie sur le bonheur passé d’Israël (« la bonté de ta jeunesse, l’amour de tes épousailles ») dans son reproche envers l’hérésie de « Juda la perfide ».

Le sentiment que j’éprouvai, en retraçant l’histoire de cette superstition ancienne et sa réémergence en tant que force politique au cours de notre siècle, fut celui d’être en contact avec une chose vivante et maléfique. La révolution destructrice, à mon avis, fait partie de cette chose, et j’aurais pu écrire exactement ce qu’un diplomate américain, M. Frank Rounds junior, écrivit dans son journal le jour de Noël 1951 : « À Moscou, on a l’impression que le mal existe en tant qu’entité, que présence ; voilà ma pensée en ce jour de Noël ».

Dans le processus de ce XXe siècle, processus que je ressens comme une présence maléfique qui nous accompagne, chacun d’entre nous qui est actuellement en vie, juif et gentil, est concerné, et la plupart d’entre nous assistera au dénouement. À ce propos, M. Bernard J. Brown écrivit avec appréhension en 1933 : « Bien sûr que nous serons craints et finalement haïs si nous persistons à absorber tout ce que l’Amérique nous offre et refusons pourtant de devenir américains, tout comme nous avons toujours refusé de devenir russes ou polonais ».

Cette déclaration s’applique à tous les pays occidentaux, pas seulement à l’Amérique, mais M. Brown avait tort. Ce qu’il prévoyait est bien la chose que les talmudistes ne pourront accomplir ; la haine est leur monopole, et leur doctrine, et ils ne peuvent faire en sorte que les chrétiens - ou gentils - haïssent les juifs. Les choses haïssables accomplies par l’Occident durant ce siècle furent accomplies sur incitation talmudique ; la haine et la vengeance ne sont pas innées aux Occidentaux, et leur foi proscrit ces choses. L’enseignement de la haine, en tant que composante d’une religion, encore une fois vient uniquement des torah-talmudistes littéraux dans les territoires révolutionnaires, en Palestine, et dans les lieux des capitales européennes où ils ont fait leur nid. Aucun occidental ne parlerait comme un leader sioniste parla lors d’un meeting juif à Johannesburg en mai 1953 : « On ne doit pas faire confiance à la bête qu’on appelle l’Allemagne. On ne doit jamais pardonner aux Allemands, et les juifs ne doivent jamais avoir aucun contact ou relation avec les Allemands ».

Le monde ne peut vivre ainsi, et pour cette raison ce plan insensé finira par échouer. Il est l’hérésie que l’enseignement du Christ renia par dessus tout ; c’est ce plan que les leaders politiques occidentaux cautionnent depuis que M. Balfour, il y a tout juste cinquante ans, commença à lui subordonner la politique nationale. Lorsque le point culminant, qui est proche, aura été surmonté, cet enseignement

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hérétique, injecté en Occident depuis le centre talmudique de Russie, disparaîtra. En tant qu’écrivain, je crois que plus le public général saura ce qui s’est passé durant ces cinquante ans, plus vite ce plan disparaîtra et ce, avec le moins d’ennuis possibles pour tous ceux qui sont concernés.

Car il n’est rien de caché qui ne doive être découvert, rien de secret qui ne doive être connu et mis au jour. Luc 8 : 17.

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